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Gonna make you sweat (ft. Apsara)
Dim 31 Mar 2024 - 17:54
3 avril 2024
L’année 2024 se montre plein de promesses pour Joe. Du moins, son effort d’optimisme la pousse à avoir cette pensée. Elle veut tourner la page sur l’année précédente et se prouver qu’elle peut y arriver, quels que soient ses objectifs. Désormais plus à l’aise au Styx (elle ne peut nier la contribution de Joshua à ce fait), elle s’est sentit pousser l’envie de reprendre les cours – mais pas en tant qu’élève. Les quelques cours particuliers qu’elle a donné au black suite à son retour de Corée du Sud lui ont permis de reprendre goût à la danse et elle s’est rendue compte que partager cet art la rendait également heureuse. Elle n’y avait tout bonnement pas pensé, croyant qu’il suffisait de monter sur une scène pour aimer ça. Mais non. Il y a de la satisfaction à regarder un.e élève progresser à son tour, devenir la meilleure version d’ellui-même. Alors, quand elle a vu passer ces auditions pour seconder le professeur de danse à Hungcalf, elle n’a que peu hésité. Bien sûr, le stress lié à cette évaluation de ses performances l’a renvoyé des années en arrière, à son audition pour être trainee et certains cauchemars ont refait surface. Des mauvais souvenirs qu’elle s’efforce de mettre de côté, d’étouffer sous un oreiller. Des questions qui tranchent sa peau et son esprit chaque fois qu’elle se les pose. Et si je n’étais pas assez bonne ? Et si je me trompe pendant ma chorégraphie ? Et si on me trouve trop jeune ou trop inexpérimentée pour ce travail ? Pour certaines de ces questions, Joe a une réponse. Pour d’autres, elle se contente de rester muette. Toutes ces années à s’entraîner sept heures par jour toute la semaine ne peuvent pas compter pour du beurre, non ? Elle a de l’expérience, une formation, des capacités. Soutenue par les deux amours de sa vie, elle y est allée plein d’espoir et peu de temps après, a reçu un hibou favorable accompagné de nombreux parchemins à lire et signer. Elle s’en foutait. L’administration n’était qu’un moindre mal face à l’opportunité qui s’ouvrait devant elle.
Elle n’avait fait qu’observer dans un premier temps. Difficile pour la danseuse exaltée qu’elle était de se tenir à l’écart et répéter bêtement des mouvements simples, quand elle aurait aimé pousser ces élèves dans leurs retranchements. Elle n’était pas là pour ça. Bientôt, on lui laissa un peu plus de liberté. Elle conduisit un cours, bien que sous supervision directe. Et au fil des rares sessions où elle rencontrait les étudiants, elle apprit le nom de certains d’entre eux, leur style favori et leurs points d’amélioration.
Apsara demanda la première un cours particulier. Elle n’y a pas cru tout de suite, sur le moment. Et maintenant qu’elle se trouve dans la salle, son sac à terre dans un coin, une bouteille d’eau sortie et un large miroir dans son dos… eh bien, elle n’y croit toujours pas. Elle s’y mettra sûrement quand l’étudiante pointera le bout de son nez et que la sueur se mettra à perler le long de sa nuque.
Est-ce qu’elle sera à la hauteur ? La jeune femme n’a que quelques années de moins qu’elle, presque rien. La seule chose qui les départage dans ce domaine est l’expérience. Pour calmer son stress, elle attrape un élastique avec lequel elle attache soigneusement ses cheveux en queue de cheval haute. Déjà, elle respire un peu mieux. Avoir l’air sérieuse, c’est important pour qu’on la respecte dans ce rôle.
@Apsara Chankimha
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Re: Gonna make you sweat (ft. Apsara)
Jeu 4 Avr 2024 - 14:12
Gonna make you sweat@Joeïa Yoon
La faculté n’avait rien à envier aux autres grandes écoles de ce monde. Elle était grande, prestigieuse et promettait un avenir faste à celui ou celle qui s’en montrait digne. Les enseignements y étaient optimaux, quoiqu’un poil tyrannisant si l’oreille venait à trainer non loin de l’amphithéâtre dédié aux sciences politiques et magiques. Chacune des matières enseignées étaient excessivement qualitatives, d’où la sélection stricte des élèves. Ou épuration, selon qui souhaite définir le procédé. Oui, Hungcalf était hors norme pour bien des choses… Mais incroyablement similaire en matière de ragots. Les informations y étaient tout juste véhiculées qu’elles en étaient tordues entre mille et une bouche et répétées, jusqu’à ce qu’une autre plus intéressante ne la remplace. On n’y comptait plus les rumeurs de couples en formation (ou non), ou celles sur des grossesses supposées. Merci au Chineur qui s’amusait à jeter de l’huile sur le feu, lorsque le drama ne se propageait pas assez vite à son goût. Apsara en avait fait les frais, comme tant d’autres avant elle. Elle n’allait certainement pas en être la dernière et se demandait même quand l’attention de ce torchon se porterait sur elle. L’arrivée d’une nouvelle assistante avait fait jaser. On avait vanté ses compétences hors normes pour justifier sa présence, tandis que d’autres l’accusaient des pires vices. C’était parler pour ne rien dire. Comme les autres étudiants, elle était impatiente de découvrir ce nouveau visage. Allait-elle être aussi despotique sur l’enseignant ? Taperait-elle du bâton sur leur dos ou sur le sol ?
Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir la sublime Joeïa, au côté de son professeur ? D’abord l’urbex, maintenant la dance… Découvrir ce nouveau point commun la ravissait au plus haut point, mais elle s’avisa bien de laisser sa joie s’exprimer de façon trop vive. Déjà, parce qu’elle ne voulait pas mettre la sorcière en mauvaise posture pour son premier jour. Ensuite, parce qu’elle craignait la retombée de la foudre. L’ambiance des cours avaient bien changé depuis le départ d’Ofélia. Si elle se montrait présente et attentive pour la technique, force est de constaté que le cœur n’y était pas. Plus. C’était au Lovingblow qu’elle réussissait à s’affirmer, loin du cadre excessivement étriqué de la faculté. Enfn ! La thaïlandaise n’allait pas cracher sur la chance qui lui était donné. Elle pouvait parfaire son apprentissage, ce qui était incroyable quand on connaissait les attentes qui pesaient sur ses épaules.
