- InvitéInvité
i keep on falling... - coleen
Mer 11 Oct 2017 - 21:03
Wounded irish sisters ~
« Votre sœur n'a rien. Une grosse contusion à la tête qui se résorbe bien, un bras cassé qui a été réparé dans la nuit avec le Poussos. Elle dort encore mais pourra sortir d'ici un ou deux jours. De ce que j'ai compris, elle a fait une très mauvaise chute dans la Salle des énigmes. »
~Sapphire, come back here ! Sapphire n'écoute rien, son rire cristallin couvre la voix inquiète de sa mère. Elle grimpe jusqu'à la plus grosse branche de l'arbre. Ses mains douces frottent contre l'écorce rugueuse. Agilement, elle se glisse sur la balançoire de fortune attachée à la branche et elle s'élance. Ses longs cheveux blonds flottent derrière elle comme une trainée stellaire. Sa robe d'été se gonfle et se soulève. Elle a l'impression de voler. Sapphire ! s'écrie-t-on encore. La chute dans les hautes herbes lui semble lourde. Une main cherche la sienne pour l'agripper et la remonter. Sapphire ! l'appelle son frère. L'instant d'après, c'est elle qui tient la main de Sofia, qui lui glisse entre les doigts et tombe dans l'obscurité. Sapphire... murmure sa sœur. Quand elle se retourne, Sapphire se trouve dans la Salle à énigmes, face à une centaine de portes. Elle en ouvre une et tombe dans le vide, sans un bruit. Sapphire ! lui crie Reagan. Elle tressaille sous le choc. Quand elle ouvre les yeux, un visage flou se trouve au-dessus d'elle. Tout ce qu'elle distingue, ce sont de profonds yeux noirs et un parfum d'azalée. Sapphire… prononce doucement une voix.
~L'Irlandaise ouvrit les yeux lentement. Le décor apparut peu à peu. Des meubles anciens et polis, dans des tons ébènes. Une douce lumière froide. Des lits parfaitement faits, aux draps blancs et aux oreillers vert pâle. Sapphire respirait tout doucement, encore endormie. La sensation de chute lui avait un peu tourné la tête, elle se sentait comme enveloppée dans du coton. Le bandage qui entourait son front y était peut-être pour quelque chose. Elle se sentait bien, comme ça, dans ce calme. Elle avait l'impression d'avoir passé des heures entières dans le fracas et le stress, et de se retrouver à présent dans un cocon protecteur. Une pression sur sa main lui fit tourner la tête de l'autre côté, lentement. Coleen se trouvait auprès d'elle, la main sur la sienne.
Le premier réflexe de Sapphire fut de sourire. Coleen. Elle trouva sa sœur très belle. Elle ne lui disait jamais. What is she doing here ? Il lui fallut un instant pour émerger. Elle se trouvait à l'infirmerie, suite à son aventure dans la Salle à énigmes. Elle se souvint alors de sa douleur à la tête, et au bras, lui aussi enrubanné de blanc. Elle comprit pourquoi Coleen se trouvait là. "Coleen. Je suis désolée. Je vais bien. Tout va bien, c'est promis." Peu capable de s'agiter, elle lui serra faiblement la main, soucieuse de lui avoir fait peur. Coleen avait retrouvé trop de ses sœurs sur un lit d'hôpital. La jeune Lufkin s'en voulut de lui imposer cette vision. Comme le petit lutin qu'elle était enfant, elle tenta de la rassurer par un sourire taquin. "Je crois que la Salle à énigmes a été plus forte que moi. Mais je m'en tire bien, tu vois ! C'était extraordinaire, c'était encore plus impressionnant que ce que j'imaginais. Mais Reagan et moi…" La blonde s'interrompit et écarquilla les yeux. Elle n'avait pas vu Reagan sur les lits autour d'elle. "Reagan va bien ? Je suis sûre qu'elle va bien, elle est trop forte, tu l'aurais vu jeter des sorts… mais dis, elle va bien hein ?" Les sourcils fins de Sapphire se froncèrent légèrement dans une expression d'inquiétude.
"Je sais, tu vas me dire qu'on n'aurait pas dû faire ça, que c'était inconscient. Mais c'était la Salle à énigmes… Tu sais combien de personnes y ont déjà mis les pieds depuis que le château existe ?" chuchota-t-elle pour accentuer la dramatisation de sa phrase. "C'était une expérience incroyable. Je ne m'attendais pas à ce que soit aussi dangereux", avoua-t-elle sincèrement, tout en sachant que même si elle l'avait su, elle aurait quand même tenté l'aventure. Sapphire n'était pas si téméraire que ça, elle pouvait se montrer peureuse, et d'ailleurs elle avait eu peur à plusieurs reprises dans la Salle à énigmes et ne s'était pas montrée aussi courageuse et robuste que Reagan, mais à la fin elle oubliait très vite le danger et l'angoisse pour ne garder que l'excitation et l'euphorie. Reagan et elle avaient trouvé et affronté la Salle des énigmes de Hungcalf.
"Tu ne m'en veux pas ?" lança-t-elle à son aînée avec sa voix de petite sœur, qui espérait ne pas avoir trop fait souffrir mais qui savait en même temps qu'elle serait pardonnée. Sapphire et Coleen s'aimaient bien trop pour se fâcher.
Le premier réflexe de Sapphire fut de sourire. Coleen. Elle trouva sa sœur très belle. Elle ne lui disait jamais. What is she doing here ? Il lui fallut un instant pour émerger. Elle se trouvait à l'infirmerie, suite à son aventure dans la Salle à énigmes. Elle se souvint alors de sa douleur à la tête, et au bras, lui aussi enrubanné de blanc. Elle comprit pourquoi Coleen se trouvait là. "Coleen. Je suis désolée. Je vais bien. Tout va bien, c'est promis." Peu capable de s'agiter, elle lui serra faiblement la main, soucieuse de lui avoir fait peur. Coleen avait retrouvé trop de ses sœurs sur un lit d'hôpital. La jeune Lufkin s'en voulut de lui imposer cette vision. Comme le petit lutin qu'elle était enfant, elle tenta de la rassurer par un sourire taquin. "Je crois que la Salle à énigmes a été plus forte que moi. Mais je m'en tire bien, tu vois ! C'était extraordinaire, c'était encore plus impressionnant que ce que j'imaginais. Mais Reagan et moi…" La blonde s'interrompit et écarquilla les yeux. Elle n'avait pas vu Reagan sur les lits autour d'elle. "Reagan va bien ? Je suis sûre qu'elle va bien, elle est trop forte, tu l'aurais vu jeter des sorts… mais dis, elle va bien hein ?" Les sourcils fins de Sapphire se froncèrent légèrement dans une expression d'inquiétude.
"Je sais, tu vas me dire qu'on n'aurait pas dû faire ça, que c'était inconscient. Mais c'était la Salle à énigmes… Tu sais combien de personnes y ont déjà mis les pieds depuis que le château existe ?" chuchota-t-elle pour accentuer la dramatisation de sa phrase. "C'était une expérience incroyable. Je ne m'attendais pas à ce que soit aussi dangereux", avoua-t-elle sincèrement, tout en sachant que même si elle l'avait su, elle aurait quand même tenté l'aventure. Sapphire n'était pas si téméraire que ça, elle pouvait se montrer peureuse, et d'ailleurs elle avait eu peur à plusieurs reprises dans la Salle à énigmes et ne s'était pas montrée aussi courageuse et robuste que Reagan, mais à la fin elle oubliait très vite le danger et l'angoisse pour ne garder que l'excitation et l'euphorie. Reagan et elle avaient trouvé et affronté la Salle des énigmes de Hungcalf.
"Tu ne m'en veux pas ?" lança-t-elle à son aînée avec sa voix de petite sœur, qui espérait ne pas avoir trop fait souffrir mais qui savait en même temps qu'elle serait pardonnée. Sapphire et Coleen s'aimaient bien trop pour se fâcher.
- InvitéInvité
Re: i keep on falling... - coleen
Jeu 12 Oct 2017 - 0:02
i keep on falling..
Sapphire & Coleen
Sapphire & Coleen
J'entre en trombe dans l'infirmerie, pressée, j'ai abandonné mon cours d'histoire de la magie dès que j'ai entendu une Pokeby, assise derrière moi, parlait de la petite escapade de Sapphire et d'une amie à elle. C'était honteux que personne ne nous ais prévenue, nous sommes sa famille quand même ! Contrariée et inquiète, je me jette sur l'infirmière. « Où est ma petite soeur ? Sapphire McBee ! Où est-elle ? » Pour la première fois depuis longtemps j'ai laissé tomber le masque de la parfaite jeune femme. Au diable l'attitude soignée et agréable, il s'agit de ma famille. Elle m'indique lit caché par des rideaux fermés, tout en m'expliquant les raisons de la présence de ma petite soeur ici.
C'est impossible. Je suis abasourdie, Sofia m'avait habitué à cela, ainsi que Dolly aussi avec le Quidditch, parfois Alexander avec ses conneries, mais jamais Sapphire. Ma petite soeur n'a jamais fait de vague. Toujours polie, toujours à suivre les règles, cela ne lui ressemble pas. Par Merlin, mais qu'est-ce qui lui est passée par la tête ?! Je fulmine, tandis que je m'approche du lit. Non Sapphire ne peut pas être ici, cela ne peut pas être possible ! Mon visage est si pâle que l'infirmière me propose une tisane maison que je refuse sèchement. Toute chaleur a quitté mon corps quand j'ai appris que ma petite soeur était ici. À cet instant plus rien n'a d'importance, elle est la seule et unique chose qui compte.
