J'ai descendu dans mon jardin (terminé)
Jeu 14 Sep 2023 - 23:55
Samedi 5 août 2023
La Gazette du Sorcier avait annoncé des vents particulièrement forts et des précipitations importantes pour la journée, mais qui portait encore attention aux prévisions alarmistes de la Gazette? Plus d'une fois, elle avait annoncé le déluge sans que tombe une goutte de pluie ou un soleil parfait pour la cueillette de champignons alors qu'un Ambrosius Redgrave était retourné grommelant et ruisselant à sa boutique, chaque pas marqué par les bruits mouillés de chaussettes dans des chaussures remplies d'eau de pluie.
Non vraiment, Ambrosius préférait désormais se fier à ses articulations et à l'inclinaison des fleurs pour déterminer si la journée serait belle ou mauvaise. Ce samedi matin là, l'odeur de pluie dans l'air ne trompait pas : ce serait une journée pour collecter les limaces, vers de terre et escargots au jardin, pas le temps pour tutoriser et désherber.
La violence avec laquelle la pluie arriva à 10h01 le surprit néanmoins. Ça tombait si dru qu'un rideau semblait se dresser entre la maison et le jardin, et ça n'avait rien à voir avec le sortilège de désillusion qui le dissimulait d'habitude. Le vieil homme avait rapidement ramassé ses outils de jardin pour les mettre à l'abri de la pluie, mais ses sourcils épais ne firent pas le poids contre l'averse : il avait de l'eau plein les yeux quand il entra dans son arrière-boutique.
Choisissant sagement de rester à l'intérieur, il s'était changé avant de s'attabler pour préparer quelques commandes en vue de la prochaine semaine. Il s'y usa les yeux et s'entailla le doigt à la faible lumière du jour avant de s'interrompre pour manger un coin de sandwich. Dehors, les précipitations avaient faibli (au temps pour le déluge annoncé encore une fois par la Gazette) et l'apothicaire jonglait avec l'idée d'attraper son panier pour aller chasser la vermine de son précieux jardin. Il n'eut cependant pas le temps de mettre le nez dehors que le vent se déchaîna, jetant à terre plusieurs de ses graminées, même les plantes grimpantes se balançaient dangereusement.
Devant un tel spectacle, Ambrosius se désolait déjà des quelques pertes que son jardin essuierait, mais son fatalisme fit place à un esprit de résistance lorsque le vent secoua le prunier étrangleur comme... un prunier : une grosse branche, pour ne pas dire la moitié de l'arbre se brisa dans un fracas audible et alla se fracasser sur le carré d'herbes sanguines et de filets du diable. Ambrosius fut dehors avant même d'avoir fini de boutonner son imperméable.
Pendant le quart d'heure suivant, il se battit avec les éléments, et ses plantes, pour dégager la branche, puis il tenta d'installer des protections pour freiner la vélocité d'Éole. La sensibilité de certaines plantes de son jardin à toute forme de magie compliquait la tâche pour le vieil homme, qui travaillait avec des planches, des tuteurs et des attaches. La pluie tombait de nouveau avec force, presque horizontalement, et Ambrosius voyait les flaques grandir à une vitesse alarmante. Une rivière semblait à présent se déverser dans le jardin en provenance du passage menant à la rue.
L'apothicaire s'y faufila difficilement (il se servait du passage pour entasser son matériel inutilisé) pour entamer la construction d'un barrage, pestant et crachant contre la météo. Il n'entendit pas les pas pressés qui firent écho dans le passage.
@James Blackthorn
La Gazette du Sorcier avait annoncé des vents particulièrement forts et des précipitations importantes pour la journée, mais qui portait encore attention aux prévisions alarmistes de la Gazette? Plus d'une fois, elle avait annoncé le déluge sans que tombe une goutte de pluie ou un soleil parfait pour la cueillette de champignons alors qu'un Ambrosius Redgrave était retourné grommelant et ruisselant à sa boutique, chaque pas marqué par les bruits mouillés de chaussettes dans des chaussures remplies d'eau de pluie.
Non vraiment, Ambrosius préférait désormais se fier à ses articulations et à l'inclinaison des fleurs pour déterminer si la journée serait belle ou mauvaise. Ce samedi matin là, l'odeur de pluie dans l'air ne trompait pas : ce serait une journée pour collecter les limaces, vers de terre et escargots au jardin, pas le temps pour tutoriser et désherber.
La violence avec laquelle la pluie arriva à 10h01 le surprit néanmoins. Ça tombait si dru qu'un rideau semblait se dresser entre la maison et le jardin, et ça n'avait rien à voir avec le sortilège de désillusion qui le dissimulait d'habitude. Le vieil homme avait rapidement ramassé ses outils de jardin pour les mettre à l'abri de la pluie, mais ses sourcils épais ne firent pas le poids contre l'averse : il avait de l'eau plein les yeux quand il entra dans son arrière-boutique.
