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Une vie de chien [Abione]
Sam 28 Avr 2018 - 15:16
Il pleut sur Hungcalf, l'automne est arrivée depuis bien longtemps. L'hiver se rapproche de plus en plus. Tu les entends parler de noël en s'amusant, ça t' ennuies. Tu les entends évoquer leur futures vacances. Tu es là, amère, à les écouter sans le vouloir. Ils sont partout, au château, peu importe où tu es, il y a toujours des bavardages. Tu as essayé de rester plus longtemps dans la salle commune de ta maison. Par défi pour toi mais aussi pour donner tort à Malcom. Ton ex, lui qui t'a jeté sans ménagement. Comme l'on jette une chaussette trouée. Vous êtes sortis ensemble un peu plus d'un mois. De fin septembre à la mi-novembre. Il est là avec ses amis. Tu ne peux t'empêcher de croiser son regard. T'as envie de chialer, t'as envie de l'étriper, de vomir. Mais tu ne peux pas, tu dois rester forte. Ne rien montrer. Pas à eux. Ces élèves qui te regarde en coin. Ils doivent bien rire de toi quand tu n'es pas là. Tu as cru qu'il t'aimait. Il a tout fait pour t'avoir. Tu t'es ennivrées de ses belles paroles. T'es tombée dans le panneau Dione. Tu te sentais bien avec lui. Et puis il a commencé à être insistant. De plus en plus au fil des semaines. Tu n'as jamais cédé à ses avances. Pour toi c'était encore trop tôt. Tu voulais prendre le temps. Et puis il y avait toutes ses filles qui tournaient autour de lui, ça te rendait malade. Votre histoire s'est achevée, dans tes cris, dans tes pleurs. Tu pensais qu'il t'aimait, tu n'étais qu'un trophée. Un nom à mettre de plus, sur une liste bien grande. Un nom qu'il n'a pas pu mettre, parce qu'il t'a abandonné avant. Comme tous les autres avant lui.
Tu quittes la salle sans un regard derrière toi, tu ne supportes plus de les voir. Qui donc pourrait s'inquiéter pour toi ? Qui donc se dirait « c'est bizarre, Dione n'est plus là ». Tu crois que t'es insignifiante à leur yeux. Que tu n'es rien.
Tu avances sous la pluie et tes pas te mènent à l'étang. L'endroit est calme. Tu t'asseois sur le sol mouillé. Tu t'en fiches de salir ta robe de sorcière. Les yeux dans le vague, tu te laisse enfin aller à tes émotions. Peut être que quelques minutes sont passé, peut être des heures, tu ne sais pas et tu t'en fiches.
Tu quittes la salle sans un regard derrière toi, tu ne supportes plus de les voir. Qui donc pourrait s'inquiéter pour toi ? Qui donc se dirait « c'est bizarre, Dione n'est plus là ». Tu crois que t'es insignifiante à leur yeux. Que tu n'es rien.
Tu avances sous la pluie et tes pas te mènent à l'étang. L'endroit est calme. Tu t'asseois sur le sol mouillé. Tu t'en fiches de salir ta robe de sorcière. Les yeux dans le vague, tu te laisse enfin aller à tes émotions. Peut être que quelques minutes sont passé, peut être des heures, tu ne sais pas et tu t'en fiches.
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Re: Une vie de chien [Abione]
Sam 28 Avr 2018 - 22:23
Le temps était pluvieux aujourd'hui. J'attendais cette météo depuis des jours pour mon cours de botanique. Je devais aller chercher une fleur qui poussait en haut d'un arbre spécifique mais par temps proche de la pluie. C'était parfait maintenant et ainsi, munie de mes outils, je me rendais à l'extérieur de l'université pour chercher l'arbre en question pour ma petite fleur. C'est non loin de l'étang que je trouvais mon bonheur. Habituée à faire un peu d'acrobatie, je grimpais dans le premier arbre, plus ou moins agile, pour atteindre ce que je cherchais. Lorsque les branches devenaient plus fines non loin du sommet, je cessais mon ascension pour chercher dans les feuillages. Après une fouille minutieuse je trouvais enfin mon précieux. Évidemment c'était hors de portée avec ma toute petite taille. Je râlais un peu et essayais de trouver une solution pour atteindre ma fleur. Je me plaçais stratégiquement sur une branche et je tendais mon corps à son maximum pour parvenir à attraper mon butin, sans succès. Je pouvais la frôler du bout des doigts. Sous l'effort, je plissais les yeux et tirais la langue, comme si ça allait me faire gagner le petit centimètre qui me manquait. Mais la branche sur laquelle je me trouvais craquait sous mon petit poids. Je me rattrapais in-extremis sur un bois qui passait heureusement par-là, d'un arbre juste à côté du mien. Suspendue à bout de bras dans le vide je retenais un petit moment de panique. Si je tombais c'était certain que j'allais me briser les os. Tout en réfléchissant, je soupirais, las.