Et je la vois. Si paisible. Si blessée Si fragile. Un sanglot m'échappe et j'attrape la main si froide et délicate de ma petite soeur. Combien de fois devrais-je encore devoir assister à cela ? Combien de soeurs dois-je encore perdre dans un lit d'hôpital ? Pourquoi cela ne cesse-t-il pas ? Tant de questions, sans réponses, m'envahissent et m'empêchent de raisonner convenablement. Sofia, Dolores ... et maintenant Sapphire, cela ne peut plus durer, j'en ai assez. Je m'installe sur la chaise près du lit, sans lâcher la main de ma soeur. « Sapphire » Je l'appelle dans un murmure, en espérant la voir enfin ouvrir les yeux, mais rien à faire. Je soupire et j'attends, parce que je ne peux rien faire d'autre, mais mes yeux bleus restent fixés sur ma soeur. Pendant trois longues heures je ne bouge pas, je reste là à la regarder, l'esprit troublé. Je suis persuadée qu'encore une fois j'ai échouée dans mon rôle de grande-soeur. L'infirmière passe plusieurs fois, je n'écoute même pas ce qu'elle me dit, je me contente de lui répondre en hochant la tête, sans même la regarder.
Il ne me reste que Sapphire. J'ai bien mes deux frères, mais mes autres soeurs sont perdues. Sofia est morte, Dolores nous a oublié et nous ne sommes que des étrangers à ses yeux et Sapphire, elle… et bien, elle est toujours pareille. Je la vois comme une rose qui ne se fane jamais, une délicate fleur pure et précieuse qui ne demande qu'à connaitre la vie, mais qui comme moi veut se protéger de tout et en oublie l'essentiel…
Toujours pâle, je la vois enfin ouvrir les yeux, je me redresse instantanément. Je sens un poids s'ôter de ma poitrine. Je lâche un soupir, véritablement soulagée. Si j'étais en colère en arrivant dans l'infirmerie, les trois heures d'attentes m'avaient passablement refroidis. Même dans un lit d'infirmerie la première chose qu'elle fait est de me rassurer. Une sourire triste s'affiche sur mon visage. Elle ne devrait pas penser à moi, mais plutôt à elle. « Je sais, mon farfadet, ne t'inquiète pas. » Je m'assois sur le lit à ces côtés, replaçant une de ses mèches blondes, derrière son oreille dans un geste protecteur et presque maternel. La tribu de farfadet aura ma mort. Mon corps ne peut plus supporter ces montagnes russes émotionnelles. Mais je n'ai pas le temps d'en dire plus, ma petite soeur commence à déballer des tonnes et des tonnes d'informations, ne me laissant que peu de temps pour tout comprendre. La salle à énigmes, j'en avais de nombreuses fois entendu parler, mais jamais je ne l'avais franchis. L'occasion ne s'était jamais présentée, mais en avais-je seulement le temps, entre mes études, mes loisirs extra-scolaires et … mes petits farfadets qui se foutaient toujours dans les pires histoires. Elle me demande comment va Reagan que je côtoies chez les Nymphes. Qu'est-ce que j'en sais ? Reagan n'est qu'une collègue, rien de plus et à vrai dire j'étais tellement préoccupée par Sapphire que je ne sais rien concernant la magnifique rouquine des Pokeby. Je pose mes mains sur les épaules de ma soeur. « Déjà tu vas te calmer et respirer entre tes phrases, parce que je ne comprends rien à ce que tu me racontes. » Ma voix est posée, détendue même, elle contraste totalement avec toute l'anxiété que j'ai accumulée ces dernières heures et qui n'est toujours pas retombée. « Je ne savais pas que tu étais avec Reagan, tu viens de me l'apprendre, mais je suis sûre qu'elle va très bien. Tu es la seule patiente de cette infirmerie, si cela peut te rassurer. » Ce qui n'est pas mon cas. Je n'ai pas de problème avec la Pokeby, mais à choisir je préférais là savoir ici et ma petite soeur en train de suivre un cours. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi ma camarade Nymphe ne m'a pas informé de l'état de santé de ma soeur, alors que nous nous entendons bien. Je note dans un coin de mon esprit qu'il faudra que je lui en reparle. Mais mon attention se concentre à nouveau sur ma soeur, qui m'explique enfin calmement ses idées. Elle a toujours été passionnée d'énigmes, toute petite déjà, elle déambulait dans le salon de la famille pour que l'on devine les siennes. Cela soûlait généralement Lex, tandis que je tentais tant bien que mal de trouver les solutions. Mais jamais je n'ai été aussi douée qu'elle. Elle nous surpasse tous là-dessus. Alors, oui, je peux comprendre son envie, mais pas celle du risque. Cela ça m'échappe, il n'y aucun intérêt de vivre sa passion, si celle-ci finit par nous tuer. Cependant, je me garde bien de le dire à ma petite soeur, elle n'a pas besoin d'entendre cela à cet instant.
Et subitement elle réalise. J'ai l'impression de revenir des années en arrière et de revoir une petite fille de cinq ans face à moi. Je me laisse attendrir comme une bleue et je lâche un soupire. « Non, Sapph', bien sûr que non ! » Je marque une pause, lui serrant la main. « Mais, promet moi que je ne retrouverais plus jamais dans un lit médical… s'il te plait. » Sans que je le contrôle vraiment, mes derniers mots sonnent comme une supplication. Les émotions du jour et l'accumulation des destins tragiques des filles de ma famille, semblent surpasser mon légendaire contrôle de soi. Je suis lasse de tout ça. Parfois, j'aimerais juste qu'on ait une famille normale, mais serions-nous si proches ? Quoiqu'on en dise ce sont les malheurs qui ont fait la force de la tribu McBee.
- InvitéInvité
Re: i keep on falling... - coleen
Lun 16 Oct 2017 - 9:25
Wounded irish sisters ~
Je ne savais pas que tu étais avec Reagan, tu viens de me l'apprendre, mais je suis sûre qu'elle va très bien. Tu es la seule patiente de cette infirmerie, si cela peut te rassurer. La réponse Coleen lui sembla cohérente. Sapphire hocha imperceptiblement la tête : oui, elle la rassurait. Sa réponse coïncidait avec les lits vides autour du sien : Reagan n'était pas là, car elle n'avait rien. Cela ne surprenait pas Sapphire, son amie était plus forte qu'elle. Elle n'avait pas de souvenir qu'elle soit blessée dans la Salle, en tout cas jusqu'à ce qu'elle perde connaissance. On ne pouvait pas dire que Sapphire était une trouillarde ni une incapable, mais n'étant pas de nature guerrière elle n'avait pas toujours les bons réflexes pour réagir en cas de danger, ce qui expliquait probablement ce qui lui était arrivé. Il restait tout de même étrange que Coleen n'ait pas été au courant que sa sœur se trouvait là-bas avec la Pokeby… mais Sapphire décida de remettre la résolution de ce mystère à plus tard. Tant que Reagan allait bien, et tant que Coleen allait bien… Ouch. Bon, Sapphire, elle, avait un peu mal, au bras et au crâne. Elle n'en parla pas pour autant, pour ne pas inquiéter davantage sa sœur. Et puis, elle se fiait aux capacités de soins de Miss Radeva.
Quand Sapphire demanda à son aînée si elle lui en voulait, elle connaissait déjà sa réponse. Non, Sapph', bien sûr que non ! Le farfadet aux cheveux d'or sourit malicieusement. Il était facile d'attendrir Coleen. Elle jouait les mères sévères mais elle ne pouvait pas lui résister longtemps, et Sapphire l'aimait d'autant plus fort pour ça. Elle aurait eu du mal à se lier avec une grande sœur trop dure.
Coleen lui serra la main. Mais, promet moi que je ne retrouverais plus jamais dans un lit médical… s'il te plait. La voix suppliante fendit le coeur de Sapphire. Hé. Je te promets. Oubliant son état qui l'empêchait de se mouvoir facilement, elle se pencha vers sa sœur pour la serrer dans ses bras. Sans savoir exactement pourquoi, des larmes étaient montées dans ses yeux. Je te promets, Coleen. Je ne t'abandonnerai jamais. On aurait dit qu'elle reprochait aux autres de les avoir abandonnées : ce n'était pas ce qu'elle voulait vraiment dire. Ce n'était pas comme si Sofia ou Dolorès avaient choisi de les quitter et de les faire souffrir… Pourtant Sapphire se sentait capable de faire cette promesse : jamais elle ne se suiciderait, elle était trop légère et trop positive pour ça, et jamais elle n'aura d'accident de balai vu qu'elle n'en utilisait plus. Elle avait pris un risque dans la salle des énigmes, mais elle veillerait toujours à s'en sortir. Hors de question de faire du mal à sa famille et encore moins à sa grande sœur : sa première sœur, celle qui l'avait élevée et qui veillait sur elle, et sa dernière sœur, celle qui lui restait, son pilier dans la tourmente. Ce câlin lui remémora leurs étreintes en larmes lors de la mort de Sofia, lors de l'accident de Dolorès, lors du réveil de Dolorès et de l'annonce de son amnésie… Tout cela devait cesser. Sapphire voulait désormais prendre soin de sa tribu et de Coleen. Elle n'était plus une enfant, elle devait sortir de sa bulle rêveuse et prendre part activement au bien être de la famille.
