Première nuit de sommeil complète depuis des semaines, première nuit sans cauchemar, sans fantôme du passé qui venaient assaillir ses songes et lorsqu’elle se réveilla finalement Adalia eu un instant l’impression que les derniers mois n’étaient finalement qu’un mauvais rêve. Nouvelle potion concoctée pour faire disparaitre les mauvais rêves, elle parvenait finalement à avoir le bon dosage. Néanmoins, la réalité frappa bien rapidement à sa porte alors que son regard se porta sur la fine cicatrice qui ornait son avant bras, souvenir douloureux d’un affrontement en Espagne. Tout n’allait pas mieux, les questions étaient plus nombreuses qu’elles n’avaient jamais été et il devenait de plus en plus difficile de cacher la vérité aux Blackthorn. Ils s’inquiétaient, et l’inquiétude n’avait jamais menée à de belles et pieuses actions dans leur fratrie. Elle ne pouvait pourtant pas se résoudre à leur Adalia, bien trop certaine que leur avis sur la question ne serait pas celui quelle attendait, bien trop incertaine de ce qu’elle voulait vraiment déclencher comme réaction.
Mais elle avait bien dormi, et pour la première fois depuis des semaines, elle parvenait à penser à autre chose qu’aux Villanueva, à autre chose qu’au mariage qui approchait et qui lui donnait la nausée tant il lui était douloureux. Alors, elle s’était empressée de quitter l’appartement qu’elle partageait à Nullus, elle avait récupéré toutes ses affaires, toutes ses recherches avant de transplaner à Sainte Marie. Elle avait besoin de nouvelles données pour ses recherches et elle était parvenue à obtenir des clichés d’étude moldus. Avec un peu de chance elle pourrait en tirer quelque chose : elle se sentait l’âme victorieuse ce jour-là, elle voulait réussir, elle pouvait réussir. Mais l’hôpital la mettait mal à l’aise, lui rappelant trop d’éclats de voix et d’attaques qu’elle souhaitait oublier. Alors, elle avait quitté ses murs immaculés pour se perdre dans la foule joyeuse d’Inverness. Avec la fin de l’hiver qui approchait, les gens recommençaient à sortir, premiers bourgeons du printemps même les températures étaient encore bien fraiches.
Plongée dans l’étude des quelques notes qu’elle avait déjà prises elle traverse les ruelles sans vraiment faire attention à ce qui l'entoure. Ce n'est que lorsqu'elle est percutée par quelqu'un qu'elle sort de ses pensées : « Vous ne pouvez pas… » Elle ne termine pas sa phrase tandis qu’elle reconnait Hélios, sourire qui prend la place de son air outré. Princesse Blackthorn qui laisse entrapercevoir un visage plus aimable tandis qu’elle resserre son épaisse cape doublée sur ses épaules : « Oh hello toi ! » S’exclame-t’elle d’une voix enjouée, oubliant son grief originel. « Je vais bien, et toi ? » Prétendre, toujours. D’un geste, l’étudiante fait glisser son carnet dans son sac avant d’acquiescer avec un petit rire. « Bien sûr, j’ai toujours le temps pour une boisson chaude en bonne compagnie. » Après tout, Hélios ne restait pas l’un des mieux placés pour comprendre ses recherches ? Était-ce seulement ça qui la poussait à accepter ce café ? Bien sûr que non. Aussi différents qu’ils puissent être elle appréciait la compagnie du Muller et ces derniers temps, elle avait bien besoin d’un épaule attentive ou seulement d’une agréable conversation. Tout pour l’éloigner de ses pensées solitaires. « Et si ça implique te sauver d’une hypothermie certaine… » Elle se moque doucement, resserrant les pans de la veste du journaliste pour le couvrir un peu plus d’un geste protecteur.