- Ça ne peut pas être pire je crois.
Comme si elle m'avait entendue, la pluie arrivait alors, fine et bien mouillée, pour me détremper rapidement. Je plissais les yeux en regardant le ciel.
- A l'évidence… si.
Je laissais la pluie tomber sur moi quelques instants avant de bander mes petits muscles pour réussir tant bien que mal à me hisser à la branche. Mais puisque j'étais remontée sur le deuxième arbre, je perdais ma fleur de vue. Et merde… Je soupirai profondément en baissant mon regard au sol. C'est comme ça que je remarquais la présence d'une femme qui passait par là. intriguée, je l'observais en réalisant que je la connaissais, c'était une Ethelred. Dione Reigler si ma mémoire était bonne. Je ne lui avais jamais parlé, mais j'entendais énormément de ragots sur elle, surtout ces derniers temps. Une rupture je crois. Pour autant, je ne la jugeais pas et ce qu'elle vivait m'indifférait, ce n'était pas mes affaires. Reportant mon attention sur ma fleur, c'est alors que je la voyais s'arrêter devant l'étang et se laisser aller à son désespoir.
Moi-même sensible et émotive, je n'arrivais pas à rester indifférente. Je laissais donc tomber ma fleur pour observer la jeune femme sur mon perchoir. J'avais envie de l'aider, sa peine faisait la mienne, d'autant plus qu'elle appartenait à la même maison que moi. Jusqu'à maintenant je ne m'étais jamais vraiment rapprochée d'un autre Ethelred. Pourtant, j'avais l'intime conviction que si j'allais à sa rencontre maintenant elle allait m'envoyer sur les roses. C'était peut-être mon esprit et ma timidité qui déformait la réalité, pourtant cette conviction m'empêchait d'aller l'aider aussi rapidement que je l'aurai souhaité. Aussi silencieuse que possible, je descendais de mon trône pour atterrir tant bien que mal à côté du tronc, à l’abri du regard de la jeune femme. Je réfléchissais rapidement en me mordant la lèvre, hésitante.
Si je faisais ce que j'avais envie de faire, je savais que j'allais peut-être abuser de sa confiance, et ça, elle pourrait m'en vouloir profondément, à juste titre en plus. Pourtant, j'avais vraiment envie de l'aider, mais je désespérais de savoir comment.
Mon empathie prenait alors le dessus et je me laissais me transformer sous ma forme Animagus. Par instinct, je me secouais pour réduire l'eau que j'avais déjà reçue comme humaine. L'avantage de se transformer en chien c'était qu'évacuer l'eau était plus simple sur des poils que sur des habits.
En me léchant le museau, j'approchais de la jeune femme tranquillement. Pour qu'elle me remarque sans lui faire peur, je poussais un gros soupir tout en laissant échapper un petit couinement. Lorsqu'elle levait les yeux sur moi, je m'asseyais, la tête penchée sur la droite. Contente pourtant de constater que je n'étais pas immédiatement chassée, je laissais le bout de ma queue remuer timidement, montrant ma petite joie.
- Ça ne peut pas être pire je crois.
Comme si elle m'avait entendue, la pluie arrivait alors, fine et bien mouillée, pour me détremper rapidement. Je plissais les yeux en regardant le ciel.
- A l'évidence… si.