Choisissant sagement de rester à l'intérieur, il s'était changé avant de s'attabler pour préparer quelques commandes en vue de la prochaine semaine. Il s'y usa les yeux et s'entailla le doigt à la faible lumière du jour avant de s'interrompre pour manger un coin de sandwich. Dehors, les précipitations avaient faibli (au temps pour le déluge annoncé encore une fois par la Gazette) et l'apothicaire jonglait avec l'idée d'attraper son panier pour aller chasser la vermine de son précieux jardin. Il n'eut cependant pas le temps de mettre le nez dehors que le vent se déchaîna, jetant à terre plusieurs de ses graminées, même les plantes grimpantes se balançaient dangereusement.
Devant un tel spectacle, Ambrosius se désolait déjà des quelques pertes que son jardin essuierait, mais son fatalisme fit place à un esprit de résistance lorsque le vent secoua le prunier étrangleur comme... un prunier : une grosse branche, pour ne pas dire la moitié de l'arbre se brisa dans un fracas audible et alla se fracasser sur le carré d'herbes sanguines et de filets du diable. Ambrosius fut dehors avant même d'avoir fini de boutonner son imperméable.
Pendant le quart d'heure suivant, il se battit avec les éléments, et ses plantes, pour dégager la branche, puis il tenta d'installer des protections pour freiner la vélocité d'Éole. La sensibilité de certaines plantes de son jardin à toute forme de magie compliquait la tâche pour le vieil homme, qui travaillait avec des planches, des tuteurs et des attaches. La pluie tombait de nouveau avec force, presque horizontalement, et Ambrosius voyait les flaques grandir à une vitesse alarmante. Une rivière semblait à présent se déverser dans le jardin en provenance du passage menant à la rue.
L'apothicaire s'y faufila difficilement (il se servait du passage pour entasser son matériel inutilisé) pour entamer la construction d'un barrage, pestant et crachant contre la météo. Il n'entendit pas les pas pressés qui firent écho dans le passage.
@James Blackthorn
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- James BlackthornADMIN ☽ ○ ☾ Ice child of Gaïa
- » parchemins postés : 1913
» miroir du riséd : Lucky Blue Smith
» crédits : ECK ou Google est mon ami
» multinick : L'hermine (Holly De L.) et le moineau (Luan N.) (RIP l'alligator (Aroha H.) et le Leprechaun (Adrian O'C.))
» âge : 25 ans (26/06/1998)
» situation : fiancé et amoureux (de plusieurs personne, chut)
» année d'études : 5e année
» options obligatoires & facultatives : Options obligatoires
• Botanique
• SACM
• Astronomie
Options facultatives
• Vol/Sport
• Potions
» profession : plus ou moins apprenti potioniste
» particularité : aucune mais cherche à apprendre l'occlumancie
» nature du sang : sang-pur
» gallions sous la cape : 993
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: J'ai descendu dans mon jardin (terminé)
Mar 10 Oct 2023 - 12:01
Ton poignet craque un peu, signe évident d'un temps maussade pour la journée. Bien à l'abri derrière la verrière de ton deuxième chez toi, tes plantes cherchent le pâle soleil qui perce difficilement à travers les nuages. Ici, le temps peut tourner rapidement, tu le sais, mais tu vois bien qu'il restera terne malgré la période estivale. Tu ne t'attendais tout de même pas à ce qu'il tourne autant à la tempête. Enfermé dans le cabinet de la psychomage qui te suit depuis plusieurs mois maintenant, mutique comme d'ordinaire, t'écoutes le vent et la pluie au dehors, attendant la fin de la séance sans broncher. Si les gouttes ne semblent guère trop ruisseler, les bourrasques s'intensifient au fil des minutes, et si rien ne se lit sur ton visage, tu crains les dommages que vont causer les éléments en cette journée.
Au sec grâce aux sorts lancés avant de sortir du bâtiment médical, tu regagnes tes pénates sous une pluie chaque instant plus forte, et tu crains fort que même tes sortilèges ne soient plus suffisants avant que tu n'aies rejoint l'autre rue, si bien que tu presses le pas. Et tu accélères encore lorsqu'en approchant de chez toi, tu vois l'eau qui s'engouffre inexorablement dans le passage qui sépare l'apothicairerie du voisinage, malgré l'amas de matériel que Redgrave y entasse.
Tes bottines claquent et clapotent dans le passage étroit comme tu te faufiles pour rejoindre le vieil homme, et ce n'est qu'une fois à sa hauteur que tu prends la parole, conscient du vacarme causé par les trombes d'eau et le vent combinés.