Je suis heureuse que tu sois là, Coleen, ajouta-t-elle en quittant les bras de sa sœur. Elle ne parlait pas de sa présence là à l'infirmerie, mais de sa présence dans sa vie. Tu es une grande sœur formidable, tu sais ? Je suis désolée pour la frayeur. Je me suis laissée emporter par l'enthousiasme, et je ne pensais pas que ça serait aussi dangereux. J'aurais dû y réfléchir. Tu me connais, je ne sais pas résister aux énigmes. C'était réellement de la culpabilité qu'elle ressentait, ce qui était rare pour une jeune femme aussi insouciante. Elle se reprochait de ne pas avoir anticipé ce qui pourrait arriver en entrant dans cette Salle des énigmes.
Sapphire se rendit compte qu'elle dérivait encore la conversation par de l'humour et de la tendresse. Le temps de fuir les discussions d'adultes était terminé. Elle prit une voix plus sérieuse, plus effacée. Sans plaisanter, je veux vraiment que tu saches que je t'aime. Je ne dis pas ça pour qu'on se remette à pleurer ! avertit-t-elle avec un sourire taquin, qui lui permit aussi de contenir son émotion. Je t'aime et je suis là pour toi. Je ne suis plus si petite. Je passe mes MAGICs cette année ! Elle avait pris un ton un peu drôle pour appuyer son argument, sauf que… Sauf qu'elle ne savait pas ce qu'elle faisait après les MAGICs. Sapphire n'était pas certaine de continuer les études. Elle hésita à parler de ça maintenant, ne sachant pas comment réagirait Coleen : serait-elle déçue que sa brillante et studieuse sœur quitte l'université, ou fière qu'elle sorte des sentiers battus ? Il était difficile de sortir de l'image de la petite sœur parfaite et innocente. Sapphire regretta presque d'avoir abordé le sujet des études et de sa sixième année. Ne trouvant pas d'autre sujet de discussion, elle opta pour la sincérité et expliqua sa démarche. Je ne veux plus être mise de côté. Je veux dire, je sais que c'est pour me préserver, mais je suis grande. Je veux qu'on puisse parler de ce qu'on veut, toutes les deux. On doit être le plus soudées possible... pour tenir tête à nos frères. La fin de la phrase était une taquinerie, mais il était vrai que les deux sœurs étaient un peu seules, face à leurs parents, face aux deux jeunes hommes de la maison. Sapphire était surtout proche de Coleen, et de sa propre mère.
En retenant une petite grimace de douleur, la jeune Lufkin se redressa dans son lit en replaçant les oreillers. Confortablement assise, elle se massa le front du bout des doigts, sur le bandage. Je ne crois pas pouvoir sortir tout de suite, alors si tu as un peu de temps on peut en profiter pour discuter. De ce que tu veux. La précision était sincère, même si Sapphire ne savait pas si elle était capable d'ouvrir son coeur sur tous les sujets. Elle restait une personne secrète, même avec Coleen. Malgré sa pudeur, elle tenait vraiment à prendre ce moment pour se rapprocher d'elle. Il n'y avait plus de temps à perdre. Carpe diem.
Quand Sapphire demanda à son aînée si elle lui en voulait, elle connaissait déjà sa réponse. Non, Sapph', bien sûr que non ! Le farfadet aux cheveux d'or sourit malicieusement. Il était facile d'attendrir Coleen. Elle jouait les mères sévères mais elle ne pouvait pas lui résister longtemps, et Sapphire l'aimait d'autant plus fort pour ça. Elle aurait eu du mal à se lier avec une grande sœur trop dure.
Coleen lui serra la main. Mais, promet moi que je ne retrouverais plus jamais dans un lit médical… s'il te plait. La voix suppliante fendit le coeur de Sapphire. Hé. Je te promets. Oubliant son état qui l'empêchait de se mouvoir facilement, elle se pencha vers sa sœur pour la serrer dans ses bras. Sans savoir exactement pourquoi, des larmes étaient montées dans ses yeux. Je te promets, Coleen. Je ne t'abandonnerai jamais. On aurait dit qu'elle reprochait aux autres de les avoir abandonnées : ce n'était pas ce qu'elle voulait vraiment dire. Ce n'était pas comme si Sofia ou Dolorès avaient choisi de les quitter et de les faire souffrir… Pourtant Sapphire se sentait capable de faire cette promesse : jamais elle ne se suiciderait, elle était trop légère et trop positive pour ça, et jamais elle n'aura d'accident de balai vu qu'elle n'en utilisait plus. Elle avait pris un risque dans la salle des énigmes, mais elle veillerait toujours à s'en sortir. Hors de question de faire du mal à sa famille et encore moins à sa grande sœur : sa première sœur, celle qui l'avait élevée et qui veillait sur elle, et sa dernière sœur, celle qui lui restait, son pilier dans la tourmente. Ce câlin lui remémora leurs étreintes en larmes lors de la mort de Sofia, lors de l'accident de Dolorès, lors du réveil de Dolorès et de l'annonce de son amnésie… Tout cela devait cesser. Sapphire voulait désormais prendre soin de sa tribu et de Coleen. Elle n'était plus une enfant, elle devait sortir de sa bulle rêveuse et prendre part activement au bien être de la famille.
Je suis heureuse que tu sois là, Coleen, ajouta-t-elle en quittant les bras de sa sœur. Elle ne parlait pas de sa présence là à l'infirmerie, mais de sa présence dans sa vie. Tu es une grande sœur formidable, tu sais ? Je suis désolée pour la frayeur. Je me suis laissée emporter par l'enthousiasme, et je ne pensais pas que ça serait aussi dangereux. J'aurais dû y réfléchir. Tu me connais, je ne sais pas résister aux énigmes. C'était réellement de la culpabilité qu'elle ressentait, ce qui était rare pour une jeune femme aussi insouciante. Elle se reprochait de ne pas avoir anticipé ce qui pourrait arriver en entrant dans cette Salle des énigmes.
Sapphire se rendit compte qu'elle dérivait encore la conversation par de l'humour et de la tendresse. Le temps de fuir les discussions d'adultes était terminé. Elle prit une voix plus sérieuse, plus effacée. Sans plaisanter, je veux vraiment que tu saches que je t'aime. Je ne dis pas ça pour qu'on se remette à pleurer ! avertit-t-elle avec un sourire taquin, qui lui permit aussi de contenir son émotion. Je t'aime et je suis là pour toi. Je ne suis plus si petite. Je passe mes MAGICs cette année ! Elle avait pris un ton un peu drôle pour appuyer son argument, sauf que… Sauf qu'elle ne savait pas ce qu'elle faisait après les MAGICs. Sapphire n'était pas certaine de continuer les études. Elle hésita à parler de ça maintenant, ne sachant pas comment réagirait Coleen : serait-elle déçue que sa brillante et studieuse sœur quitte l'université, ou fière qu'elle sorte des sentiers battus ? Il était difficile de sortir de l'image de la petite sœur parfaite et innocente. Sapphire regretta presque d'avoir abordé le sujet des études et de sa sixième année. Ne trouvant pas d'autre sujet de discussion, elle opta pour la sincérité et expliqua sa démarche. Je ne veux plus être mise de côté. Je veux dire, je sais que c'est pour me préserver, mais je suis grande. Je veux qu'on puisse parler de ce qu'on veut, toutes les deux. On doit être le plus soudées possible... pour tenir tête à nos frères. La fin de la phrase était une taquinerie, mais il était vrai que les deux sœurs étaient un peu seules, face à leurs parents, face aux deux jeunes hommes de la maison. Sapphire était surtout proche de Coleen, et de sa propre mère.
En retenant une petite grimace de douleur, la jeune Lufkin se redressa dans son lit en replaçant les oreillers. Confortablement assise, elle se massa le front du bout des doigts, sur le bandage. Je ne crois pas pouvoir sortir tout de suite, alors si tu as un peu de temps on peut en profiter pour discuter. De ce que tu veux. La précision était sincère, même si Sapphire ne savait pas si elle était capable d'ouvrir son coeur sur tous les sujets. Elle restait une personne secrète, même avec Coleen. Malgré sa pudeur, elle tenait vraiment à prendre ce moment pour se rapprocher d'elle. Il n'y avait plus de temps à perdre. Carpe diem.
- InvitéInvité
Re: i keep on falling... - coleen
Lun 13 Nov 2017 - 23:14
i keep on falling..
Sapphire & Coleen
Sapphire & Coleen
Je vois qu'elle a mal quand elle se redresse dans le lit. Pourtant, elle veut se la jouer forte, mais je connais bien ma petite soeur. Je connais suffisamment Saphhire pour savoir que si la douleur est trop importante, elle n'hésitera pas à en parler. Je laisse donc couler, mais je continue pourtant à la surveiller de plus près. Je serre toujours sa main, je ne veux pas la lâcher. C'est si ridicule, j'ai peur de la perdre si je le fais, alors qu'il n'en serait rien, mais à cet instant j'ai besoin de sentir la chaleur de sa peau dans la peau de ma main.