Je laissais la pluie tomber sur moi quelques instants avant de bander mes petits muscles pour réussir tant bien que mal à me hisser à la branche. Mais puisque j'étais remontée sur le deuxième arbre, je perdais ma fleur de vue. Et merde… Je soupirai profondément en baissant mon regard au sol. C'est comme ça que je remarquais la présence d'une femme qui passait par là. intriguée, je l'observais en réalisant que je la connaissais, c'était une Ethelred. Dione Reigler si ma mémoire était bonne. Je ne lui avais jamais parlé, mais j'entendais énormément de ragots sur elle, surtout ces derniers temps. Une rupture je crois. Pour autant, je ne la jugeais pas et ce qu'elle vivait m'indifférait, ce n'était pas mes affaires. Reportant mon attention sur ma fleur, c'est alors que je la voyais s'arrêter devant l'étang et se laisser aller à son désespoir.
Moi-même sensible et émotive, je n'arrivais pas à rester indifférente. Je laissais donc tomber ma fleur pour observer la jeune femme sur mon perchoir. J'avais envie de l'aider, sa peine faisait la mienne, d'autant plus qu'elle appartenait à la même maison que moi. Jusqu'à maintenant je ne m'étais jamais vraiment rapprochée d'un autre Ethelred. Pourtant, j'avais l'intime conviction que si j'allais à sa rencontre maintenant elle allait m'envoyer sur les roses. C'était peut-être mon esprit et ma timidité qui déformait la réalité, pourtant cette conviction m'empêchait d'aller l'aider aussi rapidement que je l'aurai souhaité. Aussi silencieuse que possible, je descendais de mon trône pour atterrir tant bien que mal à côté du tronc, à l’abri du regard de la jeune femme. Je réfléchissais rapidement en me mordant la lèvre, hésitante.
Si je faisais ce que j'avais envie de faire, je savais que j'allais peut-être abuser de sa confiance, et ça, elle pourrait m'en vouloir profondément, à juste titre en plus. Pourtant, j'avais vraiment envie de l'aider, mais je désespérais de savoir comment.
Mon empathie prenait alors le dessus et je me laissais me transformer sous ma forme Animagus. Par instinct, je me secouais pour réduire l'eau que j'avais déjà reçue comme humaine. L'avantage de se transformer en chien c'était qu'évacuer l'eau était plus simple sur des poils que sur des habits.
En me léchant le museau, j'approchais de la jeune femme tranquillement. Pour qu'elle me remarque sans lui faire peur, je poussais un gros soupir tout en laissant échapper un petit couinement. Lorsqu'elle levait les yeux sur moi, je m'asseyais, la tête penchée sur la droite. Contente pourtant de constater que je n'étais pas immédiatement chassée, je laissais le bout de ma queue remuer timidement, montrant ma petite joie.
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Re: Une vie de chien [Abione]
Dim 29 Avr 2018 - 16:04
Le chien est là devant toi, ses couinements de joies font apparaître un sourire sur ton visage. Tu préfères les animaux aux humains. Ils ont cette sincérité que tes semblables n'ont pas. Tu lui caresse avec douceur le haut de sa tête. Tes doigts glissent avec douceur sur son pelage humide. Tu ne sais pas ce qu'il fait ici et d'où il vient. Ça t'es bien égal, tout ce que tu sais, c'est qu'il t'arrive à te détacher un sourire.
- Tu as de la chance mon beau d'être toi.
Ta voix est remplit d'une grande tristesse quand tu lui dis ça. Il ne te répondra pas, ou alors par des aboiements. Mais tu sens que tu as besoin de te confier. Tu as besoin de vider ton sac. Tu gardes tellement de choses en toi.
- Comment j'ai pu me faire avoir ?
Tu en veux à Malcom de t'avoir fait espérer et de t'avoir abandonné. Mais tu t'en veux encore plus à toi-même, pour être tombée dans le panneau. Ce n'est pas la première fois que ça t'arrive, c'est bien ça le pire.
- C'est toujours pareil avec les mecs. Ils sont là avec leurs belles paroles et leurs promesses qu'il ne tiennent pas. J'ai cru qu'il m'aimait, mais ce ne n'était que du vide. C'était que de la poudre aux yeux.
Tu n'as pas été tendre avec lui non plus. Reconnais le. Le nombre de fois où tu lui a piqué une crise de jalousie, parce qu'il allait voir ses amis et qu'il y avait d'autres filles, ça te mettais les nerfs en pelotes. Il t'a quitté, mais il n'est pas le seul fautif dans l'histoire.