-
Oh tu ne lui demandes pas s'il a besoin d'aide, cette fois. C'est l'évidence même, quoi qu'il soit capable de la refuser. T'avises le barrage qu'il tente de construire, pour freiner l'entrée d'eau vers ce jardin arrière qu'il ne t'a jamais été donné de découvrir, et n'attends pas davantage pour t'emparer de tout ce qui pourrait te permettre de l'aider à endiguer la crue, qu'importe le poids. T'as clairement jamais eu une carrure de bodybuilder, mais ta musculature fine ne t'empêche pas de déployer une certaine force - auparavant mise à profit pour soulever des partenaires de danse, surtout -, et les charges ne te font pas vraiment peur. De toute façon, à cet instant, tu ne te poses même pas la question. Tu ignores la nature des trésors que recèle l'arrière-cour, mais tu n'envisages pas un instant de les laisser se perdre, quels qu'ils soient.
@Ambrosius Redgrave
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Ambrosius Redgrave est fan
Re: J'ai descendu dans mon jardin (terminé)
Ven 27 Oct 2023 - 3:59
Inconscient de toute l'eau qui s'engouffrait sous son imperméable qu'il n'avait pas pris soin de boutonner avant de sortir, Ambrosius ne sentait même pas son pull s'imbiber rapidement. Il avait l'esprit tout entier tourné vers le travail manuel qu'il effectuait, malgré les raideurs naissantes dans ses muscles et dans le bas de son dos. L'eau lui coulait aussi le long du nez, du cou... quand elle ne lui fouettait pas carrément le visage au point qu'il travaillait les yeux à demi fermés. Au lieu de s'essouffler, le vent prenait en effet de l'ampleur, de même que les flaques d'eau, à présent de véritables petits lochs, le barrage qu'il tentait d'édifier ne suffisant pas à la tâche.
Ce fut au moment où il rattachait pour la cinquième fois une planche à une bûche qu'il entendit la voix de son locataire. Si aucun grommellement ne lui échappa cette fois, c'était qu'il était trop à bout de souffle pour ça, mais il s'arrêta brièvement, le temps de passer inutilement sa manche détrempée sur son visage afin d'y voir un peu plus clair. Le garçon paraissait frais comme un gardon, et parfaitement sec.
Pendant quelques secondes supplémentaires, que le vent mit à profit pour arracher une seconde branche du prunier étrangleur, l'apothicaire parut soupeser la question du Blackthorn comme s'il s'agissait de déterminer le sort d'un condamné à mort. Enfin, il parut avoir pris une décision en son âme et conscience. Il serait toujours temps d'essayer une potion d'oubliette s'il la regrettait après coup...
« Débarrasse-toi de tout charme et enchantement, pas un soupçon de magie ne doit filtrer dans la cour. Et aide-moi à renforcer la digue à la moldue, il y a trop d'eau qui coule de la rue, mon jardin se noie. »
Sans attendre de réponse, mais en laissant une fraction de seconde à son locataire pour infinite incantatem toute trace de sortilège qu'il aurait eue sur sa personne, Ambrosius attrapa un côté d'un lourd sac de sable.
Ce fut au moment où il rattachait pour la cinquième fois une planche à une bûche qu'il entendit la voix de son locataire. Si aucun grommellement ne lui échappa cette fois, c'était qu'il était trop à bout de souffle pour ça, mais il s'arrêta brièvement, le temps de passer inutilement sa manche détrempée sur son visage afin d'y voir un peu plus clair. Le garçon paraissait frais comme un gardon, et parfaitement sec.
Pendant quelques secondes supplémentaires, que le vent mit à profit pour arracher une seconde branche du prunier étrangleur, l'apothicaire parut soupeser la question du Blackthorn comme s'il s'agissait de déterminer le sort d'un condamné à mort. Enfin, il parut avoir pris une décision en son âme et conscience. Il serait toujours temps d'essayer une potion d'oubliette s'il la regrettait après coup...
« Débarrasse-toi de tout charme et enchantement, pas un soupçon de magie ne doit filtrer dans la cour. Et aide-moi à renforcer la digue à la moldue, il y a trop d'eau qui coule de la rue, mon jardin se noie. »
Sans attendre de réponse, mais en laissant une fraction de seconde à son locataire pour infinite incantatem toute trace de sortilège qu'il aurait eue sur sa personne, Ambrosius attrapa un côté d'un lourd sac de sable.
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Re: J'ai descendu dans mon jardin (terminé)
Sam 18 Nov 2023 - 23:44
Le temps semble infiniment long, là, sous la pluie battante, et tu dois bien admettre que tu crains pour la santé du vieil homme qui te loge. Imbibé jusqu'aux os, il risque la mort, songes-tu, sous de telles intempéries, mal protégé. Et outre l'absence de sortilège, son imperméable n'est pas même fermé. Tu sais bien qu'il n'est pas de ton ressort de lui prodiguer le moindre conseil, mais tu ne peux qu'admettre que le sort de l'homme t'inquiète, et si tu ne peux guère le forcer à accepter d'aide, tu pries quand même la Déesse-mère intérieurement qu'il te laisse lui prêter main forte, au moins cette fois. Alors c'est avec une pointe de soulagement que tu l'entends se décider à répondre.