La touche de l’assistante réussit à apporter un peu de lumière. Si la fantaisie n’était pas encore à l’ordre du jour, l’expression était tout de même permise. Un peu. Elle offrait une petite étincelle qui, a force, semblait ranimer les cendres. Et si elle était le pont entre technique et extase ? C’était pour en avoir le cœur net que la pokeby lui avait demandé un cours particulier. Elle n’était pas folle au moins d’espérer pouvoir vivre de sa passion, mais ça ne l’empêchait de vouloir exceller pour autant. Est-ce qu’elle se trompait ? Ou est-ce que l’absence du vieil aigri leur permettrait à toutes deux de brûler pour de bon ?
« Mademoiselle Yoon. » l’interpella-t-elle à peine rentrée, une moue malicieuse au visage.
La tenue rigoureuse imposée lors de la pratique avait laissé place à quelque chose de plus décontracté. Un jogging ample marquait sa taille et une veste, de la même couleur, couvrait ses épaules. Nul doute qu’elle finirait par tomber après l’échauffement mais pour l’heure, l’asiatique y trouva la chaleur nécessaire et l’illusion d’une cachette parfaite. Un haut court, qu’elle ne portait que dans le cadre de la dance, attendait d’être dévoilé. Baskets aux pieds. Crinière nouée. Elle était prête à se donner. Elle n’en espérait pas moins, en réalité.
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Re: Gonna make you sweat (ft. Apsara)
Jeu 11 Avr 2024 - 15:01
Etrange de se faire appeler de la sorte par une personne avec qui elle fait de l’urbex. Elle sait que c’est nécessaire et même obligatoire pour l’élève de montrer du respect envers son professeur, pourtant elle a bien du mal à s’y faire lorsqu’il s’agit d’Apsara. Elle connaît à peine les autres, si ce n’est pas du tout. Le fait est qu’elle aime la regarder danser. Cette collaboration – car oui, elle préfère voir cela comme une collaboration que comme une leçon – risque d’être très intéressante et divertissante pour les yeux.
« Apsara » répond-elle en baissant légèrement la tête.
Il est normal pour les assistants d’appeler les étudiants par leurs prénoms. Et ça l’arrange. Les appeler Monsieur ou Madame ne lui convient pas. C’est trop impersonnel, trop rigide. Elle ne cherche pas à les surplomber mais à les accompagner ; du moins, c’est là l’objectif qu’elle s’est donné en arrivant en janvier. Difficile, pourtant, d’être totalement à l’aise dans ces baskets. Elle a toujours peur d’être trop franche, trop coupante voire insensible aux difficultés des danseurs.
Elle apprécie la tenue de la jeune femme, cohérente avec ce qu’elles vont faire aujourd’hui. Apsara est belle et ne doit pas l’ignorer. Son regard n’est pas lubrique, simplement appréciateur de ce qu’il a sous les yeux. Joeïa se montre professionnelle et ne s’attarde pas.
« On va commencer par un petit échauffement, si tu veux bien. Et hum… Je préfère que tu m’appelles Joe pour cette fois. Les Mademoiselle… ce n’est pas trop mon truc. »
Bon… pas SI professionnelle que ça non plus mais elle ne se voit pas être appelée ainsi pendant deux heures. D’autant plus avec une jeune femme qu’elle connaît déjà. Il doit être étrange pour l’une comme pour l’autre d’insérer autant de politesse forcée dans leur conversation. Joeïa accompagne sa demande d’un clin d’œil, sa marque de fabrique.
Elle démarre par un petit jogging sur place afin de faire élever la température de son corps – plus que nécessaire si elle souhaite le rendre fonctionnel plus tard. Invitant Apsara à la suivre, elle se place face à elle et fait de temps à autres quelques commentaires. « Chevilles plus souples » « dos droit »… Mais c’est une partie de la danse que la sorcière maîtrise déjà très bien donc ses remarques ne sont là que pour faire tapisseries. Une fois qu’elle sent la chaleur posséder son corps et ses articulations, elle choisit de coupler le jogging avec une séance de planche.
« Quatre séries de trente secondes. Pour la quatrième, j’aimerais que tu alternes en soulevant ta jambe et ton bras opposé. »
Et pour ne pas la laisser en reste, elle exécute elle-même cet exercice. Son corps se réveille et ça lui fait un bien fou. Etant donné que ce début d’échauffement n’est pas propice à la discussion, ce n’est qu’une fois à l’étape de l’étirement au sol – jambes tendues – qu’elle se permet enfin de prendre le temps.
« Pourquoi as-tu demandé ce cours particulier ? Tu ne manques pas de talent. »
@Apsara Chankimha
« Apsara » répond-elle en baissant légèrement la tête.
Il est normal pour les assistants d’appeler les étudiants par leurs prénoms. Et ça l’arrange. Les appeler Monsieur ou Madame ne lui convient pas. C’est trop impersonnel, trop rigide. Elle ne cherche pas à les surplomber mais à les accompagner ; du moins, c’est là l’objectif qu’elle s’est donné en arrivant en janvier. Difficile, pourtant, d’être totalement à l’aise dans ces baskets. Elle a toujours peur d’être trop franche, trop coupante voire insensible aux difficultés des danseurs.
Elle apprécie la tenue de la jeune femme, cohérente avec ce qu’elles vont faire aujourd’hui. Apsara est belle et ne doit pas l’ignorer. Son regard n’est pas lubrique, simplement appréciateur de ce qu’il a sous les yeux. Joeïa se montre professionnelle et ne s’attarde pas.
« On va commencer par un petit échauffement, si tu veux bien. Et hum… Je préfère que tu m’appelles Joe pour cette fois. Les Mademoiselle… ce n’est pas trop mon truc. »
Bon… pas SI professionnelle que ça non plus mais elle ne se voit pas être appelée ainsi pendant deux heures. D’autant plus avec une jeune femme qu’elle connaît déjà. Il doit être étrange pour l’une comme pour l’autre d’insérer autant de politesse forcée dans leur conversation. Joeïa accompagne sa demande d’un clin d’œil, sa marque de fabrique.
Elle démarre par un petit jogging sur place afin de faire élever la température de son corps – plus que nécessaire si elle souhaite le rendre fonctionnel plus tard. Invitant Apsara à la suivre, elle se place face à elle et fait de temps à autres quelques commentaires. « Chevilles plus souples » « dos droit »… Mais c’est une partie de la danse que la sorcière maîtrise déjà très bien donc ses remarques ne sont là que pour faire tapisseries. Une fois qu’elle sent la chaleur posséder son corps et ses articulations, elle choisit de coupler le jogging avec une séance de planche.