- Et toutes ces filles qui lui tournaient autour quand on était ensemble. Je les ai bien grillée avec leur sourires de midinettes. Et c'est moi qui suis trop « à cran », c'est moi qui voit le mal partout ?
Tes larmes glissent sur tes joues. Tu n'arrives pas à te contrôler. Mais au moins avec la pluie, ça ne se verra pas.
- Ces filles, toutes plus belles, plus intelligentes, plus drôles que moi.
Tu les jalouse et les envies. Ses filles que tu vois comme anges, alors que ton propre reflet dans le miroir t'envoie l'image d'un monstre hideux.
- Pourquoi ils sont si horribles ? Ils finissent tous par m'abandonner un jour où l'autre. Mes parents, lui, Archie...
Ça lui fait un pincement au coeur, quand elle évoque Archie.
- Je suis une idiote qui se fait avoir par le premier Don Juan venu et je suis une idiote qui doit t'ennuyer avec toutes mes histoires mon beau.
Tu sens pourtant que tu n'as pas fini de te confier entièrement. Il y a tant d'émotions enfouies en toi. Tant de choses que tu gardes pour toi. Jusqu'à ce que tu n'en puisse plus.
- Tu as de la chance mon beau d'être toi.
Ta voix est remplit d'une grande tristesse quand tu lui dis ça. Il ne te répondra pas, ou alors par des aboiements. Mais tu sens que tu as besoin de te confier. Tu as besoin de vider ton sac. Tu gardes tellement de choses en toi.
- Comment j'ai pu me faire avoir ?
Tu en veux à Malcom de t'avoir fait espérer et de t'avoir abandonné. Mais tu t'en veux encore plus à toi-même, pour être tombée dans le panneau. Ce n'est pas la première fois que ça t'arrive, c'est bien ça le pire.
- C'est toujours pareil avec les mecs. Ils sont là avec leurs belles paroles et leurs promesses qu'il ne tiennent pas. J'ai cru qu'il m'aimait, mais ce ne n'était que du vide. C'était que de la poudre aux yeux.
Tu n'as pas été tendre avec lui non plus. Reconnais le. Le nombre de fois où tu lui a piqué une crise de jalousie, parce qu'il allait voir ses amis et qu'il y avait d'autres filles, ça te mettais les nerfs en pelotes. Il t'a quitté, mais il n'est pas le seul fautif dans l'histoire.
- Et toutes ces filles qui lui tournaient autour quand on était ensemble. Je les ai bien grillée avec leur sourires de midinettes. Et c'est moi qui suis trop « à cran », c'est moi qui voit le mal partout ?
Tes larmes glissent sur tes joues. Tu n'arrives pas à te contrôler. Mais au moins avec la pluie, ça ne se verra pas.
- Ces filles, toutes plus belles, plus intelligentes, plus drôles que moi.
Tu les jalouse et les envies. Ses filles que tu vois comme anges, alors que ton propre reflet dans le miroir t'envoie l'image d'un monstre hideux.
- Pourquoi ils sont si horribles ? Ils finissent tous par m'abandonner un jour où l'autre. Mes parents, lui, Archie...
Ça lui fait un pincement au coeur, quand elle évoque Archie.
- Je suis une idiote qui se fait avoir par le premier Don Juan venu et je suis une idiote qui doit t'ennuyer avec toutes mes histoires mon beau.
Tu sens pourtant que tu n'as pas fini de te confier entièrement. Il y a tant d'émotions enfouies en toi. Tant de choses que tu gardes pour toi. Jusqu'à ce que tu n'en puisse plus.
- InvitéInvité
Re: Une vie de chien [Abione]
Dim 29 Avr 2018 - 17:07
Même si je n'aimais pas trop ça je la laissait me grattouiller la tête. Ça devait être une déformation parce que je savais qu'il ne faut pas faire ça sur les vrais chiens. C'est un signe de dominance et de supériorité, par ailleurs, la plupart des chiens à oreilles droites, comme moi, couchent les oreilles lorsqu'une main est levée au-dessus de leur tête, même doucement. C'est donc ce que je faisais sans trop m'en rendre compte mais je ne fuyais pas les caresses.