« Débarrasse-toi de tout charme et enchantement, pas un soupçon de magie ne doit filtrer dans la cour. Et aide-moi à renforcer la digue à la moldue, il y a trop d'eau qui coule de la rue, mon jardin se noie. »
Pas un mot, un simple hochement de tête pour signifier que tu as compris sa demande, alors que tu sors ta baguette pour faire cesser les sortilèges qui t'ont protégé des éléments jusque-là. Tu ne tarderas pas à être trempé de la tête aux pieds toi aussi, assurément, mais il y a plus important et plus urgent, à l'évidence : son jardin se noie. Et si pour nombre d'autres, ce ne serait peut-être pas le point le plus important du jour, pour lui comme pour toi, ça l'est. Tu le vois s'emparer d'un lourd sac de sable et n'hésite pas une seconde à faire de même, cherchant à consolider cette digue de fortune pour protéger ses précieuses plantes. Tu aurais fait de même pour les tiennes, sans la moindre hésitation. Un à un, tu entasses les remblais de fortune, sans paraître si fatigué de la tâche que cela. A vrai dire, tu n'as jamais été trop du genre à écouter ton corps de toute façon, et quand bien même crierait-il à la maltraitance, tu poursuivrais ta tâche.
Planches, gravats et autres briques de fortune s'élèvent peu à peu, freinant le flot des éléments. Jusqu'à ce que tu sois assigné à une autre tâche plus avant dans la cour : le prunier étrangleur avait perdu deux branches énormes déjà, et le triste état de l'arbre te fendait autant le coeur que les dégâts que ses morceaux épars avaient provoqués. Sans plus attendre, tu t'acharnes à poursuivre la tâche entamée par le vieillard, pour retirer les lourds tronçons de bois des plantes fragiles qu'ils piétinent, réalisant à peine que là, sous le déferlement des éléments, tu parles à mi-voix à ces essences rares comme on le ferait à une douce amante, quand bien même tu n'en vois que des bribes, l'eau emplissant partiellement tes yeux à mesure qu'elle dégouline sur ton visage. Ca ne t'empêche pas de les reconnaître dans l'instant où ton regard se pose sur elle, y laissant transparaître toute ton admiration.
« Débarrasse-toi de tout charme et enchantement, pas un soupçon de magie ne doit filtrer dans la cour. Et aide-moi à renforcer la digue à la moldue, il y a trop d'eau qui coule de la rue, mon jardin se noie. »
Pas un mot, un simple hochement de tête pour signifier que tu as compris sa demande, alors que tu sors ta baguette pour faire cesser les sortilèges qui t'ont protégé des éléments jusque-là. Tu ne tarderas pas à être trempé de la tête aux pieds toi aussi, assurément, mais il y a plus important et plus urgent, à l'évidence : son jardin se noie. Et si pour nombre d'autres, ce ne serait peut-être pas le point le plus important du jour, pour lui comme pour toi, ça l'est. Tu le vois s'emparer d'un lourd sac de sable et n'hésite pas une seconde à faire de même, cherchant à consolider cette digue de fortune pour protéger ses précieuses plantes. Tu aurais fait de même pour les tiennes, sans la moindre hésitation. Un à un, tu entasses les remblais de fortune, sans paraître si fatigué de la tâche que cela. A vrai dire, tu n'as jamais été trop du genre à écouter ton corps de toute façon, et quand bien même crierait-il à la maltraitance, tu poursuivrais ta tâche.
Planches, gravats et autres briques de fortune s'élèvent peu à peu, freinant le flot des éléments. Jusqu'à ce que tu sois assigné à une autre tâche plus avant dans la cour : le prunier étrangleur avait perdu deux branches énormes déjà, et le triste état de l'arbre te fendait autant le coeur que les dégâts que ses morceaux épars avaient provoqués. Sans plus attendre, tu t'acharnes à poursuivre la tâche entamée par le vieillard, pour retirer les lourds tronçons de bois des plantes fragiles qu'ils piétinent, réalisant à peine que là, sous le déferlement des éléments, tu parles à mi-voix à ces essences rares comme on le ferait à une douce amante, quand bien même tu n'en vois que des bribes, l'eau emplissant partiellement tes yeux à mesure qu'elle dégouline sur ton visage. Ca ne t'empêche pas de les reconnaître dans l'instant où ton regard se pose sur elle, y laissant transparaître toute ton admiration.
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Re: J'ai descendu dans mon jardin (terminé)
Sam 16 Déc 2023 - 3:56
Pas un mot de protestation, pas une question, pas une hésitation, son locataire lui obéit aussitôt. À croire que le gamin avait du potentiel. Mais Ambrosius n'avait pas le loisir pour les sentiments en cet instant, il y avait une tonne de choses à faire pour protéger ses précieux plants, et ses investissements aussi bien financiers qu'en énergie, temps et labeur.