Elle m'enlace alors, comme si nos rôles étaient inversés, c'est clairement elle qui me réconforte à cet instant. Et cela me fait du bien. Un bien fou. Je me laisse faire, Sapphire m'apaise. J'ai toujours été plus proche d'elle que de mes autres soeurs. Dans le fond, nous nous ressemblons beaucoup, Alexander se demande parfois même s'il n'y a pas eu une erreur, si Sapphire et moi ne sommes pas les jumelles de la famille. Ça ne s'explique pas, nous avons toujours été ainsi. Sapphire me fait une promesse, je sais qu'elle fera tout pour la tenir. Elle dit qu'elle ne m'abandonnera jamais, à croire que mon petit farfadet blond sait lire dans mes pensées et qu'elle a tout compris. C'est clairement ce que je ressens envers Sofia, c'est égoïste, mais j'ai l'impression qu'elle nous a lâché.
Oui, Sofia nous a abandonné, c'est un fait.
Ma douce soeur n'a pas cherché notre aide et je m'en voudrais toujours.
Dolly… c'est différent, je n'ai jamais été suffisamment proche d'elle pour avoir s'être impression. Quant à Maxence, c'est notre petit dernier. Je crois parfois qu'on le protège un peu trop, mais c'est souvent comme cela dans les familles.
Je sens bien que Sapphire veut me rassurer, mais comment faire alors que ces dernières années ont été difficiles pour notre famille ? Je lui souris essayant de ne pas montrer mon désarroi face à la situation. Je suis rassurée, certes… mais c'est tout. Je sens encore les noeuds d'angoisses dans mon estomac. Ils ne sont jamais bien loin quand je me trouve dans une structure médicale. Je reste silencieuse, laissant ma jeune soeur s'exprimer, je ressens qu'elle en a besoin, comme pour m'expliquer son geste.
Oui, Sapphire est devenue une femme. Elle n'est plus une enfant, pourtant, je n'arrive pas à effacer de mon esprit son visage de petite fille qui déambule dans le salon de notre maison d'enfance. J'ai tellement peur qu'elle tombe et qu'elle ne se relève pas, Dolly a toujours eu du caractère, Sapphire est plus douce, plus fragile à mes yeux, alors je l'ai certainement plus préservé que les autres, sans vraiment m'en rendre compte. Je réalise qu'à vouloir protéger Sapphire, je l'ai peut-être bloqué dans ses choix. Elle me ressemble beaucoup … beaucoup trop. L'aurais-je freiné ? Je me mords la lèvre. Par Merlin, Sapphire, je ne mettais pas rendu compte… Je préfère répondre à sa taquinerie, pour ne pas lui montrer à quel point ces derniers mots font échos en moi. « Ne t'inquiètes pas … j'ai déjà Alexander dans la poche ! » Je fais un clin d'oeil à mon farfadet. Ah ça ! J'en ai des dossiers sur mon jumeau et je sais aussi comment l'aborder. Après tout nous avons partagé pendant neuf mois le même ventre, c'est normal que nous nous comprenions.
Je vois ma jeune soeur grimacer. « Tu as mal ? Tu veux que j'appelle l'infirmière ? » Encore mon côté maman poule qui ressort, mais c'est plus fort que moi. Savoir que ma petite soeur souffre me met en colère. J'ai l'impression que l'on me plante un énième poignard dans le coeur.
Les mots de Sapphire résonnent encore. De tout ce que je veux ? Vraiment tout ?
Mais puis-je lui révéler quelque chose qu'Alexander ignore encore ? C'est terriblement tentant, mais jusqu'à présent, je n'ai jamais abordé ce genre de sujet avec ma petite soeur.
Elle ne veut plus être mise à l'égard, cela me permettrait de lui prouver que je prends en compte ses dernières remarques et que je tente de changer cela.
Je marque un arrêt, encore hésitante, pourtant je sens bien que Sapphire a deviné que j'ai une information qui me brûle les brûle les lèvres. Je me laisse finalement tentée. Je m'approche près de ma soeur, prête à lui faire ma petite confidence. « Même Alexander n'est pas au courant. Je compte sur toi, pour que ça reste entre nous. En fait, pour être honnête, je n'en ai encore jamais parlé. » Je m'installe près d'elle dans le lit, comme nous faisions quand nous étions enfants que l'un des farfadets faisait des cauchemars. « Ok… Je commence à voir quelqu'un. » Voilà j'ai lâché l'info… enfin, enfin je me sens prête à assumer ce passif que j'ai avec lui. Même si actuellement, nous ne sommes pas officiellement un couple, nous nous sommes revu plusieurs fois depuis l'été et j'espère vraiment que cela aboutira enfin, je me sens prête à vivre cette aventure avoir lui.
Je me tourne vers ma petite soeur, pour analyser sa réaction. Pour la première fois je me retrouve même un peu déstabilisée face à Sapphire et je crois que cela n'était encore jamais arrivé.
- InvitéInvité
Re: i keep on falling... - coleen
Jeu 16 Nov 2017 - 13:43
Wounded irish sisters ~
Dans la salle de l'infirmerie, le temps semblait suspendu. La lumière douce, presque bleutée, le silence respectueux de l'endroit, l'atmosphère était propice aux confidences et aux gestes tendres. Les lieux médicaux étaient pourtant le pire endroit où l'on pouvait laisser des McBee. Mais ici, la frayeur apaisée, leur langue se déliait. Le danger rendait leurs échanges plus précieux, plus urgents. L'une comme l'autre ne voulait plus perdre de temps en secrets ni en pudeurs. Quand Sapphire se redressa dans son lit, le mouvement lancinant la fit grimacer. Une fois installée confortablement la douleur s'estompa, mais cela avait suffi à déclencher l'alerte maternelle de Coleen, qui lui serra la main. Tu as mal ? Tu veux que j'appelle l'infirmière ? Sapphire lui sourit, attendrie, presque moqueuse. Non Coleen, ça va, ce n'est rien. L'infirmière, c'était elle, finalement. Sa grande sœur avait toujours pris à coeur son rôle d'aînée et s'était toujours comportée en deuxième -enfin, quatrième- mère avec ses cadettes. Malgré son corps endolori et ralenti, la jeune sorcière sentait qu'elle allait bien. En tout cas, rien ne nécessitait de faire revenir Miss Radeva, au grand soulagement de Sapphire -qui la trouvait un peu effrayante. Je ne crois pas pouvoir sortir tout de suite, alors si tu as un peu de temps on peut en profiter pour discuter. De ce que tu veux. Lancer les confidences n'était pas dans les habitudes de la blonde. Elle était si secrète qu'elle parlait rarement d'elle, et interrogeait tout aussi rarement les autres. Sa pudeur était un mélange d'éducation, de timidité, d'inexpérience et de fierté. Même ses proches devaient admettre qu'elle était peu bavarde. Mais cette fois-ci, elle voulait tendre la perche à sa sœur. Il fallait faire cet effort pour sortir de sa posture de petite fille innocente à qui on n'explique rien.
Sapphire vit le visage de Coleen changer à sa proposition. Elle semblait hésitante, comme si elle n'attendait que cette invitation pour livrer un secret qu'elle avait maintenant du mal à libérer. Sachant la difficulté qu'il pouvait y avoir à se confier, sa jeune sœur ne la poussa pas, elle la laissa faire son choix et se pencher vers elle doucement. Machinalement, comme une enfant caresserait son doudou, les doigts graciles de Sapphire glissèrent sur les cheveux doux de sa sœur, délicatement, sans y penser. Même Alexander n'est pas au courant. Je compte sur toi, pour que ça reste entre nous. En fait, pour être honnête, je n'en ai encore jamais parlé. Le coeur émotif de Sapphire battit un coup plus fort. Elle ne s'attendait pas à ce que Coleen commence par un secret aussi personnel. Il était exceptionnel qu'Alexander ne soit pas au courant de quelque chose la concernant. Quand elle était toute petite, Sapphire les voyait tellement fusionnels qu'elle s'était racontée qu'ils n'étaient que les deux faces d'une même personne, d'une même créature légendaire qui veillait sur elle et les autres farfadets. Elle paniqua presque de se dire qu'elle allait entendre une information ignorée par le jumeau de Coleen. En avait-elle le droit ? Un peu fébrile, elle laissa Coleen s'installer auprès d'elle dans le lit. Ce contact familier la réconforta un peu mais elle ne quittait plus sa sœur des yeux. Ok… Je commence à voir quelqu'un. Le visage expressif de la blonde s'éclaira d'une expression de surprise. Là non plus, Sapphire ne s'attendait pas à recevoir une telle confidence. Elle avait imaginé qu'elles parleraient de leur famille, de leur place respective dans la fratrie, de l'ambiance alourdie par les drames des années précédentes, de l'état de Dolorès qui errait comme un fantôme dans la maison, des désaccord avec leurs frères, de la drôle de composition familiale due à la lubie amoureuse de leur père ; ou bien qu'elles évoqueraient leurs études et la fin éventuelle de celles-ci.