Mes oreilles partirent en arrière lorsqu'elle parlait de moi au masculin. Non mais j'avais vraiment la tête d'un mâle ? Enfin qu'importe, je la laissais se confier à moi, même si j'avais l'impression de trahir sa confiance sous cette forme. Pourtant, elle semblait aussi réussir à vider son sac depuis que je m'étais présentée, donc j'ignorais si ce que je faisais était bien ou mal. Après tout ce n'était pas une personne avec qui je parlais beaucoup, jamais même. Ni avec qui j'allais avoir un lien supposé. Après tout, voilà sept ans que j'étais ici et nous n'avions échangé que des politesses. Pourquoi ça changerait ?
Je restais silencieuse à ses côtés, la queue ayant cessé de battre l'air. Comme si je comprenais sa peine, ce qui était le cas. Je restais néanmoins assise sans prendre le risque de me coucher. Ma timidité et ma méfiance ne se tarissaient pas lorsque j'étais Animagus, bien au contraire, c'était même pire. Néanmoins, lorsqu'elle se rabaissait, prétendant être moins belle et moins drôle que d'autres femmes, je grognais un peu. Je n'étais pas moi-même friande des compliments et je n'étais de loin pas une personne narcissique, pourtant se dénigrer n'était pas sain.
Quoiqu'il en soit, tout ce qu'elle racontait m'encourageait dans la voie dans la quelle je m'étais engagée, c'était à dire, rester célibataire. Les peines de cœur c'était très peu pour moi, je n'avais pas envie de consacrer mon temps à ça, je préférais largement me perdre dans les recherches sur les dragons. C'était beaucoup moins douloureux, la preuve. Cela dit, la dragonologie était certes dangereuse, pour le moment je n'avais jamais eu de problème et ma peau était totalement immaculée.
Je restais donc sage à côté de la jeune femme en essayant d'apporter mon soutien sous cette forme. Pour lui signifier qu'elle ne m'embêtait pas je venais frotter ma tête contre son épaule avant de me redresser et de m'ébrouer pour retirer l'eau de mon pelage, en éclaboussant Dione au passage, évidemment. J'en profitais pour m'étirer et bailler.
Même si je gardais mon esprit humain sous cette forme, je me sentais souvent bien plus animal. Ainsi, j'imitais le comportement des chiens et des loups que j'avais côtoyé, soit sous ma forme normale, soit sous celle-ci. Ça m'avait permis de mieux comprendre ses animaux et les imiter me plaisait. Ça permettait d'endormir certaine méfiance, preuve en est avec ma consœur Ethelred.
Mes oreilles partirent en arrière lorsqu'elle parlait de moi au masculin. Non mais j'avais vraiment la tête d'un mâle ? Enfin qu'importe, je la laissais se confier à moi, même si j'avais l'impression de trahir sa confiance sous cette forme. Pourtant, elle semblait aussi réussir à vider son sac depuis que je m'étais présentée, donc j'ignorais si ce que je faisais était bien ou mal. Après tout ce n'était pas une personne avec qui je parlais beaucoup, jamais même. Ni avec qui j'allais avoir un lien supposé. Après tout, voilà sept ans que j'étais ici et nous n'avions échangé que des politesses. Pourquoi ça changerait ?
Je restais silencieuse à ses côtés, la queue ayant cessé de battre l'air. Comme si je comprenais sa peine, ce qui était le cas. Je restais néanmoins assise sans prendre le risque de me coucher. Ma timidité et ma méfiance ne se tarissaient pas lorsque j'étais Animagus, bien au contraire, c'était même pire. Néanmoins, lorsqu'elle se rabaissait, prétendant être moins belle et moins drôle que d'autres femmes, je grognais un peu. Je n'étais pas moi-même friande des compliments et je n'étais de loin pas une personne narcissique, pourtant se dénigrer n'était pas sain.
Quoiqu'il en soit, tout ce qu'elle racontait m'encourageait dans la voie dans la quelle je m'étais engagée, c'était à dire, rester célibataire. Les peines de cœur c'était très peu pour moi, je n'avais pas envie de consacrer mon temps à ça, je préférais largement me perdre dans les recherches sur les dragons. C'était beaucoup moins douloureux, la preuve. Cela dit, la dragonologie était certes dangereuse, pour le moment je n'avais jamais eu de problème et ma peau était totalement immaculée.