« Quatre séries de trente secondes. Pour la quatrième, j’aimerais que tu alternes en soulevant ta jambe et ton bras opposé. »
Et pour ne pas la laisser en reste, elle exécute elle-même cet exercice. Son corps se réveille et ça lui fait un bien fou. Etant donné que ce début d’échauffement n’est pas propice à la discussion, ce n’est qu’une fois à l’étape de l’étirement au sol – jambes tendues – qu’elle se permet enfin de prendre le temps.
« Pourquoi as-tu demandé ce cours particulier ? Tu ne manques pas de talent. »
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Re: Gonna make you sweat (ft. Apsara)
Dim 21 Avr 2024 - 17:24
Gonna make you sweat@Joeïa Yoon
La voix de l’assistante s’était élevée à son arrivée. Bienveillante. Douce. Professionnelle. Si loin de la nature passionnée qu’elle avait pu déceler en son sein lors de cette sortie inoubliable. Rafraichissante, même, puisqu’elle avait manqué de finir comme une stalagmite. Un faux-pas, induit par un excès de zèle, qu’elle n’était pas prête de reproduire de sitôt. L’excitation s’était pourtant suffisamment imprimée dans ses cellules pour lui donner goût à l’aventure, quitte à délaisser ce principe de précaution à la première occasion. Auraient-elles l’occasion de se retrouver pour une énième découverte ? @Alexander McCandless se joindrait-il au binôme ? C’est qu’elle l’appréciait de plus en plus, cette grande bouche. Il était amusant et, mine de rien, lui semblait être quelqu’un de confiance.
« Je peux te donner du monsieur, si tu préfères… » répondit-elle sur le ton de l’humour, après avoir veillé à bien refermer la porte derrière elle. Dans cet espace clos, elle avait l’impression de pouvoir renouer avec la sorcière sans jouer de politesse étouffante. Qu’étaient-elles au juste, en l’absence de tortionnaire aka professeur de danse ? Amies ? Passionnées ? C’était étrange. Elle n’avait pas imaginé devoir marcher sur des œufs et pourtant, c’était tout comme. D’où cet humour digne des moins grands, ou ces mains qu’elle avait jointe dans son dos alors qu’elle commençait à se balancer.
Heureusement, l’immobilise ne dura pas longtemps. L’invitation fut acceptée en une microseconde, tant elle était heureuse de pouvoir chasser cette vilaine tension de son organisme. C’était ni plus ni moins que son fonctionnement : bouger en temps de crise, s’épuiser pour la traiter. La respiration était maitrisée dans l’effort, soufflant dans les sauts et récupérant aux moindres rétractations. Elle veillait à suivre ses faits et gestes, et adaptait sa posture selon les conseils donnés. Elle avait chaud Apsara, mais ne flanchait pas. Au contraire, à en croire son sourire, elle en redemandait. Une fois le jogging terminé, elle prit soin de tourner chacune de ses articulations -sa cheville, plus particulièrement, et se mit face contre terre.
« Facile. »
Pas vraiment, mais elle tint bon. Ses muscles avaient gagné en endurance avec les années et l’équilibre s’était perfectionné. Lorsque la position paraissait durer une éternité, il lui suffisait de fermer les yeux et de se passer une mélodie en boucle. Si c’est dur, c’est qu’on en est à la moitié.. Quand le corps souffrait, il suffisait de se débrancher. Attendre. Attendre. Répéter l’opération. Parvenir à l’objectif.
Le corps s’allongea de tout son long sur le parquet froid. Elle tira sur son dos longuement, avant de remonter son buste à la façon d’un serpent. Assise sur une jambe, elle tendit l’autre et l’entoura de ses bras, avant d’y coucher le plus possible son dos. Souffler. Sentir la zone de tension. Faire des vas et viens. Tenir.
« Tu crois ? » Le sourcil s’arqua et le mouvement s’arrêta net. Un ou deux battements de cils, puis la voilà repartie à s’étirer de l’autre côté.
« J’ai juste… Il m’en fallait plus. Seule, je stagne. Je n’arrive pas à faire ce que je veux. En cours, je me sens coincée. Je me disais que… Peut-être qu’avec ton aide, je pourrais faire sauter le verrou ? »
C’était ça qu’elle représentait pour elle en fin de compte : l’Espoir. La danse était ce qui lui permettait de tenir bon face aux aléas de la vie et là, ça n’allait plus. Ça ne fonctionnait pas comme elle le désirait et ça l’angoissait. Manifestation passive d’angoisses intempestive, ce blocage occupait le moindre de ses efforts. Plus elle insistait pour le forcer, plus le verrou semblait se compliquer. Que deviendrait-elle, si elle n’arrivait plus à danser ? Une bombe, et ça ne serait pas beau à voir.
« Je t’ai regardé danser. Y’a comme du feu à l’intérieur de toi. C’est beau à voir. Les autres n'ont pas ça.»
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Re: Gonna make you sweat (ft. Apsara)
Mer 24 Avr 2024 - 21:12
Un petit rire guttural se fait entendre. C’est le genre d’humour qu’elle pourrait avoir elle-même alors forcément... Ce sera la seule réponse qu’Apsara obtiendra à sa petite blague, car elles se lancent rapidement dans un échauffement plutôt classique. Joeïa fait usage de ses quelques années à la SM pour apporter ses petites touches ici et là mais en somme, leurs gestes sont plutôt basiques, jusqu’à la planche qu’elle lui demande de faire. Le petit commentaire de la jeune femme ne manque pas d’étirer ses lèvres fines et elle se retient de faire une remarque qui la ferait quitter son veston d’assistante du professeur. C’est qu’elle est concentrée là-dessus, Joe. Sur le fait de ne pas perdre la face, de paraître professionnelle et de prouver qu’elle a ce qu’il faut pour coacher les autres. Si elle se met à rire à toutes les blagues toutes les cinq minutes, personne ne la prendra jamais au sérieux. Surtout si ce sont des blagues de prout.
L’heure des étirements étant venu, elle prend enfin le temps de regarder Apsara autrement que comme une élève dont elle est supposée se faire respecter. Outre ses mouvements précis et sûrs d’eux, elle dégage un certain talent. Être une assistante n’implique pas de changer complètement de personnalité et la franchise de Joe ressort assez vite lorsqu’il s’agit du niveau de la jeune femme. Elle est douée, elle le sait sûrement. Pourquoi s’embarrasser de ce cours ? Qu’espère-t-elle apprendre de plus de sa part ? Y parviendra-t-elle seulement ? Voilà les angoisses qui pointent leur nez tiens... Elle n’en a franchement pas besoin présentement.