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Adalia ☆ chocolat chaud et confidences
( chocolat chaud et confidences ) Mes pensées m'emmènent bien loin de ces rues, j’oublie presque le froid, le regard rivé sur la pointe de mes chaussures, j’ai un papier à rédiger en rentrant, mais je n’ai aucun idée sur quoi écrire, c’est bien la première fois que ça m’arrive; à croire que les problèmes de ma famille m’affectent plus que je ne l’aurais imaginé. Je suis tellement perdu que je ne te vois pas, que je te percute sans prendre garde et m’excuse d’un sourire, pardon, mon regard se pose dans le tien et je te reconnais sans aucune hésitation, comment ne pas reconnaître une si charmante jeune femme ? N’est-ce pas, Adalia ! Désolé, comment vas tu ? En voilà une histoire étrange que la nôtre, deux enfants de bonnes familles qui n’ont pourtant rien en commun, rien si ce n’est leur curiosité, depuis notre rencontre tu m’intrigues jolie brune, et chaque moment passé avec toi est un ravissement sans nom. T’as le temps d’un café ? Je suis gelé, on m’a toujours dit qu’il ne fallait jamais raté aucune occasion de profiter des gens qu’on apprécie, tu fais partie de ces personnes, alors dis-moi, t’as le temps pour moi aujourd’hui ? Parce que je ne suis pas vraiment aussi gelé que je tente de te le faire croire, j’aime simplement l’idée de pouvoir t’emmener à l’intérieur de ce petit café afin de discuter, partager un moment agréable en agréable compagnie, puis qui sait, peut-être que tu me donneras une idée sur quoi écrire ce soir ? | ( Pando ) |
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Re: Adalia ☆ chocolat chaud et confidences
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Re: Adalia ☆ chocolat chaud et confidences
( chocolat chaud et confidences ) D’un geste exagéré, je te propose mon bras et te souris, bien que je sois d’un naturel introverti et posé, je sais me montrer agréable, souriant, drôle aussi quand l’occasion se propose, j’y peux rien si le temps écossais n’est pas adapté à ma tenue, heureusement que je suis moins frileux que je ne le prétends en ce moment, sinon je frôlerais effectivement l'hypothermie; cependant, avoir dormis plusieurs semaines dans la rue en plein hiver m’a comme qui dirait endurci. Il est loin le gosse de riche et sa cuillère d’argent. Allons-y. Il ne nous faut pas plus de trois ou quatre minute pour trouver un salon de thé qui nous convienne, je te laisse le choix, je ne suis pas compliqué, ni même raffiner, on apprend rapidement à se contenter de peu lorsqu’on se trouve dans ma situation. Installés à une table cosy non loin d’un feu de cheminée crépitant, mes iris céruléennes se posent dans ton regard foncé avec un certain sérieux, un peu trop pour être réellement crédible, alors, dis-moi, t’allais où comme ça avec ton petit carnet et l’esprit lointain ? On sait tous les deux sur quoi porte tes recherches, je suis disposé à t’aider autant que je le pourrais, quitte a payé de ma personne. Je suis curieux d’en apprendre plus, tout comme toi, car je suis bien le premier concerné par ton sujet d’étude, et secrètement, je me demande si une cure est possible, et si cette absence de magie dans mon essence n’était au fond qu’un simple dysfonctionnement ? Et si … Bien trop de supposition, je vais te laisser m’expliquer, t’écouter comme je le fais à chaque fois et puis, qui sait, un jour peut-être ? | ( Pando ) |
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Re: Adalia ☆ chocolat chaud et confidences
Heureuse rencontre que celle d’Hélios dans les ruelles d’Inverness. En se réveillant ce matin là, Adalia s’attendait à une journée qui bien que prolifique serait encore une fois bien solitaire. Où, plongée dans ses études elle n’aurait pas le temps de se rendre compte des ombres qui évoluaient à ses côtés, âmes parfois solitaires qui venaient s’épancher sur le coin de son parchemin avant de disparaitre dans une volute de fumée. Habituellement, elle ne prêtait guère attention à ceux qui l’entouraient, trop occupée, trop égoïste pour se préoccuper de leur chemin. Et cela ne l’avait jamais dérangée la princesse, son royaume lui suffisait amplement : remplissant son coeur handicapé de suffisamment de peines et d’espoirs pour une vie entière. Pourtant, l’idée de faire entrer Hélios une nouvelle fois dans son jardin secret la rendait bien joyeuse, réchauffée d’une flamme espiègle qu’elle s’empressa de faire valoir alors qu’elle répondait à sa remarque : « Je ne suis pas tout le monde Helios, mes compagnies sont toujours les meilleures. » Elle s’amuse dans son rôle, un peu théâtrale bien malgré elle, manières du monde qui semblaient parfois désuètes lorsque les évènements de la noblesse sorcière étaient loin.