Je restais donc sage à côté de la jeune femme en essayant d'apporter mon soutien sous cette forme. Pour lui signifier qu'elle ne m'embêtait pas je venais frotter ma tête contre son épaule avant de me redresser et de m'ébrouer pour retirer l'eau de mon pelage, en éclaboussant Dione au passage, évidemment. J'en profitais pour m'étirer et bailler.
Même si je gardais mon esprit humain sous cette forme, je me sentais souvent bien plus animal. Ainsi, j'imitais le comportement des chiens et des loups que j'avais côtoyé, soit sous ma forme normale, soit sous celle-ci. Ça m'avait permis de mieux comprendre ses animaux et les imiter me plaisait. Ça permettait d'endormir certaine méfiance, preuve en est avec ma consœur Ethelred.
- InvitéInvité
Re: Une vie de chien [Abione]
Mar 15 Mai 2018 - 2:14
Tu vides ton sac auprès de l'animal. Le fait qu'il ne soit pas humain, te permet de t'ouvrir. A qui donc tu pourrais te confier sinon ? Tu as tant de mauvaises choses que tu ressasses sans cesse en toi. Des pensées qui tournent en boucles. Le chien grogne quand tu te dénigres. Pourtant, dans ta tête tu as raison de le faire. Tu te trouves bien trop douce encore vis à vis de toi.
- Malheureusement c'est un constat, une réalité. Il y a tant de filles qui ont plus que moi ici. Elles arrivent à être sociable. Je n'y arrive pas, c'est plus fort que moi. J'ai essayé pourtant. Quand j'essaye d'aller en soirée, je ressemble au pot de fleur qu'on ne voit pas.
Tout en parlant, tu caresses le chien. Tu aurais bien aimé être à sa place. Peut être que tu n'étais pas faites pour être une humaine ?
- Si tous m'abandonne c'est qu'il doit bien avoir une raison ?
Elle craque et se laisse aller à pleurer. Ouvrir les vannes, elle en a pas l'habitude.
- Et quand il y en qui arrive à me supporter, je fais tout pour détruire notre relation. Je suis une tarée. Folle à enfermer à Azkaban. Je devrais y être là en ce moment et non en cours.
Tu repenses à Archie. Au geste que tu as commis contre lui et qui te hantes sans cesse. Comment pourrais tu oser le regarder à nouveau dans les yeux ? Après ça ! Tu as agis comme une idiote ? Comment pouvais tu croire qu'il y avait plus qu'un sentiment fraternel entre vous ? Comment ?
- Je ne suis pas une fille bien.
La pluie commence à tomber averse. Tu va finir trempée. Qu'importe ça t'es bien égal. Que tu te chopes la crève du siècle, tu t'en fiches royalement. Pourtant tu devrais penser à ceux qui tienne à toi. A Sammy, que tu as retrouvé. À Niamh avec qui vous vous ressemblez. À Ther, l'une de tes rares amies. Il y a sans doute d'autres personnes que tu ne vois pas et qui ne te veulent pas du mal. Pourquoi est-ce que tu penses à ceux qui n'en valent pas la peine ? Pourquoi est-ce que tu vois le verre à moitié vide et non à moitié plein ?
- Malheureusement c'est un constat, une réalité. Il y a tant de filles qui ont plus que moi ici. Elles arrivent à être sociable. Je n'y arrive pas, c'est plus fort que moi. J'ai essayé pourtant. Quand j'essaye d'aller en soirée, je ressemble au pot de fleur qu'on ne voit pas.
Tout en parlant, tu caresses le chien. Tu aurais bien aimé être à sa place. Peut être que tu n'étais pas faites pour être une humaine ?
- Si tous m'abandonne c'est qu'il doit bien avoir une raison ?
Elle craque et se laisse aller à pleurer. Ouvrir les vannes, elle en a pas l'habitude.
- Et quand il y en qui arrive à me supporter, je fais tout pour détruire notre relation. Je suis une tarée. Folle à enfermer à Azkaban. Je devrais y être là en ce moment et non en cours.