L’incrédulité d’Apsara face à sa question la laisse croire qu’elle se sous-estime. Ou que, en tout cas, elle n’accorde pas autant de valeur à ses compétences qu’elle le pourrait. Ou le devrait.
« Faire sauter le verrou... Je ne suis pas sûre de ce que ça implique. Tu peux préciser ? »
Il est vrai que depuis qu’elle est là, elle a pu constater le talent d’Aspara mais aucune amélioration notable. Comme si elle était déjà arrivée au maximum de ses capacités. Pourquoi coincée, dans ce cas ? Qu’est-ce qui la bloque autant ? Joe passe à l’autre jambe et se redresse au compliment entendu. C’est étrange qu’ici, on sache voir en elle des choses que l’on refusait de reconnaître lorsqu’elle était Trainee. Pourquoi ? Elle pense directement au Styx, à cette façon qu’elle a de danser là-bas, comme si absolument rien ne l’arrêtait. Elle est peut-être là, la clé permettant d’ouvrir le verrou ?
« Je te remercie. Vraiment. Ça fait toujours plaisir d’être... comment dire... vue ? »
Elle se redresse et va boire un peu d’eau dans sa bouteille avant de continuer.
« Tu sais, en cours, on ne peut pas faire ce qu’on veut. On va vous apprendre des choses, des techniques diverses et variées c’est vrai... Mais je n’ai pas l’impression qu’on apprenne tout. Je me sentais coincée aussi, quand j’étais en formation. Je me donnais à 200% tous les jours et j’étais douée - je pense - mais il manquait quelque chose. »
Elle pensait alors qu’il s’agissait de la reconnaissance publique. De la célébrité. Mais au Styx, on s’en fout d’être connu ou reconnu. On est là pour danser, vivre un instant hors du temps ou simplement se ravir les yeux et les oreilles sans considération pour les soucis du lendemain. Elle sait que Joshua vit la même chose qu’elle.
« Dis-moi... à quoi tu penses, quand tu danses ? »
@Apsara Chankimha
L’heure des étirements étant venu, elle prend enfin le temps de regarder Apsara autrement que comme une élève dont elle est supposée se faire respecter. Outre ses mouvements précis et sûrs d’eux, elle dégage un certain talent. Être une assistante n’implique pas de changer complètement de personnalité et la franchise de Joe ressort assez vite lorsqu’il s’agit du niveau de la jeune femme. Elle est douée, elle le sait sûrement. Pourquoi s’embarrasser de ce cours ? Qu’espère-t-elle apprendre de plus de sa part ? Y parviendra-t-elle seulement ? Voilà les angoisses qui pointent leur nez tiens... Elle n’en a franchement pas besoin présentement.
L’incrédulité d’Apsara face à sa question la laisse croire qu’elle se sous-estime. Ou que, en tout cas, elle n’accorde pas autant de valeur à ses compétences qu’elle le pourrait. Ou le devrait.
« Faire sauter le verrou... Je ne suis pas sûre de ce que ça implique. Tu peux préciser ? »
Il est vrai que depuis qu’elle est là, elle a pu constater le talent d’Aspara mais aucune amélioration notable. Comme si elle était déjà arrivée au maximum de ses capacités. Pourquoi coincée, dans ce cas ? Qu’est-ce qui la bloque autant ? Joe passe à l’autre jambe et se redresse au compliment entendu. C’est étrange qu’ici, on sache voir en elle des choses que l’on refusait de reconnaître lorsqu’elle était Trainee. Pourquoi ? Elle pense directement au Styx, à cette façon qu’elle a de danser là-bas, comme si absolument rien ne l’arrêtait. Elle est peut-être là, la clé permettant d’ouvrir le verrou ?
« Je te remercie. Vraiment. Ça fait toujours plaisir d’être... comment dire... vue ? »
Elle se redresse et va boire un peu d’eau dans sa bouteille avant de continuer.
« Tu sais, en cours, on ne peut pas faire ce qu’on veut. On va vous apprendre des choses, des techniques diverses et variées c’est vrai... Mais je n’ai pas l’impression qu’on apprenne tout. Je me sentais coincée aussi, quand j’étais en formation. Je me donnais à 200% tous les jours et j’étais douée - je pense - mais il manquait quelque chose. »
Elle pensait alors qu’il s’agissait de la reconnaissance publique. De la célébrité. Mais au Styx, on s’en fout d’être connu ou reconnu. On est là pour danser, vivre un instant hors du temps ou simplement se ravir les yeux et les oreilles sans considération pour les soucis du lendemain. Elle sait que Joshua vit la même chose qu’elle.
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Re: Gonna make you sweat (ft. Apsara)
Lun 29 Avr 2024 - 18:26
Gonna make you sweat@Joeïa Yoon
Apsara avait attrapé franchement sa cheville gauche, la droite étant coincée sous ses hanches. Jambe tendue, elle s’était laissée glisser tout du long et tirait par à coup pour réussir à y coller le plus possible son buste. De temps à autre, elle sentait cette décharge caractéristique qu’elle avait appris à prendre comme une mise en garde. Elle frôlait la limite que lui imposait son corps, flirtant avec comme on jouerait du danger. Une fois la satisfaction approchée, elle se redressa doucement et profita de cette micro-pause pour répondre à la jolie rousse.
« C’est assez difficile à expliquer à vrai dire. Je ne sais même pas si j’y comprends grand-chose moi-même. » Un rire léger se fit entendre, presque un peu forcé. Elle avait toujours plus à l’aise à écouter les autres qu’à s’épancher sur ses ennuis et là, ça touchait clairement à quelque chose qu’elle ne maitrisait pas le moins du monde.
Elle tenta bien de décortiquer le problème mais ne parvint qu’à s’emmêler plus encore les pinceaux, du moins à son sens. Heureusement, Joeïa sembla réussir à accrocher les wagons et à la rejoindre sur sa difficulté liée au cadre des cours. Mieux encore, elle se sentait comprise.