Un sac après l'autre, les deux hommes travaillaient côte à côte pour solidifier la digue qui retiendrait les torrents d'eau provenant de la rue. La rivière cessa de se déverser dans le jardin de l'apothicaire, se transformant en rigole puis en lac. Ça n'était pas idéal, mais c'était mieux qu'une noyade complète. Ambrosius ne s'attarda pas pour contempler le travail accompli ni écouté son corps douloureux, il se tourna vers son jardin malmené par dame Nature. Il allait falloir cautériser le prunier dès que la météo le permettrait. Il serait peut-être même encore temps de tenter une greffe, mais pour le moment...
Le regard de l'apothicaire s'arrêta sur le jeune homme qui secourait les plantes une à une en les traitant avec plus d'égard qu'Ambrosius avait jamais accordé à un de ses clients. Pour la première fois depuis qu'il avait accepté de lui louer, à fort prix, les appartements au-dessus de sa boutique, le septuagénaire se dit que le garçon avait peut-être plus de qualité que la pile de gallions qu'il déposait chaque mois sur son comptoir. L'admiration et le respect avec lesquels il traitait les plantes au bord de la noyade contraignaient le vieil homme à reconsidérer ses perceptions initiales. Mais Ambrosius accepterait de prendre un maléfice en pleine tête avant de l'admettre.
Ses sourcils épais se froncèrent à nouveau, ce qui ne fit rien pour stopper l'eau qui lui ruisselait sur le front. La chose semblait impossible, mais le vent redoubla de vigueur, plaquant au sol de nombreuses graminées. Ambrosius ne s'inquiétait pas pour elles. Le filet du diable, en revanche avait atteint le point de saturation depuis longtemps.
« Prends ça. » L'ordre de l'apothicaire est suivi d'un large geste du bras, pointant à James l'autre côté d'une grosse branche. « On va placer la fourche contre ce noeud-là, juste sous l'embranchement. Il y a une tuile sous l'eau, à ta gauche. Non, juste là. Oui, voilà. » L'aîné dirigeait le cadet comme un chef d'orchestre. Le temps pressait pour assurer un meilleur soutien au prunier face au vent. Des craquements sinistres retentissaient déjà, et pour la première fois, Ambrosius craignait réellement de perdre l'arbre. Les douleurs à ses reins avaient été reléguées au fond de sa conscience.
Un sac après l'autre, les deux hommes travaillaient côte à côte pour solidifier la digue qui retiendrait les torrents d'eau provenant de la rue. La rivière cessa de se déverser dans le jardin de l'apothicaire, se transformant en rigole puis en lac. Ça n'était pas idéal, mais c'était mieux qu'une noyade complète. Ambrosius ne s'attarda pas pour contempler le travail accompli ni écouté son corps douloureux, il se tourna vers son jardin malmené par dame Nature. Il allait falloir cautériser le prunier dès que la météo le permettrait. Il serait peut-être même encore temps de tenter une greffe, mais pour le moment...
Le regard de l'apothicaire s'arrêta sur le jeune homme qui secourait les plantes une à une en les traitant avec plus d'égard qu'Ambrosius avait jamais accordé à un de ses clients. Pour la première fois depuis qu'il avait accepté de lui louer, à fort prix, les appartements au-dessus de sa boutique, le septuagénaire se dit que le garçon avait peut-être plus de qualité que la pile de gallions qu'il déposait chaque mois sur son comptoir. L'admiration et le respect avec lesquels il traitait les plantes au bord de la noyade contraignaient le vieil homme à reconsidérer ses perceptions initiales. Mais Ambrosius accepterait de prendre un maléfice en pleine tête avant de l'admettre.
Ses sourcils épais se froncèrent à nouveau, ce qui ne fit rien pour stopper l'eau qui lui ruisselait sur le front. La chose semblait impossible, mais le vent redoubla de vigueur, plaquant au sol de nombreuses graminées. Ambrosius ne s'inquiétait pas pour elles. Le filet du diable, en revanche avait atteint le point de saturation depuis longtemps.
« Prends ça. » L'ordre de l'apothicaire est suivi d'un large geste du bras, pointant à James l'autre côté d'une grosse branche. « On va placer la fourche contre ce noeud-là, juste sous l'embranchement. Il y a une tuile sous l'eau, à ta gauche. Non, juste là. Oui, voilà. » L'aîné dirigeait le cadet comme un chef d'orchestre. Le temps pressait pour assurer un meilleur soutien au prunier face au vent. Des craquements sinistres retentissaient déjà, et pour la première fois, Ambrosius craignait réellement de perdre l'arbre. Les douleurs à ses reins avaient été reléguées au fond de sa conscience.