« Prince Hélios veut que le temps s’adapte à lui ? Je te savais arrogant, mais tout de même ! » Qu’elle reprend moqueuse et faussement outrée, petite moue sur son visage tandis qu’elle attrapait le bras du jeune homme pour l’entrainer dans les ruelles pavées d’Inverness. Elle savait parfaitement où ils pouvaient se réfugier pour se réchauffer et ils seraient tranquille pour discuter, bien loin du vacarme des étudiants de l’université. En quelques minutes l’étudiante pu voir la façade de pierre se dessiner devant elle, petite échoppe qui ne payait pas de mine mais dont l’intérieur était réellement charmant. Elle s’y rendait souvent lorsqu’elle souhaitait étudier en paix mais en dehors de son appartement ou de la bibliothèque. « Ici, c’est parfait, viens ! » Indique-t’elle au jeune homme avant de pousser la porte du salon de thé : « J’adore cet endroit, leurs chocolats chauds sont à se damner ! » Atmosphère cosy et chaleureuse, petit endroit aux couleurs pastel et aux senteurs gourmandes dont les effluves vinrent directement se glisser jusqu’à la Blackthorn. En quelques pas, le duo trouva place juste à côté de l’imposante cheminée, confortablement assis dans un grand canapé de cuir où quelques plaids duveteux étaient proposés pour que les clients se sentent à leur aise.
Une fois les deux jeunes gens installés il ne faut pas longtemps à Hélios pour la questionner sur ses agissements ce jour-là : « Révolutionner le monde de la magie, évidemment, quoi d’autre ? » Elle papillonne des cils, air suffisant sur son visage avant de reprendre un peu plus sérieusement en défaisant les liens de sa cape pour s’en délester : « Je sors de l’hôpital, j’avais quelques fichiers à récupérer pour mes recherches. » D’un geste de la main elle lisse sa robe avant de s’étirer légèrement pour récupérer son carnet de notes dans son sac à main : « Des explications sur les techniques d’imageries moldues, pratiques qui m’étaient totalement inconnues jusqu’à présent. C’est passionnant je ne comprends pas comment j’ai pu passer à côté si longtemps. » La coupant dans son discours qui s’animait un peu plus au fur et à mesure qu’elle pensait aux réponses qui étaient de plus en plus proches, la gérante du petit salon de thé vint leur proposer de passer commande. Jetant un coup d’oeil distrait à la carte elle énuméra calmement : « Je vais vous prendre un chocolat chaud… et puis… une part de ce carrot cake qui m’a l’air délicieux ! » Engouement tout éphémère de la Blackthorn dont les humeurs oscillaient grandement ces derniers temps : prisme étendu des émotions qu’elle s’interdisait à l’accoutumée, de la haine à l’amour, de la joie immense aux tréfonds de sa tristesse et ici, un large sourire mutin à l’idée de déguster quelques douceurs avec Hélios. Rigidité de son comportement comme émoussée par l’oxygène retrouvée elle se blottit dans son siège, cocon agréable dans lequel elle se laissait aller à effacer son masque tandis que le Muller prenait lui même sa commande.
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Re: Adalia ☆ chocolat chaud et confidences
( chocolat chaud et confidences ) Rapidement, j’entre dans le vif du sujet, tu me semblais lointaine quand nous nous sommes rencontrés, j’ai envie d’être une oreille attentive, ma curiosité naturelle trouvera peut-être un peu de satisfaction dans tes explications. Evidemment, quoi d’autre ? Je te taquine, bien sûr, mais tu enchaines en m’expliquant ta présence dans le quartier. Les traits de mon visage deviennent plus sérieux, j’hoche la tête, la médecine moldue est sorcière, se sont deux choses totalement différentes. Tu m’en diras tant, pour avoir expérimenter plusieurs fois ces systèmes, je ne les ai jamais trouvés très passionnant, mais j’ai vécu la moitié de ma vie en tant que moldu après tout, ma vision est peut-être légèrement biaisée en ce qui concerne l’intérêt que tu peux porter à des techniques aussi simple. Un chocolat viennois, s’il vous plaît, le chocolat sera déjà assez consistant, bien que les gâteaux soient alléchants je m’en contenterais. Le femme repart avec nos commandes, je m’attends à la voir réapparaitre rapidement, mais ça n’est pas grave, une discussion est faite pour être interrompue, reprise, esquivée aussi parfois, je te regarde t’enfoncer dans ton siège avec un sourire espiègle, alors, tu as des nouveautés intéressantes dans tes recherches ou dans ta vie ? Tu le sais, je suis curieux, mais tu n’as jamais hésité à me remettre à ma place lorsque tu estimais que j’étais intrusif, ça ne me dérange pas, je ne suis pas susceptible. La vie d’une jeune héritière prometteuse doit être compliquée, je le vois pour ma propre soeur, aucune liberté de mouvements, l’épée de Damoclès prenant la forme des obligations, de la perpétuation de ce nom qui importe tant à ces familles dont la dignité est toute relative, au fond je me trouve parfois chanceux d’avoir pu choisir ma destinée. Même dans les situations les plus sombres il existe de la lumière. | ( Pando ) |