Prise au dépourvue, mais ne voulant pas mettre Coleen mal à l'aise alors qu'elle s'était montrée sincère, la jeune sorcière balbutia. Oh. Ok. Ah bon ? Elle se sentit bête de ne pas avoir pensé que sa sœur aborderait ce sujet. Elle ne l'avait jamais vue avec qui que ce soit et dans son esprit elle était une éternelle célibataire, sérieuse, studieuse, exemplaire, qui ne s'abîmait pas dans des romances chaotiques ou plurielles comme nombreuses autres étudiantes. L'idée que sa sœur soit amoureuse amenait beaucoup d'autres interrogations à Sapphire, tant qu'elle sentit un peu sa tête lui tourner. Pour se raccrocher à la réalité et rassurer Coleen qui devait s'inquiéter du manque de réponse de sa sœur, elle posa ses mains sur la sienne dans un geste sororal. Je n'en avais aucune idée. Autant être franche et énoncer ce qu'elle se disait intérieurement. Tu ne nous as jamais présenté qui que ce soit. Il doit être spécial pour toi. Un sourire fit de nouveau son apparition sur le visage pâle de la jeune sorcière. Elle avait confiance dans la capacité de jugement de sa sœur : si c'était la première fois qu'elle parlait de quelqu'un, c'était forcément quelqu'un de bien. Quand on attendait la bonne personne, le sentiment d'avoir trouvé quelqu'un de spécial était plus intense que lorsqu'on papillonnait, c'était du moins comme cela que Sapphire se l'imaginait. C'était comme cela qu'elle voulait vivre sa rencontre avec la bonne personne. Son coeur se serra un instant, troublé à cette évocation, mais elle ignora ses propres tourments sentimentaux. La mine tendre, attentive, presque maternelle, elle plongea ses yeux bleus dans ceux de sa sœur. Comment tu l'as rencontré ? Le ton était plus encourageant que curieux. Elle ne demanda pas qui il était, parce ce qui l'intéressait c'était le processus, les étapes qui avaient amenée son aînée à accorder une place particulière à cette personne dans sa vie. Elle réclamait une histoire, comme des années auparavant quand Coleen se glissait dans son lit pour lui en lire une.
Sapphire vit le visage de Coleen changer à sa proposition. Elle semblait hésitante, comme si elle n'attendait que cette invitation pour livrer un secret qu'elle avait maintenant du mal à libérer. Sachant la difficulté qu'il pouvait y avoir à se confier, sa jeune sœur ne la poussa pas, elle la laissa faire son choix et se pencher vers elle doucement. Machinalement, comme une enfant caresserait son doudou, les doigts graciles de Sapphire glissèrent sur les cheveux doux de sa sœur, délicatement, sans y penser. Même Alexander n'est pas au courant. Je compte sur toi, pour que ça reste entre nous. En fait, pour être honnête, je n'en ai encore jamais parlé. Le coeur émotif de Sapphire battit un coup plus fort. Elle ne s'attendait pas à ce que Coleen commence par un secret aussi personnel. Il était exceptionnel qu'Alexander ne soit pas au courant de quelque chose la concernant. Quand elle était toute petite, Sapphire les voyait tellement fusionnels qu'elle s'était racontée qu'ils n'étaient que les deux faces d'une même personne, d'une même créature légendaire qui veillait sur elle et les autres farfadets. Elle paniqua presque de se dire qu'elle allait entendre une information ignorée par le jumeau de Coleen. En avait-elle le droit ? Un peu fébrile, elle laissa Coleen s'installer auprès d'elle dans le lit. Ce contact familier la réconforta un peu mais elle ne quittait plus sa sœur des yeux. Ok… Je commence à voir quelqu'un. Le visage expressif de la blonde s'éclaira d'une expression de surprise. Là non plus, Sapphire ne s'attendait pas à recevoir une telle confidence. Elle avait imaginé qu'elles parleraient de leur famille, de leur place respective dans la fratrie, de l'ambiance alourdie par les drames des années précédentes, de l'état de Dolorès qui errait comme un fantôme dans la maison, des désaccord avec leurs frères, de la drôle de composition familiale due à la lubie amoureuse de leur père ; ou bien qu'elles évoqueraient leurs études et la fin éventuelle de celles-ci.
Prise au dépourvue, mais ne voulant pas mettre Coleen mal à l'aise alors qu'elle s'était montrée sincère, la jeune sorcière balbutia. Oh. Ok. Ah bon ? Elle se sentit bête de ne pas avoir pensé que sa sœur aborderait ce sujet. Elle ne l'avait jamais vue avec qui que ce soit et dans son esprit elle était une éternelle célibataire, sérieuse, studieuse, exemplaire, qui ne s'abîmait pas dans des romances chaotiques ou plurielles comme nombreuses autres étudiantes. L'idée que sa sœur soit amoureuse amenait beaucoup d'autres interrogations à Sapphire, tant qu'elle sentit un peu sa tête lui tourner. Pour se raccrocher à la réalité et rassurer Coleen qui devait s'inquiéter du manque de réponse de sa sœur, elle posa ses mains sur la sienne dans un geste sororal. Je n'en avais aucune idée. Autant être franche et énoncer ce qu'elle se disait intérieurement. Tu ne nous as jamais présenté qui que ce soit. Il doit être spécial pour toi. Un sourire fit de nouveau son apparition sur le visage pâle de la jeune sorcière. Elle avait confiance dans la capacité de jugement de sa sœur : si c'était la première fois qu'elle parlait de quelqu'un, c'était forcément quelqu'un de bien. Quand on attendait la bonne personne, le sentiment d'avoir trouvé quelqu'un de spécial était plus intense que lorsqu'on papillonnait, c'était du moins comme cela que Sapphire se l'imaginait. C'était comme cela qu'elle voulait vivre sa rencontre avec la bonne personne. Son coeur se serra un instant, troublé à cette évocation, mais elle ignora ses propres tourments sentimentaux. La mine tendre, attentive, presque maternelle, elle plongea ses yeux bleus dans ceux de sa sœur. Comment tu l'as rencontré ? Le ton était plus encourageant que curieux. Elle ne demanda pas qui il était, parce ce qui l'intéressait c'était le processus, les étapes qui avaient amenée son aînée à accorder une place particulière à cette personne dans sa vie. Elle réclamait une histoire, comme des années auparavant quand Coleen se glissait dans son lit pour lui en lire une.
- InvitéInvité
Re: i keep on falling... - coleen
Mar 30 Jan 2018 - 2:24
i keep on falling..
Sapphire & Coleen
Sapphire & Coleen
Tu sais bien que ta soeur adorée n'est pas encore prête à sortir d'ici, c'est désormais une chose assez commune dans votre famille. Ceux qui rentrent dans des services médicaux y restent forcément un certain temps et parfois, ils ne reviennent pas .. comme Sofia.
Tu ne dis rien, Sapphire sait parfaitement les sombres pensées qui s'animent au fond de toi, comme toi, elle a connu cela. Tu sais qu'elle te comprend mieux que quiconque à cet instant.
Ta chère et tendre petite soeur prend des initiatives inattendues et cela te plait. Tu te rends compte qu'elle grandit et qu'enfin elle prend confiance en elle. Cependant, elle pourrait vite regretter ces paroles. Si elle souhaitait que vous vous parliez de tout, elle ne devait pas s'attendre à un tel sujet de conversation. Tu n'avais pas envie à cet instant de parler de votre famille, de vos malheurs, de Sofia et de Dolores, ni même des conneries d'Alexander. À cet instant, le passé n'a plus d'importance, tu veux partager avec ta plus jeune soeur ton jardin secret et ce futur qui te semble si radieux. Tu veux, qu'elle voit que toi aussi tu fais des efforts, que tu changes, que tu te lances dans de nouvelles choses, afin qu'elle-même n'ai pas peur de le faire.
Tu lis la surprise sur le visage de Sapphire, visiblement décontenancée par ton annonce, elle semble d'abord sur la réserve avant de parler plus librement. Tu es rassurée de voir qu'elle prend la chose assez bien, même si ces interrogations sont légitimes. Tu sais qu'Alexander n'aura pas la même délicatesse que Sapphire, il te fera passer un vrai interrogatoire et tu redoutes un peu de lui apprendre la nouvelle. Lui qui a si longtemps fait attention à ne pas te présenter son meilleur ami, devait certainement avoir un pressentiment. Mais pour l'instant c'est pas Alexander qui t'intéresse, tu sais bien que tôt ou tard cette conversation arrivera. Pour l'heure, tu dois rassurer ta jeune soeur. Toi qui n'a jamais présenté d'homme à la maison, tu comprends parfaitement que Sapphire se pose des questions.
D'ailleurs, sa remarque te prend aussi au dépourvu. Tu ne l'avais pas vu venir celle-la. A-t-elle raison ? Léandre est-il spécial à tes yeux ? Es-tu capable de tout sacrifier pour cet homme qui t'a si longtemps tourmenté ? Non, pour la famille, tu serais prête à tout, pour lui, tu y réfléchirais à deux fois. Mais il a quelque chose, tu le ressens. Tu te cales dans le fond de l'oreiller de ta soeur, le regard perdu dans le fond de la pièce. « Oh. C'est un bien grand mot ça. Spécial, je ne sais pas. Il est en tout cas loin de l'image de ces hommes de conte de fée. » Encore heureux, cela te serait d'un ennui sinon ! « Mais, de toute façon, les princes charmants n'existent pas… Regarde papa… Ou Alex. J'adore mon jumeau, mais je souhaite bien du courage à sa conquête actuelle ! » Tu souris. Alexander est clairement un goujat avec les demoiselles, tu ne t'es jamais privée de le lui dire clairement et cela a souvent été source de petites disputes entre vous. Mais le monde est ainsi. Enfant, on t'a lu des histoires de belles relations parfaites et magiques, mais cela n'est rien. Tu as grandi auprès d'un père qui n'a pas hésité à épouser trois femmes sous le même toit. Tu as vu que l'amour peut vite ce faner et disparaitre à jamais dans les yeux d'un homme. Alors, tu n'as jamais cru en l'amour, longtemps même cela t'a fait peur.
