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Rêve ta vie en couleurs | Hermès. ABANDON
Mer 15 Mai 2019 - 18:49
J'irai décrocher la Lune.
Nora Flynn & Hermès Delacroix
Les fleurs s’épanouissaient timidement, diffusant parfum et pollen. Les abeilles s’éveillaient joyeusement, les oiseaux chantaient le petit matin et le ciel boudait moins souvent. Le printemps pointait enfin le bout de son nez sur le pays pluvieux qu’était le Grande-Bretagne, parant les arbres de fleurs aux multiples couleurs et offrant quelques rayons de soleil, voire un brun de chaleur les jours cléments.
C’était l’un de ces jours là, et bien sûr comme tout étudiant vivant sur le sol britannique qui se respecte, Nora Flynn aurait du se dévêtir à moitié, attraper une bière et aller exposer son corps aux yeux et à la vue de tous mais surtout de Monsieur Soleil –cet être plus capricieux qu’un hypogryphe.
Mais voilà, Nora se retrouvait assise sur un banc dans les jardins suspendus, à attendre anxieuse et de plus en plus désappointée à mesure que le temps défilait et que la mi-journée laissait place au milieu d’après-midi. Du soleil elle en avait, mais elle avait troqué l’après-midi à faire le pancakes contre un rendez-vous avec un garçon rencontré quelques semaines plus tôt à la taverne du village et qu’elle avait trouvé gentil. Elle avait accepté le rencard difficilement, timide qu’elle était, mais il lui avait paru plutôt bien sous toutes les coutures, et intéressant lors des quelques mots échangés cette soirée-là. Non, elle n’avait pas été bourrée.
Mais voilà que deux heures après l’heure convenue du rendez-vous, monsieur le potentiel nouveau crush lui avait posé un lapin monumental, et elle du se résoudre qu’il ne pointerait pas le bout de son nez. Dommage, il avait un joli nez.
Nora soupira, déçue. Elle passa une main lasse dans ses cheveux et regarda des hiboux s’éloigner de la volière plus loin. Etrangement, elle aurait préféré qu’il pleuve pour que le temps reflète son actuel état d’esprit. Un petit ciel gris et lourd, plein de soupirs et blasé. Non ? Tant pis.
Ses yeux verts parcoururent le jardin fleuri, flamboyant de couleurs. L’ironie du sort quand elle avait décidé de troquer sa chevelure rousse flamboyante pour un blond presque blanc. L’idée lui était passée par la tête quand sa crise capillaire trimestrielle avait décidé de frapper. D’ordinaire, c’était plutôt une question de longueur ou de coupe de cheveux farfelue, parfois quelques couleurs tape-à-l’œil. Cette fois, elle avait envie de passer inaperçu –surtout auprès des gens qui voulait lui demander de nouveaux services-, et avait opté pour une couleur incognito. Enfin, ce qui lui semblait incognito comparé à son rouge habituel.
Peut-être que c’était ça qui avait dissuadé le gentil garçon ?
Mais quelle idée. De toute façon, un homme qui n’accepterait pas ses lubies capillaires n’aurait qu’à aller se brosser. C’était Nono avec ses cheveux de punk ou rien. Et rien, c’était très bien aussi.
C’est qu’elle divaguait la Flynn… Elle soupira encore une fois. Son deuxième prénom ca allait devenir Soupir. La cadette de la famille se décida à faire le tour du jardin pour s’aérer l’esprit, bien qu’elle fut restée assise dehors les deux heures qui venaient de s’écouler.
Nora joua avec quelques bestioles qui passaient par là et arrosa quelques plantes avant de se planter devant un arbre dont elle fit le tour. La vue qui s’offrit à elle la laissa ébahie : un balais se trouvait là contre le tronc. Elle cligna des yeux plusieurs fois et finit par approcher l’engin volant. C’était une jolie pièce, certainement pas de la camelote. Qui pouvait bien oublier ou laisser un truc pareil dans les jardins ? C’était la question aux 1000 galions.
Nora n’y connaissait rien en balais, pour la simple et bonne raison qu’elle détestait voler. Les cours de vol à Poudlard étaient les seuls qu’elle avait jamais vraiment séchés, et le seul cours où elle avait eu des notes médiocres. La simple idée d’être suspendue dans le vide et de tomber du bout de bois capricieux lui donnait des cauchemars. Pourtant, son petit doigt lui disait que ce machin n’appartenait pas au premier venu, et n’était sans doute pas fourni par l’université pour tester quelques looping suicidaires. Elle regarda autour d’elle. C’était idiot parce qu’elle était toute seule et elle avait été toute seule tout de long ces deux dernières heures. Elle aurait sans doute vu si quelqu’un était passé, non ? A moins qu’elle se soit enfoncée trop loin dans ses pensées boudeuses…
Quelqu’un de normal aurait sans doute laissé le balais à sa place, ou bien l’aurait volé. Mais voilà, Nora n’était pas normale. Aussi elle poussa un énième soupir et décida de s’asseoir à côté du balais pour en devenir la nourrisse jusqu’à ce que son ou sa propriétaire se décidé à venir le chercher. Parce qu’on se rendait bien compte à un moment ou à un autre de la disparition de son balais, n’est-ce pas ?
En tout cas, elle espérait très fort que la tête-en-l’air à qui appartenait le manche lustré s’en rendrait compte avant demain.
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