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Re: J'ai descendu dans mon jardin (terminé)
Jeu 28 Déc 2023 - 11:27
Un parfait petit soldat, voilà ce que tu es à cet instant. Et si face aux aînés Blackthorn, ce n'aurait probablement pas été de gaieté de coeur, là, rien que l'hypothétique quantité de trésors cachés dans l'arrière-cour à protéger suffit à encourager ton obéissance aveugle. Et puis ça n'est pas comme si tu écoutais toi-même les protestations de ton corps - quand tu ne le malmenais pas volontairement.
A cet instant, de toute façon, il y avait bien plus important. Immensément plus important. Là dans cette arrière-cour dévastée par les éléments, se trouvent mille espèces précieuses à protéger, et tu ne te poses pas un instant la question de ce qu'il faut faire, soignant chacune autant que possible malgré la pluie battante. Mais le filet du diable fait grise mine, et alors même que tu t'interroges sur ce qui te permettrait de le protéger de la tempête qui le noie, la voix de l'apothicaire retentit derrière toi.
« Prends ça. »
Aucune hésitation là encore, à peine un hochement de tête pour confirmer l'acceptation de l'ordre et tu t'empares de la lourde branche pour la placer en suivant les indications de ton aîné.
« On va placer la fourche contre ce noeud-là, juste sous l'embranchement. Il y a une tuile sous l'eau, à ta gauche. Non, juste là. Oui, voilà. »
Un soutien de fortune pour le prunier savant en piteux état. Une bâche à suivre, maintenue par clous et noeuds divers, pour sauvegarder le filet du diable de la noyade et protéger aussi, un peu, son entourage du vent. Vous êtes tous deux trempés jusqu'aux os, mais ça n'a pas la moindre espèce d'importance. Tant qu'il y aura à faire, tu n'as de cesse de soigner chaque plant, chaque espèce, admiratif de la collection exceptionnelle qui se trouve depuis des mois, là, juste sous tes fenêtres. Tu grimpes même sur le muret, consolidant des attaches depuis les hauteurs, t'assurant de l'écoulement des flots vers l'extérieur. La descente est un peu rude, mais peu importe. Tu regardes autour de toi, inspectant chaque recoin avant de finir par demander, craignant d'oublier quelque plante :
-Vous voyez autre chose ?
A cet instant, de toute façon, il y avait bien plus important. Immensément plus important. Là dans cette arrière-cour dévastée par les éléments, se trouvent mille espèces précieuses à protéger, et tu ne te poses pas un instant la question de ce qu'il faut faire, soignant chacune autant que possible malgré la pluie battante. Mais le filet du diable fait grise mine, et alors même que tu t'interroges sur ce qui te permettrait de le protéger de la tempête qui le noie, la voix de l'apothicaire retentit derrière toi.
« Prends ça. »
Aucune hésitation là encore, à peine un hochement de tête pour confirmer l'acceptation de l'ordre et tu t'empares de la lourde branche pour la placer en suivant les indications de ton aîné.
« On va placer la fourche contre ce noeud-là, juste sous l'embranchement. Il y a une tuile sous l'eau, à ta gauche. Non, juste là. Oui, voilà. »
Un soutien de fortune pour le prunier savant en piteux état. Une bâche à suivre, maintenue par clous et noeuds divers, pour sauvegarder le filet du diable de la noyade et protéger aussi, un peu, son entourage du vent. Vous êtes tous deux trempés jusqu'aux os, mais ça n'a pas la moindre espèce d'importance. Tant qu'il y aura à faire, tu n'as de cesse de soigner chaque plant, chaque espèce, admiratif de la collection exceptionnelle qui se trouve depuis des mois, là, juste sous tes fenêtres. Tu grimpes même sur le muret, consolidant des attaches depuis les hauteurs, t'assurant de l'écoulement des flots vers l'extérieur. La descente est un peu rude, mais peu importe. Tu regardes autour de toi, inspectant chaque recoin avant de finir par demander, craignant d'oublier quelque plante :
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Re: J'ai descendu dans mon jardin (terminé)
Lun 1 Jan 2024 - 2:39
Ambrosius et James, le vieux et le jeune, travaillaient côte à côte comme s'ils l'avaient toujours fait. Les outils passaient de main en main, les protections se solidifiaient, le flot d'eau se canalisait. La pluie tombait pourtant toujours aussi dru, mais la bataille pour la sauvegarde des plantes de l'apothicaire ne paraissait plus autant perdue d'avance. Certaines plantes, si elles semblaient toujours abattues, reprenaient tout de même un peu du poil de la bête. L'apothicaire lui-même se sentait plus optimiste quant à la survie de son jardin. Quand le soleil reviendrait faire sécher le tout, il serait temps de constater les dégâts et de se mettre au travail pour remplacer ce qui avait été perdu.