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Re: Adalia ☆ chocolat chaud et confidences
Le salon de thé dans lequel ils venaient d’entrer n’était pas le plus connu d’Inverness mais Adalia l’appréciait. C’était bien loin des luxueuses réceptions mondaines organisées par sa famille ou des bals guindés où elle se devait d’assister pour tenir son rang mais elle trouvait son confort dans ce lieux chaleureux. Parfois elle se disait qu’Eleanor aurait adoré l’endroit autant qu’elle, elle l’imaginait bien prendre une part de tous les gâteaux rien que pour avoir l'occasion de découvrir toutes les saveurs. C’était peut-être pour cela qu’elle se réfugiait dans cet établissement autant qu’elle le pouvait, d’une certaine manière il lui rappelait sa soeur et la nostalgie de sa présence ne dépassait pas le réconfort de la sentir proche. « Tu es bien raisonnable, je vais culpabiliser d’être aussi gourmande. » Fait-elle remarquer à son ami alors que la serveuse s’éloigne une fois leur commande passée. Confortablement installée dans son fauteuil, la Blackthorn observait d’un regard curieux le Muller en face d’elle. Ses affinités avec les membres de la dite famille avaient toujours été plutôt limitées, rivalité étrange entre deux grands noms de la Grande Bretagne sorcière que la jeune femme ne s’expliquait pas mais le fait était qu’à part Hélios, elle ne connaissait pas beaucoup des membres de la dernière génération. Ce qu’elle en savait, c’était par lui qu’elle l’avait appris et elle savait qu’il avait aussi son jardin secret. Comme elle même d’ailleurs, qui ne s’ouvrait guère facilement, secrète et discrète, oreille attentive plutôt que langue pendue.
Mais lorsqu’elle était avec Hélios, les rôles s’inversaient rapidement, elle parlait de tout, de ses recherches, desquelles il s’avérait, tragiquement, concerné, de sa vie chez les Blackthorn, des joies et des peines, tout ce qui pouvait lui passer par la tête durant leurs conversations, c’était facile elle avait l’impression de pouvoir se départir de son masque et de ses manières. « Oh vous les journalistes, que vous pouvez être curieux. » S’offusque-t’elle en s’appuyant sur l’accoudoir du fauteuil, air revêche au fond de son regard bleuté. « Je vais finir par croire que tu es de mèche avec le Chineur, Hélios. » Qu’elle le taquine doucement. Ce torchon de ragots lui menait la vie bien dure à elle ainsi qu’à ses proches, à croire que certains s’étaient donnés comme mission de révéler au grand jour certains secrets que les habitants d’Inverness s’évertuaient à cacher. La confiance qu'elle portait à Hélios était néanmoins réelle et ce n’était pas pour rien qu’il en savait plus sur elle que la majorité de ses amis et amies. A sa question néanmoins, elle ne su pas trop quoi répondre, une partie d’elle, la pudique Adalia aurait voulu se concentrer sur ses recherches, s’éloigner du personnel, ne rien avouer qui pourrait être entendu ou mal interprété. Mais de l’autre, elle gardait des choses pour elle depuis bien longtemps, des choses qui concernaient par ailleurs des personnes à qui ils tenaient tous les deux.
« T’as du entendre parler des fiançailles qui avaient été annoncées ce début d’année ? Ça fleurit de partout, à croire que tout le gratin sorcier a voulu mettre sa fille en robe blanche pour l’été. » Son ton n’était pas ironique, ses idées sur le mariage étaient plutôt bien arrêtées, elle se posait quelques questions évidemment mais elle se savait promise à son cousin depuis longtemps et ce même si l’heure de l’officialisation n’était pas encore arrivée. Pour d’autres néanmoins l’annonce avait été plutôt rude : « Tu as eu des retours ? » Peut-être avait-il eu des échos, peut-être en savait-il déjà plus qu’elle, elle savait Hélios plein de ressources, après tout, c’était son travail d’être curieux, ce qui s’accordait très bien avec sa nature. Avant qu’il ne puisse répondre néanmoins, la fluette sorcière qui gérait le salon vint déposer leurs boissons ainsi que l’assiette de gâteau qui était accompagnée de deux cuillères, détail qui arracha un léger sourire gêné à l’espagnole : « Et voici pour vous jeunes gens, bonne dégustation. » La remerciant d’un geste de la tête, Adalia se pencha pour récupérer sa tasse de chocolat chaud, rien de tel pour se réchauffer.