Tu repenses à Archie. Au geste que tu as commis contre lui et qui te hantes sans cesse. Comment pourrais tu oser le regarder à nouveau dans les yeux ? Après ça ! Tu as agis comme une idiote ? Comment pouvais tu croire qu'il y avait plus qu'un sentiment fraternel entre vous ? Comment ?
- Je ne suis pas une fille bien.
La pluie commence à tomber averse. Tu va finir trempée. Qu'importe ça t'es bien égal. Que tu te chopes la crève du siècle, tu t'en fiches royalement. Pourtant tu devrais penser à ceux qui tienne à toi. A Sammy, que tu as retrouvé. À Niamh avec qui vous vous ressemblez. À Ther, l'une de tes rares amies. Il y a sans doute d'autres personnes que tu ne vois pas et qui ne te veulent pas du mal. Pourquoi est-ce que tu penses à ceux qui n'en valent pas la peine ? Pourquoi est-ce que tu vois le verre à moitié vide et non à moitié plein ?
- InvitéInvité
Re: Une vie de chien [Abione]
Mar 15 Mai 2018 - 10:30
Debout à côté de la jeune femme qui se confiait et vidait son sac, je ne pouvais rien faire sous cette forme. Je me contentais de soupirer en l'entendant dire qu'elle était invisible, ou pour reprendre ses mots, un pot de fleur que personne ne voit. Il en allait de même pour moi, on ne me voyait jamais, sauf que je cherchais cette situation. J'étais passée maître dans ce genre d'exercice, tant et si bien que même sous ma forme animagus une Ethelred se confiait à moi, ne voyant pas mon côté humain. Peut-être finalement étais-je bien plus animal qu'humaine ? Au fond… ce n'était pas si dérangeant pour moi.
Étrangement, les confidences de la sorcière faisaient un peu écho avec ce que je vivais moi-même. Esseulée, je ne gardais aucun ami, on avait tendance à m'abandonner et m'ignorer. Ma timidité n'aidant pas, j'ai fini par me complaire là-dedans et vivre heureuse ainsi, reculée de tout contact, ça m'allait très bien. Après tout, si j'avais des ennuis, ça ne pouvait venir que d'une seule personne. Moi. Je n'avais donc pas à me plaindre de ma solitude, qui au fond n'était qu'en surface. Ma famille était toujours présente pour me soutenir, surtout ma sœur.
La différence était que moi je ne pleurais pas. En voyant ses larmes, je me sentais un peu désemparée. J'avançais alors mon museau de son visage en reniflant fort, dans le but de la chatouiller, visant un peu le cou. Je n'allais pas en venir à la lécher, ce ne serait pas très crédible. La peur et le manque de confiance en soi pouvait détruire une personne. Je ne le ressentais pas forcément moi-même, mais ma grande compassion me permettait de le comprendre.
Les gens regardaient la personne d'un yeux mauvais, ou l'ignorait totalement… et quand enfin quelqu'un s'approchait pour faire le premier pas, pour prétendre devenir ami, pour partager quelque chose… on avait envie de le garder, de ne surtout pas le perdre. Alors on agissait dans l'exact opposé de ce qu'il faudrait faire. Il y avait la jalousie, poussée par la peur, la colère, la tristesse, et tous ces sentiments qui peuvent ronger le cœur d'une personne, comme un rat le ferait avec un bout de fromage. C'était douloureux, car on se sentait affaibli, petit à petit, de jour en jour. On se laissait happer par un voile noir pour finir par ne plus en trouver la sortie.
L'humanité d'aujourd'hui voulait que les gens soient jugés sur leurs actes mauvais, et que les bons ne soient que très peu vus ou reconnus. C'était injuste. Certes, les mauvais actes pouvaient être terribles, blessants et affreux… mais ça ne faisait pas d'une personne qu'elle soit foncièrement mauvaise. Encore moins lorsqu'elle reconnaissait ses tords et culpabilisait, comme le faisait Dione à mes côtés.