Pour l'heure, le corps d'Ambrosius tenait à lui rappeler son âge et son état de santé, lui qui avait fait un infarctus quelques mois plus tôt. L'exercice intensif auquel il venait de se soumettre venait de vider la moindre trace d'énergie qu'il avait en réserve. Il allait lui falloir un bon whiskey pur feu ou peut-être un brandy.
Alors quand son locataire leva la voix pour se faire entendre malgré la pluie en lui demandant s'il voyait encore quelque chose à faire pour le jardin, Ambrosius fronça les sourcils. Il examina les lieux avec son air sévère et contrarié. Il pouvait déjà voir la somme de travail qu'il allait lui falloir abattre pour tout remettre en état, mais la vue des attaches, tuteurs et autres protections le rassurait : à moins que Nessie elle-même ne débarque dans la petite cour, la tempête ne ferait pas plus de dommages.
En revanche, les deux hommes avaient toujours les deux pieds dans l'eau jusqu'aux chevilles. « Une chose. » Il se dirigea, tout son corps protestant contre le mouvement, pour aller attraper une massue posée contre l'un des murs de briques et la tendit fermement à James. « Un bon coup au bas du mur au fond vis-à-vis la brique noire, 1 mètre au-dessous. Frappe fort, faut que ça saute. L'eau va pouvoir s'écouler dans la ruelle. » Il soupira pour lui-même avant d'admettre. « Y a longtemps que j'aurais dû me pencher sur l'évacuation d'eau. »
Quand les flots furent libérés, Ambrosius remonta le courant en direction de la porte de son atelier. À la dernière des trois marches, il s'arrêta. Sans se retourner vers James, il grommela un merci, avant de parler plus fort et plus clairement. « Entre, j'ai de quoi nous réchauffer. » L'apothicaire hésitait encore sur la suite du programme, glisserait-il de quoi faire oublier tout cet épisode au jardin à James ou lui laisserait-il ses souvenirs? Ambrosius n'était pas du genre à faire confiance, il ne se serait pas même fait confiance à lui-même s'il avait été quelqu'un d'autre, mais le gamin avait prouvé sa valeur. Restait à savoir s'il comptait en tirer profit...
Pour l'heure, le corps d'Ambrosius tenait à lui rappeler son âge et son état de santé, lui qui avait fait un infarctus quelques mois plus tôt. L'exercice intensif auquel il venait de se soumettre venait de vider la moindre trace d'énergie qu'il avait en réserve. Il allait lui falloir un bon whiskey pur feu ou peut-être un brandy.
Alors quand son locataire leva la voix pour se faire entendre malgré la pluie en lui demandant s'il voyait encore quelque chose à faire pour le jardin, Ambrosius fronça les sourcils. Il examina les lieux avec son air sévère et contrarié. Il pouvait déjà voir la somme de travail qu'il allait lui falloir abattre pour tout remettre en état, mais la vue des attaches, tuteurs et autres protections le rassurait : à moins que Nessie elle-même ne débarque dans la petite cour, la tempête ne ferait pas plus de dommages.
En revanche, les deux hommes avaient toujours les deux pieds dans l'eau jusqu'aux chevilles. « Une chose. » Il se dirigea, tout son corps protestant contre le mouvement, pour aller attraper une massue posée contre l'un des murs de briques et la tendit fermement à James. « Un bon coup au bas du mur au fond vis-à-vis la brique noire, 1 mètre au-dessous. Frappe fort, faut que ça saute. L'eau va pouvoir s'écouler dans la ruelle. » Il soupira pour lui-même avant d'admettre. « Y a longtemps que j'aurais dû me pencher sur l'évacuation d'eau. »
Quand les flots furent libérés, Ambrosius remonta le courant en direction de la porte de son atelier. À la dernière des trois marches, il s'arrêta. Sans se retourner vers James, il grommela un merci, avant de parler plus fort et plus clairement. « Entre, j'ai de quoi nous réchauffer. » L'apothicaire hésitait encore sur la suite du programme, glisserait-il de quoi faire oublier tout cet épisode au jardin à James ou lui laisserait-il ses souvenirs? Ambrosius n'était pas du genre à faire confiance, il ne se serait pas même fait confiance à lui-même s'il avait été quelqu'un d'autre, mais le gamin avait prouvé sa valeur. Restait à savoir s'il comptait en tirer profit...
{ Lunar Society Apothecary }
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- » parchemins postés : 1913
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» âge : 25 ans (26/06/1998)
» situation : fiancé et amoureux (de plusieurs personne, chut)
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• Botanique
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Options facultatives
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• Potions
» profession : plus ou moins apprenti potioniste
» particularité : aucune mais cherche à apprendre l'occlumancie
» nature du sang : sang-pur
» gallions sous la cape : 993
Inventaire Sorcier
Inventaire Sorcier:
Re: J'ai descendu dans mon jardin (terminé)
Mer 3 Jan 2024 - 14:28
La scène pourrait sembler saugrenue, mais tu n'y prêtes pas la moindre attention. Tout ton esprit n'est focalisé que sur un but, sauvegarder tout ce qu'il est encore possible de le faire parmi ces précieuses essences que tu découvres dans cette arrière-cour jusqu'à cet instant farouchement dissimulée à tes yeux. Et quand enfin il te semble avoir fait tout ce qui était en ton pouvoir pour protéger ces trésors, tu te tournes vers ton aîné, cherchant chez lui d'éventuelles autres tâches à accomplir, ou l'accord de soulager ton poignet malmené, aussi.