« C’est ça. Il me manque quelque chose et je n’arrive pas à mettre le doigt dessus. Je n’ai pas l’impression de me laisser aller, bien au contraire. Je me donne à cent pour cent malgré la fatigue. J’organise mon temps et déborde même pour pouvoir m’exercer. La technique, j’y arrive à force d’exécution mais… C’est insuffisant. Je reste frustrée. »
Elle joignit ses mains, se redressa et tira fort sur sa colonne vertébrale. A quoi je pense quand je danse ? C’était peut-être ça qui empêchait la machine de tourner rond. Elle pensait toujours de trop, tout le temps, et danser lui permettait d’évacuer le tout sans qu’elle n’ait besoin d’y faire le tri. Ce n’était pas pour rien que l’envie de fouler le parquet la réveillait au beau milieu de la nuit, allant jusqu’à lui brûler fort la plante des pieds pour la faire céder. Ça traitait tout, la danse. Ça réduisait les voix au silence, endiguait les cauchemars. C’était un joli pansement qui cachait la misère et apaisait l’âme.
« Je… Tu vas sûrement me prendre pour une folle Joe et… Enfin si ça pouvait rester entre nous, je préférai. » Les jambes se replièrent machinalement et elle les entoura aussitôt de ses bras. « Je me suis toujours servie de la danse comme d’un interrupteur. Des fois… Enfin trop souvent, il m’arrive de me laisser submerger par des pensées. Je sature vite à cause d’elles. Je les gère mal. Ça a toujours été comme ça. Une fois qu’elles sont là, elles y restent. » Elle libéra une de ses mains pour tapoter sa tempe avant de détourner le regard. « Je suppose que c’est pareil avec les sentiments. Je ne fais pas trop de différences et ça coince. » Cette fois, ce fut le cœur qui fut pointé du doigt avant qu’elle ne se saisisse du tissu et se mette à le triturer. « La danse, ça me libère. Ça me sauve, même. Ça… M’exorcise ? » Apsara fit la moue et rit de nouveau, sans grande conviction.« Il y a peu, il m’arrivait de danser jusqu’à ce que mon corps me lâche. La nuit surtout. C’était… Salvateur. Vraiment. »
La silhouette s’agita légèrement et ses doigts malmenèrent plus encore le pauvre débardeur. Décidemment, ce n’était vraiment pas son truc de parler. Ça lui collait une boule acide dans le ventre dont elle se passerait bien. Pourtant, en dépit de celle-ci, elle cracha ce qui représentait peut-être un bout de ficelle. Restait encore à l’attraper et à tirer dessus pour défaire le nœud.
« J’ai promis de ne plus le faire. Plus comme ça. Je me suis blessée une fois. Rien de méchant hein ! Mais ça a suffi à inquiéter et… Enfin. Depuis, je me freine. Enfin je fais attention, je veux dire.»
Oups.
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Re: Gonna make you sweat (ft. Apsara)
Mer 1 Mai 2024 - 18:39
La tête proche du sol, Joeïa ne quitte pas son élève des yeux. Son élève, quelle drôle de pensée ! Il est vrai qu’il lui sera difficile de l’aider si elle-même ne sait pas ce qu’elle a, ce qui la bloque. Apsara s’attend-elle à ce qu’elle ait toutes les réponses ? Tous les outils ? Voilà une pression dont elle se passerait bien et à laquelle elle n’avait pas pensé en prenant ce poste. Joe croyait qu’il suffirait de danser et apprendre aux autres ce qu’elle savait faire, pas devenir psy pour jeune adulte tourmenté. Mais comme il s’agit d’Apsara et qu’elle l’apprécie énormément, elle est prête à faire un effort.
« Si tu n’as pas de souci côté technique, c’est qu’il te manque l’autre passion. Celle qui drive. Celle qui va au-delà de la technique. »
Serait-ce une question d’envie ? Pourtant, à la regarder, on voit bien qu’elle en veut. Elle l’a dit elle-même : elle se donne à fond, elle fait ce qu’il faut. Joeïa se revoit quelques années en arrière lorsqu’elle se posait les mêmes questions, les muscles endoloris par les heures d’entraînement, allongée dans une salle dont elle connaissait chaque centimètre de parquet par coeur. Pourquoi ça ne marche pas ? se demandait-elle alors. Pourquoi tous mes efforts ne mènent-ils à rien alors que j’en ai vraiment envie ? Son expérience seule ne suffit pas à répondre à ces questions, malheureusement. Forcément, elle se sent nulle de ne pas avoir une réponse toute trouvée à donner à Apsara pour la rassurer. La vie ne fonctionne pas de cette façon. Alors elle la regarde, l’écoute. Etire ses membres comme elle respire, avec une facilité qui pourrait sembler déconcertante.
« Tout ce que tu me diras ne sortira pas de cette salle, je peux te l’assurer. »
Joe se considère comme une bonne amie. Une commère, certes, mais tout de même une bonne amie. Si on lui demande de ne pas répéter quelque chose, elle ne le fera pas. En tant que professeure - ou même assistante en l’occurence - il lui est paru évident qu’elle pourrait faire bon usage de cette capacité. Elle s’attendait à devoir écouter patiemment et conseiller. Pour ça, elle se sent prête. Ce ne sera pas plus difficile que d’écouter les peines de Cameron ou les angoisses de Joshua. Protectrice à l’époque, protectrice aujourd’hui. Cette armure est confortable, habituelle. Elle la connaît par coeur et n’hésite jamais à la revêtir. C’est comme une seconde peau.
Elle aurait pu faire un commentaire. Là. A l’instant où la voix se fait basse, où le silence s’installe enfin. Elle aurait pu. Sauf qu’elle sent bien, Joe, que ce n’est pas fini. Alors elle patiente, tout bêtement. Elle attend que le bout de ficelle arrive vers elle pour s’en saisir mais pour que ce soit le cas, il faut qu’Apsara le tire suffisamment pour qu’elle puisse en voir le bout. Lorsqu’elle le tient enfin, elle joue un peu avec sans mot dire. Elle réfléchit. Yeux rivés vers le sol, index qui caresse sa cheville repliée vers l’intérieur de ses cuisses. Les mots vont devoir être choisis avec soin puisqu’il est hors de question qu’elle soit responsable du mal-être et des mauvaises décisions d’Apsara.
« Tu as vécu et tu vis encore deux extrémités. » Elle se racle la gorge et la regarde dans les yeux. « La danse peut sauver mais ne peut pas tout résoudre. Elle peut te donner l’énergie et la volonté qu’il faut pour faire face à tes problèmes et les surmonter, mais jamais elle ne le fera pour toi. Danser jusqu’à t’en briser les ligaments peut aider à chasser les mauvaises pensées ou un quotidien difficile sur le moment, mais il faut bien s’arrêter de danser aussi pour pouvoir vivre, tu vois ? »
Elle s’approche un peu et prend ses mains entre les siennes, le tout surmonté d’un sourire chaleureux.