Mais toi aussi tu as le droit de gouter à cet éphémère sentiment qui pousse les hommes et les femmes à évoluer. Toi aussi, tu as le droit à ta part d’Amour. Toi aussi, tu veux ta part d’erreur.
« Je sais juste qu'avec lui, je me sens bien. J'ai l'impression d'être libérée d'un poids que je n'explique pas. » Les McBee sont des abimés de l'amour de toute façon, vous avez tous un problème avec ça. Pourquoi personne ne l'avoue dans votre famille ? C'est si difficile d'admettre que votre paternel avec ses moeurs étranges, vous a rendu réfractaires à toutes formes de passion ? Six gosses majeurs et vaccinés et pourtant aucun de vous n'a vécu de relations stables et normales et à tes yeux il ne faut pas chercher bien loin la raison.
Tu aimes ton père, mais plus tu grandis, plus tu te rends comptes de son égoïsme. Ta mère est heureuse, mais elle te semble vivre dans une cage dorée que tu acceptes de moins en moins. Tu aimerais tellement qu'elle refasse sa vie, qu'elle découvre de nouvelles choses loin de ton père.
Sapphire te ramène doucement à la réalité. Tu aimerais enfin avouer ce qui t'es arrivée après le décès de Sofia, mais tu ne peux pas lui en parler avant de l'avoir expliqué à Alexander. Ta petite soeur devra pour l'instant se contenter de vagues explications, surtout qu'entre Léandre et toi rien n'est encore définie, tu ne voudrais pas t'avancer ou te faire de fausses idées. « Il est français, je l'ai rencontré y a quelques années à Londres. On s'était perdu de vue, mais nous nous sommes retrouvés avant les vacances d'été et depuis les choses évoluent doucement. » C'est un résumé assez vrai, pourtant loin de la réalité aussi. Mais tu te vois mal dire à ta soeur, que tu as rencontré cet homme dans un bar alors que tu étais alcoolisée comme jamais, qu'il t'a hébergé pendant un mois il y a cinq ans. Que ce mois a été des plus ambigus pour toi et que la seule nuit où tu as partagé son lit tu as fui au réveil, complètement paniquée par tes sentiments. Si tu ne crois pas aux princes charmants, une telle histoire fait plus penser à un cauchemar qu'à un conte de fée. Non clairement, Sapphire n'est pas prête d'entendre cette version, ni même Alexander ! Celle-ci sera réservée qu'à Léandre et toi.
Tu poses ta tête sur l'épaule de ta soeur, délicatement afin de ne pas lui faire mal. « Et toi, Sapph ? On ne t'a jamais vu non plus aux bras de quelqu'un. Tu es jolie et intelligente, le mec à Sainte-Mangouste la dernière fois ne doit pas être le seul homme à t'avoir remarqué. Je ne te demande pas si tu as un copain, ça c'est à toi de me dire quand tu le voudras, je ne t'oblige à rien… mais je ne voudrais pas que tu passes à côté de choses importantes. J'ai sacrifié beaucoup de choses pour les études… Et à la veille de mon départ de l'université, je me demande si cela en valait le coup. » Ta voix est triste. Aujourd'hui, cela te semble facile de parler ouvertement à ta jeune soeur. Tu sais que si tu avais moins étudié et que tu avais fait plus attention, tu aurais remarqué le mal-être de Sofia, comme tu aurais pu empêcher Dolly de vivre la vie de Sofia par substitution … Tu te tournes vers Sapphire, souriante et désolée de tes tourments. « Je ne veux pas que tu ais des regrets plus tard, Sapph. » Et là tu ne parles pas seulement des garçons. Tu ne veux pas que Sapphire est la même vie estudiantine que toi.
- InvitéInvité
Re: i keep on falling... - coleen
Lun 19 Fév 2018 - 11:52
Wounded irish sisters ~
La jeune Lufkin posa ses mains sur celle de Coleen lorsqu'elle lui annonça qu'elle était amoureuse de quelqu'un. Je n'en avais aucune idée. Tu ne nous as jamais présenté qui que ce soit. Il doit être spécial pour toi. Un sourire fit de nouveau son apparition sur le visage pâle de la jeune sorcière. L'aînée se cala dans l'oreiller et regarda droit devant elle. Oh. C'est un bien grand mot ça. Spécial, je ne sais pas. Il est en tout cas loin de l'image de ces hommes de conte de fée. Sapphire tiqua à cette remarque sur les contes de fée. Sa sœur semblait sous-entendre qu'il était souhaitable que l'élu de son coeur ne soit pas parfait. Or c'était précisément l'image que la cadette se faisait de son futur amour. Elle savait qu'elle se préservait pour la bonne personne, car la parfaite personne est rare, elle valait donc la peine d'attendre. A quoi bon se contenter de quelqu'un qui n'était pas à la hauteur ? Une histoire d'amour, une belle, une vraie, n'était-elle pas censée être un conte de fée ? Mais, de toute façon, les princes charmants n'existent pas… Regarde papa… Ou Alex. J'adore mon jumeau, mais je souhaite bien du courage à sa conquête actuelle ! Certes. Sapphire n'allait pas contester les exemples donnés. Elle concéda le point à sa sœur et garda son désaccord au sujet des contes de fée pour elle. Après tout, Coleen était son aînée, elle devait mieux savoir de quoi elle parlait. Comme une enfant, elle écoutait sa maman ourse en silence.
Je sais juste qu'avec lui, je me sens bien. J'ai l'impression d'être libérée d'un poids que je n'explique pas. Cette dernière précision plut à la jeune architecte. A sa propre surprise, la phrase de Coleen fit écho en elle. Elle sourit car elle comprenait cette sensation. De légèreté, de liberté, d'évidence. Une dynamique qui avait toujours été le moteur de Sapphire, elle l'enfant farfadet, agile, curieuse, avide de savoir et de rêve, qui dormait dans les arbres pour mieux voir les étoiles ou qui essayait des acrobaties dans des cabanes improvisées. Une force de vie qu'elle avait l'impression d'avoir perdu ces dernières années, depuis que le chagrin et le froid désespoir avaient alourdi son coeur de nacre. Il était évident que Coleen avait traversé les mêmes tourments, aussi son aveu de liberté touchait sa cadette. Attendrie et curieuse, Sapphire plongea ses yeux bleus dans ceux de sa sœur pour lui demander comment elle avait rencontré ce mystérieux bienfaiteur. Il est français, je l'ai rencontré y a quelques années à Londres. On s'était perdu de vue, mais nous nous sommes retrouvés avant les vacances d'été et depuis les choses évoluent doucement. Peu d'informations au final mais cela ne dérangea pas Sapphire. Sa curiosité n'était pas celle de tout le monde, triviale, à la recherche de données précises, utiles pour les potins. Elle s'attachait à d'autres choses, parfois imperceptibles par les autres : les émotions, les détails inutiles, les éléments de magie. Elle savait que Coleen lui dirait les choses en temps voulu, à son rythme, et cela lui suffisait. Elle était la mieux placée pour respecter la pudeur des autres. Les quelques éléments donnés lui semblaient, dans son esprit féérique intérieur, déjà très romantiques. Le détail du Français rencontré à Londres l'amusa d'un délicieux chatouillis dans le ventre, et l'explication du temps qu'ils avaient pris pour se retrouver et se connaître lui semblait raisonnable et rassurante.
Coleen posa sa tête sur l'épaule de la blonde. Et toi, Sapph ? On ne t'a jamais vue non plus aux bras de quelqu'un. Tu es jolie et intelligente, le mec à Sainte-Mangouste la dernière fois ne doit pas être le seul homme à t'avoir remarqué. Avec une moue perplexe à l'évocation de leur dernière visite à Sainte-Mangouste, Sapphire décala son visage pour pouvoir jeter un regard incertain à Coleen. Moi ? Coleen, personne ne me remarque. Je ne dis pas ça tristement, c'est juste que je suis soit transparente soit la fille McBee -et nous savons bien ce que ça évoque dans l'esprit des gens- soit le rat de bibliothèque. Elle haussa les épaules, lentement. Pour être honnête je crois surtout que moi je ne remarque personne. Je ne fais pas attention aux autres. Sapphire était plus curieuse des gens autrefois, mais en grandissant elle avait fini par les trouver moins captivants que les livres. Comme elle déambulait perdue dans ses pensées la plupart du temps, elle ne voyait pas vraiment le monde qui l'entourait. Si des sorciers la « remarquaient », elle ne s'en rendait pas compte. Deux étudiants étaient sortis du lot ces dernières années, et Coleen n'en savait rien. Giuseppe, le Lufkin qui avait essayé de la manipuler, et Hermès, le Wright qui faisait secrètement battre son coeur. Seuls Sasha et Elia Muller étaient dans la confidence. A la connaissance de Coleen, un seul sorcier avait une place particulière auprès de Sapphire et c'était Sasha. Ce qui la laissait en général supposer qu'il était l'élu de son coeur... Pourquoi Sapphire ne parlait pas à son aînée de sa vie sentimentale ? Par honte. Honte de s'être laissée avoir par Giuseppe, et honte de ne pas savoir si Hermès ressentait la même chose qu'elle. Coleen n'était pas comme Sasha et Elia. Sapphire voulait avoir son admiration, son respect. Elle l'estimait tellement qu'elle n'osait pas lui parler de choses imparfaites, de nébuleuses.