« Une chose. Un bon coup au bas du mur au fond vis-à-vis la brique noire, 1 mètre au-dessous. Frappe fort, faut que ça saute. L'eau va pouvoir s'écouler dans la ruelle. Y a longtemps que j'aurais dû me pencher sur l'évacuation d'eau. »
Tu ne bronches pas en t'emparant de la masse, lourde pourtant à ton poignet, mais une fois devant l'emplacement indiqué, tu prends une profonde inspiration. T'es plus résilient que tu le penses, mais la force brute, hum... T'es encore moins certain du résultat. Tu fermes un instant les yeux, puis les rouvre pour les plaquer sur la brique en question, y visualisant tour à tour les visages de chacun des êtres que tu voudrais toi-même brûler vif. La liste ne fait que s'allonger au fil du temps, et ta poigne se raffermit sur le lourd instrument. Le visage de ton père s'y dessine dans ton esprit, alterne avec celui de ton oncle, avant de s'imposer définitivement. Et c'est un coup rageur qui s'abat sur la base du mur, révélant à peine toutes les émotions négatives que tu contient au quotidien.
Il faut pourtant deux essais avant que la pierre ne cède et laisse enfin les flots s'échapper. Tu observes un instant le résultat, jusqu'à ce que les pas d'Ambrosius s'éloignent dans ton dos. As-tu entendu un merci dans ce grommellement à peine intelligible ? Tu te retournes seulement alors, déposant la masse auprès des autres instruments de l'apothicaire tandis qu'il reprend la parole.
« Entre, j'ai de quoi nous réchauffer. »
Tu réalises alors seulement à quel point tu es trempé et frigorifié. Ton poignet se rappelle à toi, et c'est en le massant machinalement que tu suis ton logeur à l'intérieur, docile. Et épuisé, surtout, quoi que tu n'en laisses rien paraître. Alors c'est avec un certain soulagement que tu acceptes la tasse bientôt tendue par Ambrosius, en humant les fragrances avant de la porter à tes lèvres, tout en écoutant l'énumération des tâches qu'il faudra accomplir dans les prochains jours, pour poursuivre la remise en état de son précieux jardin.
- Terminé -
« Une chose. Un bon coup au bas du mur au fond vis-à-vis la brique noire, 1 mètre au-dessous. Frappe fort, faut que ça saute. L'eau va pouvoir s'écouler dans la ruelle. Y a longtemps que j'aurais dû me pencher sur l'évacuation d'eau. »
Tu ne bronches pas en t'emparant de la masse, lourde pourtant à ton poignet, mais une fois devant l'emplacement indiqué, tu prends une profonde inspiration. T'es plus résilient que tu le penses, mais la force brute, hum... T'es encore moins certain du résultat. Tu fermes un instant les yeux, puis les rouvre pour les plaquer sur la brique en question, y visualisant tour à tour les visages de chacun des êtres que tu voudrais toi-même brûler vif. La liste ne fait que s'allonger au fil du temps, et ta poigne se raffermit sur le lourd instrument. Le visage de ton père s'y dessine dans ton esprit, alterne avec celui de ton oncle, avant de s'imposer définitivement. Et c'est un coup rageur qui s'abat sur la base du mur, révélant à peine toutes les émotions négatives que tu contient au quotidien.
Il faut pourtant deux essais avant que la pierre ne cède et laisse enfin les flots s'échapper. Tu observes un instant le résultat, jusqu'à ce que les pas d'Ambrosius s'éloignent dans ton dos. As-tu entendu un merci dans ce grommellement à peine intelligible ? Tu te retournes seulement alors, déposant la masse auprès des autres instruments de l'apothicaire tandis qu'il reprend la parole.
« Entre, j'ai de quoi nous réchauffer. »
Tu réalises alors seulement à quel point tu es trempé et frigorifié. Ton poignet se rappelle à toi, et c'est en le massant machinalement que tu suis ton logeur à l'intérieur, docile. Et épuisé, surtout, quoi que tu n'en laisses rien paraître. Alors c'est avec un certain soulagement que tu acceptes la tasse bientôt tendue par Ambrosius, en humant les fragrances avant de la porter à tes lèvres, tout en écoutant l'énumération des tâches qu'il faudra accomplir dans les prochains jours, pour poursuivre la remise en état de son précieux jardin.
– the best –
Ambrosius Redgrave est fan
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