« Je ne crois pas que tu aies utilisé le verbe “freiner” par erreur. Au fond, c’est ce que tu penses, non ? Et te freiner par peur de l’opinion ou des sentiments des autres, c’est... pardon mais c’est du grand n’importe quoi. Tout le monde se blesse. Tout le monde est blessé un jour ou l’autre. Par ce qu’il fait, ce qu’il a entendu, ce qu’il voit... L’important, ce n’est pas de tomber mais de se relever et d’apprendre. »
Joe la lâche et la regarde longuement avant de reprendre.
« Dans quelles circonstances danses-tu ? Où ? Qu’ici, dans un cadre universitaire ? Chez toi ? Et si chez toi, cachée ? Dans la rue ? Chez des amis ? Tu ne danses que quand tu te sens mal ? Pour exorciser ? »
@Apsara Chankimha
« Si tu n’as pas de souci côté technique, c’est qu’il te manque l’autre passion. Celle qui drive. Celle qui va au-delà de la technique. »
Serait-ce une question d’envie ? Pourtant, à la regarder, on voit bien qu’elle en veut. Elle l’a dit elle-même : elle se donne à fond, elle fait ce qu’il faut. Joeïa se revoit quelques années en arrière lorsqu’elle se posait les mêmes questions, les muscles endoloris par les heures d’entraînement, allongée dans une salle dont elle connaissait chaque centimètre de parquet par coeur. Pourquoi ça ne marche pas ? se demandait-elle alors. Pourquoi tous mes efforts ne mènent-ils à rien alors que j’en ai vraiment envie ? Son expérience seule ne suffit pas à répondre à ces questions, malheureusement. Forcément, elle se sent nulle de ne pas avoir une réponse toute trouvée à donner à Apsara pour la rassurer. La vie ne fonctionne pas de cette façon. Alors elle la regarde, l’écoute. Etire ses membres comme elle respire, avec une facilité qui pourrait sembler déconcertante.
« Tout ce que tu me diras ne sortira pas de cette salle, je peux te l’assurer. »
Joe se considère comme une bonne amie. Une commère, certes, mais tout de même une bonne amie. Si on lui demande de ne pas répéter quelque chose, elle ne le fera pas. En tant que professeure - ou même assistante en l’occurence - il lui est paru évident qu’elle pourrait faire bon usage de cette capacité. Elle s’attendait à devoir écouter patiemment et conseiller. Pour ça, elle se sent prête. Ce ne sera pas plus difficile que d’écouter les peines de Cameron ou les angoisses de Joshua. Protectrice à l’époque, protectrice aujourd’hui. Cette armure est confortable, habituelle. Elle la connaît par coeur et n’hésite jamais à la revêtir. C’est comme une seconde peau.
Elle aurait pu faire un commentaire. Là. A l’instant où la voix se fait basse, où le silence s’installe enfin. Elle aurait pu. Sauf qu’elle sent bien, Joe, que ce n’est pas fini. Alors elle patiente, tout bêtement. Elle attend que le bout de ficelle arrive vers elle pour s’en saisir mais pour que ce soit le cas, il faut qu’Apsara le tire suffisamment pour qu’elle puisse en voir le bout. Lorsqu’elle le tient enfin, elle joue un peu avec sans mot dire. Elle réfléchit. Yeux rivés vers le sol, index qui caresse sa cheville repliée vers l’intérieur de ses cuisses. Les mots vont devoir être choisis avec soin puisqu’il est hors de question qu’elle soit responsable du mal-être et des mauvaises décisions d’Apsara.
« Tu as vécu et tu vis encore deux extrémités. » Elle se racle la gorge et la regarde dans les yeux. « La danse peut sauver mais ne peut pas tout résoudre. Elle peut te donner l’énergie et la volonté qu’il faut pour faire face à tes problèmes et les surmonter, mais jamais elle ne le fera pour toi. Danser jusqu’à t’en briser les ligaments peut aider à chasser les mauvaises pensées ou un quotidien difficile sur le moment, mais il faut bien s’arrêter de danser aussi pour pouvoir vivre, tu vois ? »
Elle s’approche un peu et prend ses mains entre les siennes, le tout surmonté d’un sourire chaleureux.
« Je ne crois pas que tu aies utilisé le verbe “freiner” par erreur. Au fond, c’est ce que tu penses, non ? Et te freiner par peur de l’opinion ou des sentiments des autres, c’est... pardon mais c’est du grand n’importe quoi. Tout le monde se blesse. Tout le monde est blessé un jour ou l’autre. Par ce qu’il fait, ce qu’il a entendu, ce qu’il voit... L’important, ce n’est pas de tomber mais de se relever et d’apprendre. »
Joe la lâche et la regarde longuement avant de reprendre.
« Dans quelles circonstances danses-tu ? Où ? Qu’ici, dans un cadre universitaire ? Chez toi ? Et si chez toi, cachée ? Dans la rue ? Chez des amis ? Tu ne danses que quand tu te sens mal ? Pour exorciser ? »
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Re: Gonna make you sweat (ft. Apsara)
Mar 7 Mai 2024 - 7:59
Gonna make you sweat@Joeïa Yoon
Apsara lui faisait confiance. En partie. Était-ce seulement concevable de pouvoir l’accorder tout en gardant un fond de méfiance, juste histoire de pouvoir rebondir si la déception venait à poindre le bout de son nez ? Être solaire, elle rayonnait sans se forcer. Elle charmait le monde de ses sourires, de ses gestes, sans même y mettre une once d’intention. Elle riait, choyait son petit monde et pourtant, jamais elle ne se livrait. Pas entièrement. Il lui fallait ce filet de sécurité, cette corde à peine plus large qu’un cheveux, qui pourrait la rattraper quand son monde s’effondrerait sous ses pieds. Pas de “si”. Pas de “au cas où”. Elle avait appris à prévenir, plutôt que guérir. Ca, elle n’avait jamais réussi à le faire. Pourtant, avec quelques élus, il lui arrivait de desserrer sa prise, d’accepter l’idée que la chute en valait le coup. C’était le cas avec James, qui tenait plus d’un frère que ceux avec qui elle partageait son sang. Ca l’était aussi avec Joeïa, bien que la réserve soit tout de suite plus grande. Elle appelait à se confier et dégageait ce petit quelque chose qui promettait la sécurité. Elle voulait tenter de la croire. En avait foutrement besoin. Elle, plus que quiconque, pouvait la comprendre. Elle en avait le sentiment. Elle se sentait écouter aussi, et ça faisait un bien fou. Depuis quand tenait-elle sa langue déjà ? Longtemps. Trop. Ça devait lui avoir nécrosé pas mal de neurones.