Je ne te demande pas si tu as un copain, ça c'est à toi de me dire quand tu le voudras, je ne t'oblige à rien… mais je ne voudrais pas que tu passes à côté de choses importantes. J'ai sacrifié beaucoup de choses pour les études… Et à la veille de mon départ de l'université, je me demande si cela en valait le coup. La possibilité de ne pas lui parler immédiatement de ses tourments sentimentaux apaisa la jeune architecte. Elle remercia intérieurement sa grande sœur de lui accorder ce délai. La suite de son propos lui parla davantage. Lui parla terriblement. Ne pas passer à côté de sa vie. Ne pas s'enfermer à tout prix dans les études. Sapphire fut surprise de savoir que Coleen partageait ce sentiment. Elle qui était une étudiante exemplaire ? Elle, elle regrettait ? Je ne veux pas que tu ais des regrets plus tard, Sapph, ajouta tristement Coleen en se tournant vers elle. La sorcière prit un instant pour dévisager son aînée. Je ne pensais pas que tu dirais cela un jour. Tu n'es pas exactement celle que j'imaginais. Il n'y avait aucune déception ou contrariété dans sa voix. Elle avait l'impression de voir sa sœur pour la première fois. Sans son masque de contrôle, sans son piédestal. Et contrairement à ce qu'elle aurait cru, cette découverte lui réchauffait le coeur. Elle sourit doucement. Je sais ce que tu veux dire. J'ai beaucoup pensé à ça récemment.
Spontanément, bien que ses gestes étaient ralentis par la douleur, elle serra sa sœur contre elle. Elle se sentait brusquement émue par leur similitude. Sapphire et Coleen avaient toujours été dans la même maison, avaient toujours été les deux enfants studieuses de la famille, les deux les plus sages et concentrées sur leur réussite scolaire. Aujourd'hui elles avaient un autre point en commun : l'envie de vivre, l'envie de sortir de leur bulle de sérieux et de laisser passer les occasions. Le poids des responsabilités était devenu trop lourd pour elles, non parce qu'elles étaient faibles mais parce qu'elles étaient lasses de le porter. Elles aussi méritaient d'être heureuses. L'étreinte fut longue. Les yeux clos, Sapphire respirait l'odeur réconfortante des cheveux de sa sœur. Finalement, elle se redressa sur le lit et lâcha son aînée. Son minois de farfadet restait illuminé de joie et d'amour. Quel soulagement de se sentir comprise, sans avoir eu besoin de se confier. Ce que tu dis me fait beaucoup de bien. Je me suis toujours dédiée à mes études, parce que quelque part c'était normal, c'était mon rôle d'être parfaite à l'école et de réussir les diplômes un par un. Seulement je… Je crois que je ne continuerai pas après les M.A.G.I.C.s. Je ne veux plus étudier. J'ai envie d'entrer dans la vie active. Consciente de la bombe qu'elle venait de lâcher, la sorcière avait réduit le volume de sa voix en prononçant les dernières phrases. Elle, la lunaire bibliovore, l'élève modèle, la timide et passive Sapphire, voulait quitter l'université avant la fin ? C'était la première fois qu'elle énonçait sa décision à haute voix depuis qu'elle avait commencé à y réfléchir. Et cela, personne ne le savait. Coleen était la première à qui elle le confiait.
Je sais juste qu'avec lui, je me sens bien. J'ai l'impression d'être libérée d'un poids que je n'explique pas. Cette dernière précision plut à la jeune architecte. A sa propre surprise, la phrase de Coleen fit écho en elle. Elle sourit car elle comprenait cette sensation. De légèreté, de liberté, d'évidence. Une dynamique qui avait toujours été le moteur de Sapphire, elle l'enfant farfadet, agile, curieuse, avide de savoir et de rêve, qui dormait dans les arbres pour mieux voir les étoiles ou qui essayait des acrobaties dans des cabanes improvisées. Une force de vie qu'elle avait l'impression d'avoir perdu ces dernières années, depuis que le chagrin et le froid désespoir avaient alourdi son coeur de nacre. Il était évident que Coleen avait traversé les mêmes tourments, aussi son aveu de liberté touchait sa cadette. Attendrie et curieuse, Sapphire plongea ses yeux bleus dans ceux de sa sœur pour lui demander comment elle avait rencontré ce mystérieux bienfaiteur. Il est français, je l'ai rencontré y a quelques années à Londres. On s'était perdu de vue, mais nous nous sommes retrouvés avant les vacances d'été et depuis les choses évoluent doucement. Peu d'informations au final mais cela ne dérangea pas Sapphire. Sa curiosité n'était pas celle de tout le monde, triviale, à la recherche de données précises, utiles pour les potins. Elle s'attachait à d'autres choses, parfois imperceptibles par les autres : les émotions, les détails inutiles, les éléments de magie. Elle savait que Coleen lui dirait les choses en temps voulu, à son rythme, et cela lui suffisait. Elle était la mieux placée pour respecter la pudeur des autres. Les quelques éléments donnés lui semblaient, dans son esprit féérique intérieur, déjà très romantiques. Le détail du Français rencontré à Londres l'amusa d'un délicieux chatouillis dans le ventre, et l'explication du temps qu'ils avaient pris pour se retrouver et se connaître lui semblait raisonnable et rassurante.
Coleen posa sa tête sur l'épaule de la blonde. Et toi, Sapph ? On ne t'a jamais vue non plus aux bras de quelqu'un. Tu es jolie et intelligente, le mec à Sainte-Mangouste la dernière fois ne doit pas être le seul homme à t'avoir remarqué. Avec une moue perplexe à l'évocation de leur dernière visite à Sainte-Mangouste, Sapphire décala son visage pour pouvoir jeter un regard incertain à Coleen. Moi ? Coleen, personne ne me remarque. Je ne dis pas ça tristement, c'est juste que je suis soit transparente soit la fille McBee -et nous savons bien ce que ça évoque dans l'esprit des gens- soit le rat de bibliothèque. Elle haussa les épaules, lentement. Pour être honnête je crois surtout que moi je ne remarque personne. Je ne fais pas attention aux autres. Sapphire était plus curieuse des gens autrefois, mais en grandissant elle avait fini par les trouver moins captivants que les livres. Comme elle déambulait perdue dans ses pensées la plupart du temps, elle ne voyait pas vraiment le monde qui l'entourait. Si des sorciers la « remarquaient », elle ne s'en rendait pas compte. Deux étudiants étaient sortis du lot ces dernières années, et Coleen n'en savait rien. Giuseppe, le Lufkin qui avait essayé de la manipuler, et Hermès, le Wright qui faisait secrètement battre son coeur. Seuls Sasha et Elia Muller étaient dans la confidence. A la connaissance de Coleen, un seul sorcier avait une place particulière auprès de Sapphire et c'était Sasha. Ce qui la laissait en général supposer qu'il était l'élu de son coeur... Pourquoi Sapphire ne parlait pas à son aînée de sa vie sentimentale ? Par honte. Honte de s'être laissée avoir par Giuseppe, et honte de ne pas savoir si Hermès ressentait la même chose qu'elle. Coleen n'était pas comme Sasha et Elia. Sapphire voulait avoir son admiration, son respect. Elle l'estimait tellement qu'elle n'osait pas lui parler de choses imparfaites, de nébuleuses.
Je ne te demande pas si tu as un copain, ça c'est à toi de me dire quand tu le voudras, je ne t'oblige à rien… mais je ne voudrais pas que tu passes à côté de choses importantes. J'ai sacrifié beaucoup de choses pour les études… Et à la veille de mon départ de l'université, je me demande si cela en valait le coup. La possibilité de ne pas lui parler immédiatement de ses tourments sentimentaux apaisa la jeune architecte. Elle remercia intérieurement sa grande sœur de lui accorder ce délai. La suite de son propos lui parla davantage. Lui parla terriblement. Ne pas passer à côté de sa vie. Ne pas s'enfermer à tout prix dans les études. Sapphire fut surprise de savoir que Coleen partageait ce sentiment. Elle qui était une étudiante exemplaire ? Elle, elle regrettait ? Je ne veux pas que tu ais des regrets plus tard, Sapph, ajouta tristement Coleen en se tournant vers elle. La sorcière prit un instant pour dévisager son aînée. Je ne pensais pas que tu dirais cela un jour. Tu n'es pas exactement celle que j'imaginais. Il n'y avait aucune déception ou contrariété dans sa voix. Elle avait l'impression de voir sa sœur pour la première fois. Sans son masque de contrôle, sans son piédestal. Et contrairement à ce qu'elle aurait cru, cette découverte lui réchauffait le coeur. Elle sourit doucement. Je sais ce que tu veux dire. J'ai beaucoup pensé à ça récemment.