Je levais le museau lorsque la pluie s'intensifiait. On allait attraper la mort toutes les deux. Je couchais les oreilles sur le haut de ma tête à cette pensée. Hors de question que je tombe malade. Ainsi, je sautais à côté de l'Ethelred, comme soudainement prise de folie. Je me penchais sur mes pattes avant, le derrière relevé. En la fixant, j'aboyais, puis me redressais en sautillant, tournait sur moi-même et reprenait ma position initiale, les pattes avant en bas, le derrière en haut. Dans cette position, elle pouvait peut-être apercevoir le seul signe distinctif que je portais sous cette forme, des poils blancs à l'intérieur de ma patte gauche, qui étaient en réalité le tatouage à mon poignet.
Tant que Dione ne se relevait pas, je continuais mon manège. En plus d'une crève, j'allais avoir une bronchite. Qu'importe, je ne partirai pas sans elle, et sans que je me sois assurée qu'elle était au sec. Pour accentuer le fait que je désirais qu'elle bouge, je venais soulever son bras avec mon museau, reculais pour éviter les caresses, puis aboyais encore.
Étrangement, les confidences de la sorcière faisaient un peu écho avec ce que je vivais moi-même. Esseulée, je ne gardais aucun ami, on avait tendance à m'abandonner et m'ignorer. Ma timidité n'aidant pas, j'ai fini par me complaire là-dedans et vivre heureuse ainsi, reculée de tout contact, ça m'allait très bien. Après tout, si j'avais des ennuis, ça ne pouvait venir que d'une seule personne. Moi. Je n'avais donc pas à me plaindre de ma solitude, qui au fond n'était qu'en surface. Ma famille était toujours présente pour me soutenir, surtout ma sœur.
La différence était que moi je ne pleurais pas. En voyant ses larmes, je me sentais un peu désemparée. J'avançais alors mon museau de son visage en reniflant fort, dans le but de la chatouiller, visant un peu le cou. Je n'allais pas en venir à la lécher, ce ne serait pas très crédible. La peur et le manque de confiance en soi pouvait détruire une personne. Je ne le ressentais pas forcément moi-même, mais ma grande compassion me permettait de le comprendre.
Les gens regardaient la personne d'un yeux mauvais, ou l'ignorait totalement… et quand enfin quelqu'un s'approchait pour faire le premier pas, pour prétendre devenir ami, pour partager quelque chose… on avait envie de le garder, de ne surtout pas le perdre. Alors on agissait dans l'exact opposé de ce qu'il faudrait faire. Il y avait la jalousie, poussée par la peur, la colère, la tristesse, et tous ces sentiments qui peuvent ronger le cœur d'une personne, comme un rat le ferait avec un bout de fromage. C'était douloureux, car on se sentait affaibli, petit à petit, de jour en jour. On se laissait happer par un voile noir pour finir par ne plus en trouver la sortie.
L'humanité d'aujourd'hui voulait que les gens soient jugés sur leurs actes mauvais, et que les bons ne soient que très peu vus ou reconnus. C'était injuste. Certes, les mauvais actes pouvaient être terribles, blessants et affreux… mais ça ne faisait pas d'une personne qu'elle soit foncièrement mauvaise. Encore moins lorsqu'elle reconnaissait ses tords et culpabilisait, comme le faisait Dione à mes côtés.
Je levais le museau lorsque la pluie s'intensifiait. On allait attraper la mort toutes les deux. Je couchais les oreilles sur le haut de ma tête à cette pensée. Hors de question que je tombe malade. Ainsi, je sautais à côté de l'Ethelred, comme soudainement prise de folie. Je me penchais sur mes pattes avant, le derrière relevé. En la fixant, j'aboyais, puis me redressais en sautillant, tournait sur moi-même et reprenait ma position initiale, les pattes avant en bas, le derrière en haut. Dans cette position, elle pouvait peut-être apercevoir le seul signe distinctif que je portais sous cette forme, des poils blancs à l'intérieur de ma patte gauche, qui étaient en réalité le tatouage à mon poignet.
Tant que Dione ne se relevait pas, je continuais mon manège. En plus d'une crève, j'allais avoir une bronchite. Qu'importe, je ne partirai pas sans elle, et sans que je me sois assurée qu'elle était au sec. Pour accentuer le fait que je désirais qu'elle bouge, je venais soulever son bras avec mon museau, reculais pour éviter les caresses, puis aboyais encore.
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