La vanne s’ouvrit à peine et pourtant, elle eut l’impression de déverser un flot intarissable. La danseuse n’en régula ni le flux, ni l’intensité. Ne parlons même pas de la cohérence. Les mots sortaient plus vite qu’elle ne l’aurait cru et avait bien du mal à pousser la réflexion. Finalement, ce furent les émotions qui prirent le lead. Ça l'agaçait, lui donnait encore plus de fil à retordre. Elle n’aimait pas ça, sentait le contrôle lui échapper et en même temps… En même temps, qu’est-ce que ça libérait. Un peu. Merde ! Même lorsqu’il avait su qu’elle se tuait à la tâche, elle n’avait eu qu’à promettre de faire attention. Jamais elle n’avait eu besoin de mettre ça sur le tapis. Là, forcément, y’avait ce fond de culpabilité qui la rattrapait au vol. Comment pouvait-on se sentir aussi bien et la seconde suivante, plus mal encore ? Ark. C’était à s’arracher les cheveux.
La Violette pinça fort les lèvres et tendit l’oreille. Comme si écouter la douce voix de l’assistante pouvait apaiser les battements erratiques de son cœur! Quoique… Attends. Ça marchait. Elle devait être plus désespérée qu’elle ne l’imaginait. Les jambes se recroquevillièrent contre son buste, tenues fermement par ses bras, puis elle laisse tomber sa tête dessus.
“ Je sais. C’est juste qu’en dansant… Je sais que ça peut paraître excessif de dire ça mais, en un sens, c’est ce qui me donne l’impression d’être vraiment vivante. D’être moi. D’être plus que “ça”” L’étudiante lâcha une main et se pointa toute entière, avant de reprendre sa position. Quoique s’y réfugier serait plus exact. Ses prunelles sombres tombèrent alors sur ses mains, saisies avec douceur par les siennes. C’était rien, pourtant elle s’y accrocha. Fort. Ca faisait chaud au coeur. Ses doigts s’insinuèrent entre les siens et serrèrent. Elle sourit, à demi par obligation, demi par envie. Elle détestait s’apitoyer sur son sort. “Je sais que j’ai une auto-gestion particulière.” Chaotique, excessive et un poil destructrice mais… “Mais j’ai besoin de la danse. Je ne me vois pas vivre ma vie sans. C’est mon oxygène tu vois? J’ai pas l’impression d’être mauvaise et j’aime tellement ça. C’est mon truc.”
La thaïlandaise gonfla ses poumons et attendit un peu avant de relâcher la pression. Elle cherchait ses mots, se passait la langue sur sa lippe. Elle avait laissé échapper sa frustration et hésitait sur la suite : devait-elle faire machine arrière et rattraper sa bourde ou au contraire, en profiter pour tout évacuer ? Ses yeux plongèrent un instant dans les siens, y cherchant une réponse qu’elle seule pouvait amener. Les épaules s’affaissèrent d’un coup et elle se mit à sourire un peu plus, comme pour contrebalancer ses pensées.
“En prenant toutes ses précautions, j’ai l’impression de me limiter. Non. Je me limite. Là où je pouvais passer des heures entières à danser sans penser à quoique ce soit, je me retrouve à me dire “hey, t’es pas en train d’abuser ?” “Et si tu te blessais de nouveau, qu’est-ce qu’il dirait?”. Il s’inquiète pour moi tu sais ? J’ai jamais connu ça. Je ne veux pas le décevoir, vraiment pas mais…” L'œil chuta sur ses pieds qu’elle remuait sans y penser. “Mais ça me manque !”. Et là, sans prévenir, elle s’illumina. Le charbon se mit à brûler et l’âme, endormie par ses inquiétudes raisonnées, s’éveilla.
“Je danse depuis toute petite. Par obligation d’abord, puis par plaisir. J’ai eu la chance d’être bonne, alors on m’a laissé faire mon caprice. J’ai réellement pu me lâcher en quittant ma patrie et depuis c’est… Waouh !” Elle gloussa, avant de reprendre avec un soupçon de sérieux dans la voix. “Je danse en cours, forcément, mais aussi en dehors. Je suis toujours fourrée sur la piste lors des soirées, quand je ne suis pas collée au buffet. C’est indéniable ! Mais… Ouai. C’est surtout la nuit que je profite. L’atmosphère y est différente. J’y mêle travail, plaisir et création. C’est mon moment rien qu’à moi tu comprends ? J’utilisais la salle de cours avant, quand je dormais encore sur le campus. Là, je vais surtout au Lovingblow mais les horaires me limitent pas mal. J’y vais dès que ça ne va pas, que ça tourne fort dans ma tête. Ca m’aide à évacuer, à transformer le chaos en quelque chose de beau.” La brune s’étira avant de chasser ses mèches de ses épaules. “ J’y vais aussi et surtout parce que c’est mon truc, que ça me fait me sentir bien. A ma place. Quand je danse, c’est mon moment, ma vie. Je suis la seule aux commandes et c’est grisant.” Le dos se déplia doucement et la posture, toute écrasée, se détendit. “J’aimerai faire les choses comme il faut, laisser ma passion sortir sans me mettre de freins ou d’être en roue libre. C’est.. Plus compliqué que prévu.”
mention : @James Blackthorn
©eck
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- Joeïa YoonMODO - Modératrice
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Re: Gonna make you sweat (ft. Apsara)
Mar 7 Mai 2024 - 20:48
Joeïa écoute sans broncher. Elle a déjà posé beaucoup de questions - peut-être même un peu trop mais ne le regrette pas un seul instant. Sûrement s’est-elle montrée intrusive mais Apsara ne s’est jamais montrée aussi ouverte avec elle et il faut dire ce qui est, sa vision est intrigante. Elle a l’impression de s’y reconnaître sans que ce ne soit tout à fait le cas. La faute à leur background personnel, si différent suppose-t-elle. L’on dit dans les couloirs qu’Apsara est une sang-pure et elle veut bien le croire tant sa prestance et sa classe détonnent au moindre de ses pas. Depuis qu’elle danse au Styx, Joe a pu se libérer de certains de ses démons mais serait-ce judicieux de conseiller à la jeune sorcière d’en faire de même ? Les mains dans les siennes, elle cogite. En toute honnêteté, elle ne pensait pas parler autant. Si elle n’a aucun mal à donner son opinion, la jeune femme n’est jamais certaine de se faire entendre et pourtant, cette étudiante l’écoute. Cette confiance naissante l’interroge sur le pouvoir décisionnel qu’elle peut avoir sur lui. Et si elle la guidait sur le mauvais chemin ? Elle pourrait culpabiliser jusqu’à la fin des temps.