Spontanément, bien que ses gestes étaient ralentis par la douleur, elle serra sa sœur contre elle. Elle se sentait brusquement émue par leur similitude. Sapphire et Coleen avaient toujours été dans la même maison, avaient toujours été les deux enfants studieuses de la famille, les deux les plus sages et concentrées sur leur réussite scolaire. Aujourd'hui elles avaient un autre point en commun : l'envie de vivre, l'envie de sortir de leur bulle de sérieux et de laisser passer les occasions. Le poids des responsabilités était devenu trop lourd pour elles, non parce qu'elles étaient faibles mais parce qu'elles étaient lasses de le porter. Elles aussi méritaient d'être heureuses. L'étreinte fut longue. Les yeux clos, Sapphire respirait l'odeur réconfortante des cheveux de sa sœur. Finalement, elle se redressa sur le lit et lâcha son aînée. Son minois de farfadet restait illuminé de joie et d'amour. Quel soulagement de se sentir comprise, sans avoir eu besoin de se confier. Ce que tu dis me fait beaucoup de bien. Je me suis toujours dédiée à mes études, parce que quelque part c'était normal, c'était mon rôle d'être parfaite à l'école et de réussir les diplômes un par un. Seulement je… Je crois que je ne continuerai pas après les M.A.G.I.C.s. Je ne veux plus étudier. J'ai envie d'entrer dans la vie active. Consciente de la bombe qu'elle venait de lâcher, la sorcière avait réduit le volume de sa voix en prononçant les dernières phrases. Elle, la lunaire bibliovore, l'élève modèle, la timide et passive Sapphire, voulait quitter l'université avant la fin ? C'était la première fois qu'elle énonçait sa décision à haute voix depuis qu'elle avait commencé à y réfléchir. Et cela, personne ne le savait. Coleen était la première à qui elle le confiait.
- InvitéInvité
Re: i keep on falling... - coleen
Lun 5 Mar 2018 - 1:11
i keep on falling..
Sapphire & Coleen
Sapphire & Coleen
S'il a bien une chose dont tu es sûre c'est que l'homme parfait n'existe pas. Et même s'il existait, cela t'ennuierait au plus au point. Tu essaies d'être toi-même parfaite dans tout ce que tu entreprends, mais tu sais pertinemment que tu es pleine de défauts. Et c'est justement les défauts qui font aussi le charme d'une personne. Léandre ne sera heureusement jamais parfait, il semble même être le parfait opposé de toi ! Et pourtant, il est à la fois très proche de ton frère et de toi, cela n'est pas le fruit du hasard à tes yeux. À la mort de Sofia, il a éclairé un sombre chemin et il t'a permis de revenir d'un endroit bien trop sombre et triste. Tu lui dois tellement, tu n'es même pas sûre qu'il sache à quel point il t'a sauvé cet été là. Il t'a permis de respirer à nouveau. Et quand tu l'as brutalement abandonné, une enclume invisible a fini par t'accompagner. Grossissant d'année en année, le poids de ta lâcheté et de ta culpabilité semble s'être enfin s'envolé. Tu es désormais plus sereine que jamais. Et cela te fait un bien fou.
Et pourtant, il a toujours en toi cette part de doute. Elle ne te quittera pas tant que tu n'auras pas fait tes propres expériences. Tu as cette peur au fond de toi, depuis bien longtemps... celle de faire échec amoureux sur échec, sans te rendre compte que cela peut blesser certains. Sans même réaliser que des personnes s'enferment dans une douce et belle cage dorée... L'idée de finir ta vie comme ta mère t'angoisse, c'est un fait. Mais, à l'aube de ta nouvelle vie de femme, tu te sens prête à tenter le coup.
Saphhire semble étonnée par ta question, elle se tourne vers toi perplexe. Tu n'es cependant pas d'accord avec ton farfadet. Non, elle n'est pas transparente, elle ne l'a jamais été à tes yeux. Mais tu comprends son désarroi. Se faire une place dans ta famille est compliquée. Alexander et toi, vous avez toujours étés les jumeaux acharnés de travail, qui accumulaient les bonnes notes, Sofia était la star de Quidditch et après il y avait Sapphire. Comment se faire une place, quand les ainés avaient déjà brillé avant elle ? Dolly et Maxence, arrivés bien plus tard, avait eu le même problème. Les rumeurs, sur votre famille, s'étaient pourtant calmées en arrivant à l'université. Les étudiants étant plus matures qu'à Poudlard, mais au décès de Sofia et plus récemment avec l'accident de Dolly, on ne vous voyait à nouveau que comme la famille aux moeurs étranges.
Toute ton enfance, tu avais entendu les remarques plus déplacées les unes que les autres et désormais tu ne t'en préoccupais plus, grâce à Alexander. Frère de sang, frère de ventre, il t'a toujours protégé de tout cela. Alors, oui, tu comprenais parfaitement bien ce que ta jeune soeur sous-entend. Sapphire et toi n'êtes pas aussi à l'aise qu'Alexander, du coup, les étudiants ont tendance à ne pas vous parler et cela ne te dérange pas, au contraire. Mais tu ne pouvais pas imaginer que personne n'ait remarqué TA Sapphire. Un rat de bibliothèque, certes, mais une douceur et des passions dans de nombreux domaines qui rendent ta soeur magnifique à tes yeux. Sapphire est une perle rare, un diamant brute qui n'attend qu'à montrer son éclat. Elle ne le réalise pas. Tu te gardes cependant de lui dire, ne voulant pas la mettre mal à l'aise. « Je sais... Mais cela commence à se calmer. » Oui, mais jusqu'à quand ? Combien de temps allez-vous devoir encore subir le choix de votre paternel ? Tu soupires, mais c'est un sourire rassurant et encourageant que tu adresses à ta soeur.
Tu la vois hausser les épaules et poursuivre son explication. Son raisonnement est logique, tu l'as vu ces dernières années se murer et s'éloigner des autres. Sapphire a toujours été dans sa bulle, mais au décès de Sofia, elle s'est carrément retranchée dans son univers. Vous avez tous changés cette année là. « Si tu n'as remarqué personne, c'est que personne n'en valait la peine. » Et cela n'est pas plus mal, cela lui a permis d'éviter les hommes lourds. Ton sourire s'élargit et tu poursuis, il est de ton devoir de soeur de rassurer ton petit farfadet. « Sinon, cette personne aurait forcément capté ton attention. Cela prendra le temps qu'il faudra, ce n'est pas grave, mais cela arrivera forcément. » Tu l'espères au plus profond de toi. Vous, les McBee, véritables allergiques à l'Amour, tu ne souhaites que le bonheur aux tiens et qu'ils connaissent cette sensation à la fois étrange et magnifique qui t'accompagne depuis quelques mois.
« Tu n'es pas exactement celle que j'imaginais. »
Bien qu'il n'y ait pas de déception dans la voix de ta jeune soeur, ses mots te blessent. Oui, tu as longtemps montré le bon côté, tu t'es longtemps mentie à toi-même et aux tiens et tu en paies désormais les conséquences. Pourtant, tu ne t'attendais pas à une telle remarque de ton farfadet. Vas-tu perdre Sapphire à cause de cela ? Tu es soudainement prise de doute et angoissée à l'idée de décevoir ta soeur, tu te redresses en entendant la suite de sa réponse.
Hein ?
Comment ça ?!
Sous le coup de la surprise, tu mets quelques secondes avant de réaliser qu'ellet'a prise dans ses bras et te sert contre toi. Cette étreinte est rassurante, tu comprends qu'elle n'est pas déçue, mais soulagée. Tu ignores pourquoi cette annonce à cet effet sur ta soeur mais, son contact t'apaise, effaçant en même temps tes récents doutes. Tu te laisses bercée par ta jeune soeur, plusieurs minutes, avant qu'elle finisse de se dégager. Elle te fait désormais face et son visage semble illuminé. Tu ne te comprends pas ce que tu as pu dire pour que ta soeur soit dans cet état. Tu t'apprêtes à ouvrir la bouche pour questionner ta soeur, mais celle-ci te devance, lâchant à son tour sa grande nouvelle. « Si je m'attendais à ça ! » Sapphire a toujours eu le nez dans un bouquin, tu t'attendais vraiment à ce qu'elle suive la même voix qu'Alex et toi. Mais, tu es heureuse de voir qu'elle veut aussi se faire son propre chemin.
Ainsi vous allez entrer dans le monde du travail ensemble. Tu souris à ta soeur et la prend par la main. « Tu n'as pas pris cette décision à la légère, je te connais. Alors, si tu te sens prête, je ne peux que de dire de foncer. » Tu t'imagines que Sapphire a dû tourner des semaines durant dans son lit, avant de se décider. Jamais cette éventualité avait été évoquée, vous ne devez pas être nombreux dans la confidence et tu es heureuse de voir qu'elle te fait suffisamment confiance pour te l'annoncer. « Tu as déjà des pistes sur ce que tu comptes faire ? Est-ce que tu vas repartir à Dublin? » Egoïstement, tu aimerais que Sapphire te suivent à Londres, mais cette décision ne t'appartiens pas. Après plus de vingt ans à quasiment la voir tous les jours, tu sais que cela ne sera bientôt plus le cas et que ton entrée dans la vie active sera difficile dans un premier temps. « Je suis contente que tu m'en aies parlé, mon petit farfadet. » Tu replaces une nouvelle fois une mèche de cheveux derrière son oreille, un large sourire aux lèvres, tu déposes un doux baiser sur le front de ta petite soeur.
|
|