Prudente donc, elle l’écoute. La laisse sortir tous ces mots que d’ordinaire, elle doit taire. Des mots qui empoisonnent l’esprit et immobilisent le corps. Joeïa demande ce que “ça” veut dire. Elle réalise qu’elle ne sait pas tant de choses sur Apsara qu’elle voudrait bien le croire. L’inverse est également vrai. D’extérieur, on voit une femme sûre d’elle, magnifique, élégante, intelligente. Alors, quel est ce “ça” qui l’angoisse tant ? Qui ne lui suffit pas ? Les questions se bousculent et Joe les retient en se mordant les lèvres.
« T’es pas mauvaise, clairement. Même le contraire. Et au fond, je comprends. On partage le même oxygène. »
Cette idée la fait sourire et elle ne lâche pas ses mains. Cet instant confiance est si impromptue qu’elle ne veut pas mettre une aiguille contre cette bulle de confiance. Joe, pourtant, n’aime pas ce qu’elle entend. Ces restrictions, ces peurs de blesser les sensibilités d’autres... elle sait ce que c’est, elle connaît la pression constante que ça représente. Ça bouffe. Ça empêche de mener sa danse à son paroxysme. Ça laisse croire que son corps ne lui appartient pas alors qu’il est à elle, et rien qu’à elle. N’est-elle pas en droit de faire ce qu’elle veut de lui comme bon lui semble, sans crainte d’être constamment jugée ou réprimandée. Bien sûr, elle comprend inquiétude ou la peine que cela peut causer mais... Arf, si elles étaient des hommes et non des femmes, la question ne se poserait même pas et cette évidence la tue !
« Donc... si tu trouvais un endroit où danser librement le soir, sans avoir à te soucier de l’horaire ou des regards ou des jugements... Est-ce que tu penses que ça irait mieux ? Que tu te sentirais plus en phase avec toi-même ? »
Bien sûr qu’elle a une idée derrière la tête. Ça la démange. Elle voit qu’Apsara en a besoin alors pourquoi l’en priverait-elle sous prétexte que ce n’est pas correct ? Elle ne s’est jamais sentie aussi bien que là-bas. Si ça peut l’aider... Non, elle ne l’en privera pas. Les âmes qui passent là-bas sont passionnées, peu importe le sujet. Le combat, la danse, l’alcool, la drague, l’encre, l’argent... il y passe de tout.
« Mais je pense vraiment que tu devrais arrêter de te poser ces questions, genre “et si ça leur fait de la peine” ou “s’ils pensent que je suis folle”. Tu fais ce qui est bon pour toi. S’il y a une conséquence, c’est toi qui la paiera, pas eux. C’est ta vie. Et j’ai peut-être tort de donner ce conseil parce que ça ne sonne pas mature du tout, mais t’en fais bien ce que tu veux ? Tu veux pas regretter plus tard non ? »
@Apsara Chankimha
Prudente donc, elle l’écoute. La laisse sortir tous ces mots que d’ordinaire, elle doit taire. Des mots qui empoisonnent l’esprit et immobilisent le corps. Joeïa demande ce que “ça” veut dire. Elle réalise qu’elle ne sait pas tant de choses sur Apsara qu’elle voudrait bien le croire. L’inverse est également vrai. D’extérieur, on voit une femme sûre d’elle, magnifique, élégante, intelligente. Alors, quel est ce “ça” qui l’angoisse tant ? Qui ne lui suffit pas ? Les questions se bousculent et Joe les retient en se mordant les lèvres.
« T’es pas mauvaise, clairement. Même le contraire. Et au fond, je comprends. On partage le même oxygène. »
Cette idée la fait sourire et elle ne lâche pas ses mains. Cet instant confiance est si impromptue qu’elle ne veut pas mettre une aiguille contre cette bulle de confiance. Joe, pourtant, n’aime pas ce qu’elle entend. Ces restrictions, ces peurs de blesser les sensibilités d’autres... elle sait ce que c’est, elle connaît la pression constante que ça représente. Ça bouffe. Ça empêche de mener sa danse à son paroxysme. Ça laisse croire que son corps ne lui appartient pas alors qu’il est à elle, et rien qu’à elle. N’est-elle pas en droit de faire ce qu’elle veut de lui comme bon lui semble, sans crainte d’être constamment jugée ou réprimandée. Bien sûr, elle comprend inquiétude ou la peine que cela peut causer mais... Arf, si elles étaient des hommes et non des femmes, la question ne se poserait même pas et cette évidence la tue !
« Donc... si tu trouvais un endroit où danser librement le soir, sans avoir à te soucier de l’horaire ou des regards ou des jugements... Est-ce que tu penses que ça irait mieux ? Que tu te sentirais plus en phase avec toi-même ? »
Bien sûr qu’elle a une idée derrière la tête. Ça la démange. Elle voit qu’Apsara en a besoin alors pourquoi l’en priverait-elle sous prétexte que ce n’est pas correct ? Elle ne s’est jamais sentie aussi bien que là-bas. Si ça peut l’aider... Non, elle ne l’en privera pas. Les âmes qui passent là-bas sont passionnées, peu importe le sujet. Le combat, la danse, l’alcool, la drague, l’encre, l’argent... il y passe de tout.
« Mais je pense vraiment que tu devrais arrêter de te poser ces questions, genre “et si ça leur fait de la peine” ou “s’ils pensent que je suis folle”. Tu fais ce qui est bon pour toi. S’il y a une conséquence, c’est toi qui la paiera, pas eux. C’est ta vie. Et j’ai peut-être tort de donner ce conseil parce que ça ne sonne pas mature du tout, mais t’en fais bien ce que tu veux ? Tu veux pas regretter plus tard non ? »
@Apsara Chankimha
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